Le célèbre interprète Chaâbi Abdellah Guettaf s'est éteint dans la nuit de vendredi à samedi à l'âge de 61 ans à l'hôpital Aït Idir, à Alger, suite à un accident vasculaire cérébral (AVC), Selon son frère Salah. Le chanteur a rendu l'âme après avoir subi une opération chirurgicale réussie, a-t-on précisé de même source. Il a été inhumé hier au cimetière d'El Alia. Le défunt qui avait dernièrement animé un récital à Baraki où il avait eu un malaise sur scène, était connu pour «son professionnalisme, son amabilité et son esprit confraternel», témoignent ses collègues de la corporation, très affectés par cette perte.«Il laisse le souvenir d'un homme altruiste, un bon père de famille, un homme de culture, animé d'une grande modestie et avait la passion de la musique et n'a pas cessé d'apporter son volontarisme pour son métier et pour son prochain», souligne Hadj Mohamed Abrouk, ancien gardien de but au CRB, qui a tenu à présenter ses sincères condoléances à la famille du défunt Abdellah Guettaf. «Un frère, un ami de longue date. Notre frère et artiste Abdellah Guettaf a été rappelé auprès de son créateur après avoir consacré sa vie au chaâbi. J'ai gardé un bon souvenir de lui. Il était un inconditionnel du travail. Abdellah est une personne serviable, authentique et entière. Je retiens de lui sa persévérance, son assiduité et son amour pour la profession. C'est une perte pour nous», témoigne accablé Kamel Ferjalah, interprète de la musique chaâbi. Pour sa part, l'historien, écrivain et chercheur dans l'art musical chaâbi, Dahmane Aïssaoui nous confie : «Cet artiste se distinguait particulièrement dans l'art de conter les grands faits vécus par les prophôtes à l'instar du medh. Il met en valeur plus le texte que la musique qui l'accompagne. En clair, il se distingue par l'interprétation des qçids qui n'étaient pas prédestinés à àªtre chantés», M. Aïssaoui poursuit : «Je me souviens de lui avoir accordé un des qçids de Sidi Lakhdar Benkhelouf. Il l'avait chanté il y a deux ans à Constantine. Il était heureux de voir l'assistance éblouie». En cette douloureuse circonstance, Abdelkader Bendamache, spécialiste dans la musique du patrimoine, a rappelé que le défunt «n'a tout au long de sa vie jamais nui à personne», soulignant que le parcours de Abdellah Guettaf a été exemplaire de par la particularité de ses qacidate et la qualité de ses interprétations». Le défunt a marqué la chanson chaâbi par ses œuvres qui demeurent gravées dans la mémoire artistique algérienne. La disparition de cet artiste «nous attriste et nous afflige», a-t-il souligné, ajoutant que «la scène artistique algérienne perd ainsi un maître de la chanson chaâbi». La notoriété de Abdellah Guettaf s'est tardivement accomplie, il a réussi à percer dans les années 80/90. Il a été programmé pour la première fois au festival national de la chanson chaâbi en 2006. Puis, il a enregistré des concerts à la télévision, dont le dernier en juillet 2010. Le défunt est considéré comme l'une des grandes figures ayant marqué la chanson chaâbi en étant parmi les symboles et les grandes voix qui ont tant apporté à ce genre musical.
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Posté Le : 29/01/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Samira Sidhoum.
Source : www.horizons.com