Algérie

Le monopole de la force


Beaucoup de choses ont été dites sur la relation entre Israël et les Etats-Unis, que rien n'a d'ailleurs altérée. Des coups de colère tout au plus, mais sans conséquence. Israël a toujours été présenté comme le plus fort allié des Etats-Unis hors OTAN. Mais qu'en est-il du soutien que la première puissance mondiale accorde à l'autre ' Le président Barack Obama l'a qualifié de «sacro-saint». C'est probablement la première fois, depuis la création d'Israël en mai 1948, que ce rapport est ainsi qualifié et cela lui confère une tonalité inédite et même unique dans les relations internationales contemporaines. Israël bénéficie depuis fort longtemps de l'aide américaine, venant d'ailleurs en tête des pays qui en bénéficient. Cela veut-il dire que désormais, Israël pourrait et même devrait aspirer à plus ' Le président américain, qui s'exprimait lors d'une réunion de levée de fonds pour sa campagne en vue de la présidentielle de novembre prochain et quatre jours avant de recevoir le Premier ministre israélien, a même évoqué la nécessité d'aider Israël à maintenir sa «supériorité militaire», tout en précisant que les Etats-Unis doivent aussi coopérer avec Israël «pour essayer de lancer une paix qui puisse être durable dans la région. Et c'est difficile».Comparé aux premiers mois de sa présidence, le propos paraît bien modeste, en tout cas bien en deçà de l'action engagée dès le mois de mai 2009 et de l'enthousiasme que cela avait suscité. «Il faut que les dirigeants israéliens se préparent à entendre autre chose», disait même le vice-président Joe Biden, s'adressant aux chefs de l'AIPAC, le principal lobby israélien aux Etats-Unis. Ce qui alors semblait exclure toute difficulté, et pourquoi faut-il que cela soit le cas maintenant, le seul changement se produisant dans certains pays arabes contraignant, il est vrai, les nouveaux dirigeants ? comme c'est le cas en Egypte ? à envisager autrement la relation avec Israël. Pourtant, la seule offre de paix est venue des pays arabes en 2000, qui s'engageaient à normaliser leurs relations avec Israël. Les commentateurs ont su apprécier la portée de ce geste, mais pas Israël, accordant sa préférence à la force pour poursuivre son occupation des territoires arabes.
A quoi bon, par ailleurs, relancer ce concept de supériorité militaire qui permet à Israël de disposer aussi d'un arsenal nucléaire et d'en faire un monopole, en voulant empêcher les autres Etats de la région d'en disposer eux aussi ' Entendre alors dire qu'il y a ambiguïté nucléaire devrait faire rire, sauf que cela est impensable, le Proche-Orient demeurant encore et toujours une immense poudrière du seul fait de la politique israélienne, les peuples de la région disant à ce sujet leur totale exaspération. Et c'est pourquoi ils appellent à moins de complaisance. L'autre question qui se pose est de savoir qui menace qui. La réponse est bien simple, c'est Israël qui entend exercer, dans la région, le monopole de la force.
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