Le monde de l'étrange Terres étranges et aventures fantastiques (153)

Ainsi donc dans la région de Ma'rîb, l'agriculture n'est donc possible que par irrigation, c'est-à-dire par la construction de digues qui recueillent les écoulements du fleuve et les précipitations et que les agriculteurs utilisent pour arroser les terres. Ma'rîb n'est plus aujourd'hui qu'une bourgade de 70 000 habitants, à demi-oubliée, mais son destin et sa légende furent des plus glorieux. Située à mi-chemin de Sanâa, de la mer Rouge et du Golfe d'Aden, elle fut très tôt le centre d'un grand empire qui commanda, pendant des siècles, tout le sud de la péninsule Arabique. De plus, elle était la route des caravanes qui parcouraient les pays de l'or, de l'encens et de la myrrhe. Le Coran l'évoque à propos de son barrage qui fut l'une des plus grandes 'uvres de l'humanité. Ma'rîb a dû être très tôt une ville importante, voire la capitale d'un vaste empire. Le texte le plus ancien qui la cite date de 755 avant J.-C., mais le site devait exister plusieurs siècles avant. En tout cas, les recherches archéologiques ont montré, par l'étude des couches de sédiments, que l'irrigation était pratiquée dans la région 3000 ans avant J.-C. Dans les plus anciennes inscriptions, le nom de Ma'rîb était associé à celui de Saba, à la fois nom géographique et dénomination de tribu. Les inscriptions montrent clairement que les habitants de Ma'rîb sont les Sabéens : sh'bn sb' 'b' hgrn mrb w'srrhw «la tribu de Saba, les seigneurs de la ville de Ma'rîb» 'sb'n h'wrw hgrn mryb «les Sabéens habitants de la ville de Ma'rîb»
M. A. H.