Le doyen des avocats de Saïda retrace la vie misérable imposée par l'armée et l'administration coloniales contre les «indigènes».
«Nous étions adolescents lors du déclenchement de la lutte de Libération nationale, le 1er Novembre 1954», dira le moudjahid Hadj Mustapha Denna ayant rejoint les rangs de l'ALN suite à l'assassinat, en janvier 1956, du docteur Benzerdjeb par l'obscure et fantomatique organisation militaire de la «Main rouge» guidée, à Tlemcen, par le sinistre Lascar. «Cet assassinat m'a trop affecté, d'où mon engagement et mon enrôlement dans les rangs des moudjahidine malgré mon jeune âge», dira Me Hadj Mustapha Denna. Agé tout juste de 15 années, il résidait à Tlemcen au déclenchement de la guerre de Libération nationale.
Aucun des adolescents de son âge ne s'attendait à un tel coup, le lancement de la guerre libératrice. Telle une traînée de poudre, l'information a vite fait le tour de toute la région faisant état du déclenchement d'une action armée lancée contre l'armée coloniale. Notre satisfaction était totale», dira expressément à L'Expression, Me Hadj Mustapha Denna. Pourquoi donc être fier d'une action armée? Le doyen des avocats de la wilaya de Saïda ne manque pas de réponses en retraçant la vie misérable imposée par l'armée et l'administration coloniales contre les «indigènes», d'où l'espoir d'une vie meilleure se profilant à l'horizon dès la première cartouche tirée dans la nuit du lundi du 1er Novembre 1954. Pour Me Denna, les adolescents de son âge étaient psychologiquement préparés pour accompagner la guerre de libération. Il dira en ce sens, «il est vrai que nous étions heureux d'avoir eu vent du déclenchement de la guerre de libération», car, a-t-il ajouté, «notre enseignant nous a déjà inculqué les valeurs nationales et nationalistes alors que j'étais, tout comme l'ensemble de tous mes camarades âgés tout juste de 15 années». Malgré ce jeune âge, aucune embûche n'entravait notre amour à la patrie, mais surtout à la guerre libératrice menée par les Indochinois contre l'armée coloniale française.La guerre urbaine n'étant pas facile, Mustapha Denna a, à l'âge de 16 ans, mené d'importantes actions militaires contre l'armée coloniale lui ayant valu cinq années de prison. Enchaîné par des entraves, il a été traîné par la police coloniale pour assister à l'enterrement de sa mère dans la wilaya de Tlemcen et le reconduire à la prison aussitôt l'enterrement accompli. Du haut de ses 80 années, Me Denna garde intact ce repère historique l'ayant marqué à vie.
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Posté Le : 01/11/2018
Posté par : tlemcen2011
Ecrit par : Par Wahib AïT OUAKLI
Source : lexpressiondz.com