Algérie

«Le monde du travail souffre»


Dans sa longue intervention à l'occasion du 1er mai, la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, a fait état de la montée des luttes ouvrières dans plusieurs secteurs sur fond de crise sociale et économique. Elle a indiqué que «la catégorie des travailleurs algériens est en train de vivre une situation sociale des plus désastreuses, aggravée par le contexte de la pandémie». «Cette situation difficile, à l'origine de l'explosion populaire du 22 février 2019, est le fruit d'une descente aux enfers due à la poursuite des politiques de désertification industrielle, de dilapidation de l'argent public, du détournement du foncier public et du patrimoine national par l'oligarchie locale compradore et les sociétés étrangères...», a-t-elle noté. «L'orientation économique et sociale faite de l'austérité et l'abandon progressif de la sphère sociale par l' Etat, a été accélérée et approfondie depuis 2014»,a-t-elle soutenu, rappelant que «toutes les lois de finances élaborées depuis cette date jusqu'ici, ont introduit l'austérité et permis aux oligarques de continuer à étendre leurs empires». «Même la mesure du gel des recrutements dans tous les secteurs de la Fonction publique prise en avril 2015, reste de vigueur à ce jour», a-t-elle relevé. Elle a rappelé que «les droits et libertés démocratiques ne sont pas octroyés, mais sont des acquis arrachés et le fruit du sacrifice suprême d'au moins 5000 jeunes et des milliers d'autres devenus des handicapés à vie suite au soulèvement d'octobre1988». Elle a mis en garde sur le fait que «toute attaque aux droits politiques et syndicaux, qui sont en réalité des facteurs d'ordre, est un facteur de désordre dangereux qui expose le pays aux chantage et pression étrangères». «Seuls la satisfaction des revendications et le respect des libertés sont à même de préserver le tissu social. Que cesse la criminalisation et la judiciarisation de l'action politique et syndicale», a-t-il ajouté. Elle a évoqué, également, la baisse «continue» du pouvoir d'achat, la dépréciation de la valeur du dinar, mais aussi la «perte des millions de postes d'emploi», le chômage, «le non-paiement des salaires» et l'arrêt de l'activité de «centaines de milliers de petites et moyennes entreprises, ainsi que des entreprises publiques et la fermeture de celles appartenant aux oligarques».En principe, devant une telle détérioration du pouvoir d'achat, doit être posée la question de l'échelle mobile des salaires et des pensions de retraite.
Le FFS de son côté déclare dans un communiqué: «Le monde du travail souffre... En plus des conditions de travail insoutenables, de la précarité des emplois, la persécution du mouvement syndical, s'ajoute la décroissance vertigineuse du pouvoir d'achat.»
«User de la force et des procédés répressifs, contre les manifestants pacifiques, comme fut le cas aujourd'hui à Alger, ne fera que rendre le malaise plus insoutenable et la solution plus périlleuse à cerner», peut-on lire également. «Malgré les contraintes du mois sacré, la répression (...) et la multiplication des manoeuvres de toutes parts, le peuple algérien continue à marcher et à revendiquer le changement radical du système....».
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