Pour le septième vendredi consécutif, les manifestants n'ont pas manqué à l'appel des internautes et activistes pour une ultime sortie, décisive, selon certains. Bien que la démission de l'ex président Abdelaziz Bouteflika ait été saluée par le peuple, d'autres revendications réclamant le départ des tenants du système politique, demeurent.«Démocratie, Etat de droit et bonne gouvernance», les manifestants déterminés à aller au bout de leurs objectifs : faire partir les tenants du pouvoir politique en Algérie et lutter contre la précarité afin de rétablir la dignité du citoyen algérien. En dépit de la dangerosité de la situation, l'algérien, hier matin, était émotif, partagé entre le sentiment d'inquiétude et d'enthousiasme, pourtant obstiné à purger le pouvoir des décideurs contestés depuis plusieurs semaines. Le vendredi, 5 avril, les jeunes algérois à l'instar de ceux des autres wilayas sont sortis rejoindre la rue aux premières lueurs de lever du soleil. Sous la haute surveillance des policiers et même des gendarmes placés aux périphéries d'Alger. Les premiers arrivants se rassemblent devant la Grande Poste, lieu du départ de la marche. Des dizaines de milliers sont sortis. «Notre mobilisation d'aujourd'hui s'inscrit dans la continuité de notre combat celle d'arracher notre liberté», balance Nazim, qui a débarqué tôt le matin à Alger, venant de la wilaya de Chlef, avec une ribambelle d'amis. Les préparatifs pour cette 7ème sortie, ont débuté la veille, sous le dicton de «Construisons ensemble une Algérie libre, démocratique et populaire». Les ruelles d'Alger parées du vert, rouge et blanc, les couleurs de l'emblème national, témoin historique de la guerre de l'indépendance. «Une autre histoire s'écrit aujourd'hui, une nouvelle ère commence», commente, Adil, un activiste pour les droits de l'Homme, accompagné de sa famille. A peine midi et les manifestants affluent en nombre sur la place de la Grande poste. La foule se densifie. Tous attentifs aux discours populistes appelant à «l'Union, la tolérance et le vivre ensemble». Ils ont rendu ainsi hommage aux détenus de l'opinion publique. 14h50, la capitale commence à saturer, après la fin de la prière du vendredi, les algérois investissent en force la rue. Une foule dense, s'accapare du centre d'Alger. Sous un ciel grisâtre, une ambiance bon enfant marque cet après-midi. Fort est de constater que cette sortie, n'était pas pour crier victoire après le départ de Bouteflika, mais pour certifier leur détermination de chasser les tenants du pouvoir. «L'avenir de nos enfants en dépend», apostrophe maître Achour, fidèle au mouvement depuis le 22 février. Convaincu que le changement devrait, également, commencer par «la remise à niveau de la mentalité des Algériens». Approché doucement, Rahima, mère d'un jeune handicapé brandi avec fureur sa pancarte, «Pour la dignité et le droit de vivre sans différences». Elle fond en larmes. C'est l'Algérie injuste et indifférente que dénonce cette maman de la rue. «Notre lutte ne fait que commencer, le chemin sera long et le combat aussi pour recouvrer notre dignité», s'exclame Kamal, optimiste pour édifier une Algérie meilleure. Dans cette ambiance et dans l'incertitude, les algérois rentrent chez eux. 18h00, il ne reste que ceux qui nettoient les rues d'Alger, dans le calme et sans incidents constatés.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 06/04/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Samira Takharboucht
Source : www.lnr-dz.com