Algérie

Le monde qui compte



De nouveau, l'Algérie reprend son bâton de pèlerin pour aller défendre sa cause devant les grands décideurs. Pas politiques, mais plus efficaces, plus important que cela, économiques. Le Forum de Davos est devenu pour les décideurs algériens un nouveau gisement de construction et de création de relations plus orientées vers le business, la finance, les technologies de pointe, l'industrie, que politiques, militaires ou d'intelligence.La démarche d'Alger, avec comme figure de proue de cette nouvelle dynamique d'ouverture son chef de la diplomatie Abdelkader Messahel, obéirait de facto à une exigence, naturelle, qui s'impose au gouvernement en ces temps de crise financière: trouver, et vite, des niches financières durables, attirer des investisseurs capables d'accompagner la rénovation de l'ensemble de l'architecture de l'économie algérienne et, surtout, d'aider le gouvernement algérien à ne plus naviguer à vue dans un environnement économique et financier international très pointu, exigeant, avec ses propres règles de fonctionnement. A la limite de l'humain. C'est en fait la première fois que l'Algérie est représentée à cette rencontre de stras de la finance et de la politique, non seulement des grands pays industrialisés, les Etats-Unis en tête, mais surtout des décideurs financiers, industriels et technologiques et économiques qui comptent dans l'actuelle géographie politique du monde.
Davos étant devenue une étape incontournable dans l'agenda des décideurs, tout court, de la marche à suivre des affaires dans le monde de la finance, de la politique économique et des aides à accorder aux nations les moins avancées, il est ainsi devenu vital pour les décideurs algériens d'aller chercher l'argent, les investissements et les décideurs internationaux là où ils sont. A la source, et donc qu'il faut revoir à 180 degrés sa diplomatie, sa perception des nouvelles relations économiques qui se nouent et se renforcent, alors que dans le pays on reste non seulement à l'écart de ces formidables mutations, mais, plus grave, on les ignore. Quand on ne critique pas certains participants parmi les plus écoutés ou suivis de la finance internationale.
Des lobbies de grandes banques y ont leur table réservée, des industriels reconnus y ont leur terrain de chasse et des créateurs de rêves technologiques y font la pluie et le beau temps. C'est le monde d'aujourd'hui, terriblement efficace, évolué, qui ne s'accommode plus de situations politiques instables ou de programmes économiques flous. Soit on s'adapte, on progresse pour se mettre à niveau et intégrer cette formidable dynamique de croissance pour atteindre la perfection sans trop de casse, soit on reste à la traîne, et dès lors les participations à ce rendez-vous annuel de la finance internationale, des décideurs politiques, s'arrêteront à quelques discours oiseux, inutiles, sans lendemain. Pour que ceux qui font le monde ne diront pas que l'Algérie a été absente. Cette année, il semblerait que la donne a changé, et plus que jamais Alger veut se montrer bon élève en manifestant son intérêt au rituel de l'intronisation dans la cour des pays qui comptent au sein du Forum de Davos.
Des atouts, l'Algérie en a. Cela, tous les lobbyistes le savent. Des réserves d'hydrocarbures importantes, un énorme potentiel d'énergie renouvelable, des ressources naturelles encore inexploitées et, surtout, un pays encore en friche dans de nombreux secteurs. Un eldorado pour les investisseurs en quête de nouveaux marchés, aux portes de l'Europe et de l'Afrique, et même de l'Asie, avec en particulier de solides infrastructures. Le reste est simple : une ouverture d'esprit et de politique globale pour passer (enfin) dans le monde qui compte.


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