le cas du vocabulaire de l'hydrologie et de l'architecture qui diffèrent de celui des textes sabéens, mais aussi de termes communs et même d'outils grammaticaux. Ainsi h'ngn «comme» (en sabéen h'gn), hqnyl «dédier à» (sabéen hqny), etc.
Le sabéen a été également utilisé par les Arabes du sud de la péninsule, au IIe siècle avant J.-C. La langue est bien le sabéen, mais il s'en distingue par des traits typiquement arabes : deux sifflantes au lieu de trois comme en sabéen, emploi de la négation lam et de la préposition mn, etc. Ch. Robin, déjà cité à propos de l'histoire de Saba, pense que ce sabéen qu'il appelle pseudo-sabéen, est une langue artificielle : il s'inspire bien de la langue écrite des Sabéens, mais il a été transformé pour servir de langue de communication entre différentes populations du sud-ouest de l'Arabie, entre le Hidjaz et le Yémen. Cette pratique était courante dans l'antiquité et même au Moyen-Âge : c'est le cas, par exemple, de la langue franca, mélange de langues européennes qui a servi de communication dans la méditerranée. Signalons pour finir que les Abyssins, au IVe siècle de l'ère chrétienne, ont «pastiché» le sabéen. On a retrouvé, en Abyssinie, des inscriptions reproduisant en écriture sabéenne un texte guèze auquel on a ajouté des terminaisons sabéennes. C'est dire tout le prestige que Saba, dont la décadence était pourtant avancée, avait gardé dans la région. Au XXe siècle, lors de la reconstruction du fameux barrage de Maareb, on a mis une stèle commémorative en langue sabéenne.
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Posté Le : 09/06/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M A Haddadou
Source : www.infosoir.com