Algérie

Le Monument aux morts de Constantine victime de vandalisme: Des intellectuels dénoncent



Le Monument aux morts de Constantine victime de vandalisme:  Des intellectuels dénoncent




Les pétitions sur la sauvegarde du patrimoine culturel ne cessent de pleuvoir depuis quelques années. Ces revendications émanant de la société civile et du milieu intellectuel et artistique font écho d’un réel marasme dans la gestion du secteur en Algérie. La dernière en date concerne le Monument aux morts de Constantine.

Alors qu’elle a été annoncée récemment capitale de la culture arabe pour l’année 2015, Constantine voit ses sites culturels et ses monuments dégradés ou pis encore, vandalisés. C’est le cas du Monument aux morts, plusieurs fois victime d’actes de vandalisme, dont le dernier remonte au mois de janvier. Les lieux sont devenus, selon les témoignages des habitants, un repère de voyous, voire un coupe-gorge dans lequel il serait hautement risqué de s’aventurer.

«Même un commissaire de police s’y est fait agresser et dépouiller de son arme de service dernièrement», raconte un citoyen.

Mais ce ne sont pas uniquement les personnes qui subissent l’insécurité régnant sur ce site culturel et historique livré à lui-même ; les pierres et les tombes sont également menacées!

Le 23 janvier dernier, la plaque commémorative portant les noms des soldats tombés aux champs de bataille pendant les deux Grandes Guerres, a été tout bonnement arrachée par des individus non-identifiés.

En l’absence d’intervention conséquente des autorités locales, un collectif citoyen s’est constitué et vient de lancer une pétition pour dénoncer ces agissements et interpeller les services concernés quant à la sécurisation et la préservation du site.

Intitulé «Halte au viol de la mémoire de Constantine», le texte visible sur la page Facebook «Constantine-Riposte», compte parmi les premiers signataires une cinquantaine de citoyens, artistes, intellectuels et historiens algériens mais aussi étrangers.

On citera entre autres l’historien Gilbert Meynier, l’écrivain Rachid Boudjedra, le cinéaste Mohamed Hazourli, l’universitaire Abeläali Merdaci, etc.

Ils dénoncent la négligence, voire l’abandon dont souffre ce monument faisant partie intégrante de l’identité de Constantine, mais aussi «l’indifférence totale que témoigne à la ville les pouvoirs publics à commencer par les services de la commune, premier responsable et propriétaire du monument».

Les signataires tirent la sonnette d’alarme non seulement sur ce cas précis du patrimoine constantinois mais aussi sur un état des lieux global, fait d’insécurité, d’incivisme et d’absence totale des autorités concernées: «Toute la ville est otage de ce nivellement par le bas. Vidée de sa sève, Constantine est promue à être une capitale culturelle alors qu’elle a du mal à être une ville tout court parce que blessée, trahie et abandonnée. Constantine a besoin d’un sursaut de dignité de la part de ses habitants, de ses forces vives qui n’en peuvent plus de voir leur cité souffrir sous les coups des agresseurs. Elle fait appel à nous tous pour sauver son honneur, qui est le nôtre aussi…»

Depuis le 23 janvier, date à laquelle cet acte de vandalisme a été constaté, aucune mesure n’a été prise pour sécuriser le site, affirme l’un des initiateurs de la pétition. Cette inertie des pouvoirs publics est vivement condamnée par les signataires qui les appellent «à prendre leur responsabilité pour protéger et mettre en évidence la richesse et les symboles de notre mémoire collective et punir les auteurs du crime pour en faire un exemple dissuasif».

Pour signer la pétition, envoyer nom, prénom et fonction à l’adresse électronique : constantineriposte@gmail.com Voir également la page Facebook: Constantine Riposte.

Sarah H.



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