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Le monde en état de choc



Le monde en état de choc
Une panique généralisée s'est emparée des états-majors politiques européens et des institutions financières mondiales qui craignent un effondrement complet de toute l'Europe.Le premier à payer le prix de cet échec, c'est David Cameron lui-même. Après avoir jeté toutes ses forces pour maintenir son pays au sein de l'Union européenne (UE), le premier ministre britannique a annoncé sa démission de son poste. Cette démission prendra effet en octobre prochain. L'air grave, M. Cameron s'est dit «fier» du «gigantesque exercice démocratique, peut-être le plus important de l'histoire» qu'il a accompli, félicitant le camp du Brexit pour sa campagne.«La volonté du peuple britannique doit être respectée. Ce n'est pas une décision prise à la légère, le résultat ne fait aucun doute» et son «instruction doit être appliquée», a-t-il soutenu. Elle nécessite, selon lui, «un nouveau leadership». A Bruxelles, les fonctionnaires de la Commission européenne qui sont souvent décriés par les peuples, car ils les estiment éloignés des réalités du terrain, sont en état de choc. Donald Tusk, président du Conseil européen (CE) a estimé que la «situation est grave, pire, elle est même dramatique». «La situation est grave, elle est même dramatique», a-t-il reconnu. L'institution où siègent les Etats s'était préparée à ce résultat, mais poursuit-il, «il est impossible d'en prévoir toutes les conséquences politiques.»Donald Trump : «Je pense que c'est extraordinaire, fantastique»D'autres responsables européens comme Jean Claude Junker, président de la Commission européenne ou Martin Shulz, président du Parlement européen regrettent le vote britannique, mais disent respecter leur volonté. «Par un processus libre et démocratique, le peuple britannique a exprimé sa volonté de quitter l'Union européenne. Nous regrettons cette décision, mais nous la respectons», ont-ils déclaré. Aux Etats-Unis, Barack Obama, qui s'est personnellement immiscé dans la campagne électorale pour convaincre les Britanniques de rester dans le giron européen, a affiché vendredi une grise mine, tandis que le candidat à l'élection présidentielle de novembre 2016 Donald Trump a commenté que le «Brexit, c'est fantastique».«Je pense que c'est extraordinaire, je pense que cela va être extraordinaire. C'est fantastique.» En France, dont 300 000 de ses citoyens vivent et travaillent en Grande-Bretagne, c'est la déconvenue totale. François Hollande, grand chantre du projet européen, s'est réveillé avec la gueule de bois. Il a estimé «que le vote des Britanniques met gravement l'Europe à l'épreuve», ajoutant que «le danger est immense face aux populismes et aux extrémismes, un sursaut est nécessaire.» Le président français qui a perdu toute crédibilité dans son pays et qui navigue dans les bas-fonds des sondages pense que «ce qui se joue, c'est la dilution de l'Europe au risque du repli ou la réaffirmation de son existence, au prix de changements profonds». Il craint que pareil scénario puisse se produire un jour en France.Niguel Faraj : «L'union européenne est mourante»Idem aussi à Berlin, où Mme Merkel a jugé que le vote en faveur du Brexit est «un coup porté à l'Europe et au processus d'unification de l'Europe». Elle a appelé à ce que «l'Union européenne analyse la situation calmement et ne pas prendre de décisions précipitées.» Et comme dit l'adage, le malheur des uns fait le bonheur des autres, les partisans du Brexit ont poussé un ouf de soulagement. D'abord en Grande-Bretagne, où l'ex-maire de Londres Boris Johnson a été copieusement hué par les partisans du «non» au Brexit au sortir de son domicile hier matin.Après avoir agité la perspective d'une adhésion imminente de la Turquie à l'UE, Boris Johnson a affirmé que «rien n'allait changer dans l'immédiat» pour les Britanniques dans leur rapport à l'Europe, que les «jeunes continueront à profiter et à voyager en Europe». Ne s'attendait-il pas à une telle issue ' En tous cas, celui qui pourrait devenir le prochain Premier ministre britannique a arboré vendredi matin une mine défaite, grave, comme s'il ne comprenait pas ce qui arrivait à son pays. L'autre heureux du vote, c'est incontestablement Niguel Faraj, le chef du parti extrémiste Ukip. Il a savouré la victoire après s'être personnellement investi dans la campagne en faveur du Brexit. Il ne regrette pas le choix de ses concitoyens.Au contraire. «Nous laissons derrière nous une Union européenne défaillante. Nous pouvons maintenant rejoindre le monde en tant que pays indépendant», s'est-il félicité dans un discours. «L'Union européenne est mourante et nous avons fait tomber un mur. Après nous ce sera le tour des Pays-Bas, de la Grèce, de l'Italie, peut-être même de la Suède.»Marine Le Pen réclame un «Frexit»En France, Marine Le Pen exulte et réclame un «Frexit» sur son compte Twitter, la présidente du Front national (parti de droite extrémiste), a écrit : «Victoire de la liberté ! Comme je le demande depuis des années, il faut maintenant le même référendum en France et dans les pays de l'UE». Et d'ajouter sur un plateau de télévision : «L'UE est en déliquescence, elle craque de partout. Soit on attend le déluge, l'explosion, ou alors on se met autour d'une table et on construit l'Europe des nations, qui remplacera l'UE totalitaire que nous connaissons aujourd'hui.»Sonnées, déboussolées, les Bourses mondiales ont toutes chuté. Celle de Londres a perdu 20% de sa valeur. Idem aussi pour la monnaie britannique qui est à son plus bas niveau face au dollar pour la première fois depuis 31 ans.Yacine Farah


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