Algérie

Le mot de la fin


De fortes appréhensions d'abstention aux législatives anticipées du 12 juin pèsent sur le climat de ces trois premiers jours de la campagne électorale. A commencer par les candidats, eux-mêmes, qui semblent craindre un boycott des électeurs face à l'urne, axant de ce fait leurs interventions sur l'importance d'une participation massive le jour de ce scrutin, pour consacrer le renouveau institutionnel et la consécration de la légitimité populaire.C'est le mot de la fin de toute campagne électorale, qui se termine généralement avec des appels aux citoyens pour les exhorter à l'exercice de leur droit et devoir de vote, qui a dominé les discours des candidats à l'entame de leur prestation électorale. Un premier faux pas politique' Si on mesure, ainsi, la grande importance de la participation massive des électeurs au prochain rendez-vous électoral, on ne pourrait ignorer, à l'issue du scrutin, l'influence du taux d'abstention, notamment s'il arrive à atteindre le triple du taux de participation, sur la crédibilité ou la légitimité de la prochaine Assemblée populaire nationale (APN).
Cet aveu unanime quant à l'importance de la participation massive le jour « J », même si la Constitution ne fixe aucun seuil de participation au-delà duquel on remettrait en cause les résultats du vote, aurait toute son importance sur le plan moral dans le cas d'un faible répondant aux appels des candidats à une forte participation. Et, pis encore, il y a l'art et la manière pour convaincre et mobiliser les électeurs à travers un discours qui étalerait l'originalité des idées et des programmes des candidats, et qui fait affreusement défaut sur le terrain. Tous prônent dans leur discours le changement et une nouvelle ère pleine de promesses, sans aller au fond des choses, ou pas encore, peut-être, la campagne étant à ses débuts. Du moins, à défaut de présenter un programme ambitieux, les candidats auraient à mettre en exergue et expliquer les articles de la nouvelle Constitution qui donne de larges pouvoirs à la prochaine APN, dont le contrôle sur le pouvoir exécutif, et la possibilité d'agir et d'influer sur les décisions politiques.
Que serait une campagne sans promesses ni engagements dans ce sens de la part des candidats ' Certainement que les gens sont lassés par les promesses électoralistes, sans lendemain, qui pousse les candidats à la retenue, mais cela n'empêche pas de remplacer les promesses par des engagements politiques clairs, si le candidat aspire réellement à faire carrière dans la politique, bien sûr. Aussi, les thèmes qui font l'actualité sont occultés dans les débats en ce début de campagne électoral. Détérioration du pouvoir d'achat, grogne du front social, Hirak, diversification et relance de l'économie, retraites, corruption, fraude électorale, quels regards portent les candidats sur ces dossiers qui jettent leur ombre sur la campagne électorale ' Une campagne ordinaire dans un contexte exceptionnel, en tous points de vue, passerait sans toucher à la fibre sensible des électeurs. Pas facile de capter l'attention des électeurs, mais c'est plus démobilisant encore de ne rien essayer dans ce sens.
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