Le monde de l'étrange

Percival Lowell ne se contente pas d'affirmer l'existence de canaux sur Mars, il soutient aussi que la planète est habitée par des êtres intelligents, qui ont édifié une civilisation. L'environnement de la planète, comparable à celui de la Terre, offre des conditions propices à la vie. Ainsi Mars a une atmosphère pareille à celle de la Terre, la bande bleue qui apparaît parfois aux pôles, est tout simplement de l'eau, quant à la zone bleu vert, que l'on aperçoit à certaines périodes de l'année, il s'agit d'une couverture végétale ! Mais voilà, comme cette couverture semble ne pas occuper une place importante, Lowell conclut que Mars est gagnée par le désert : la fonction des canaux est justement de ramener des dernières réserves d'eau, disponible dans les calottes glaciaires, vers les points habités.
C'est la réaction d'une civilisation menacée, en train de lutter pour sa survie. Selon Lowell, c'est le destin de toute planète de vivre, de péricliter, puis de mourir. Il cite, pour illustrer ces trois états, la situation de trois planètes du système solaire : la Terre, dans sa phase de verdeur, est fourmillante de vie, la Lune, ayant été asséchée de toute eau est une planète morte, Mars, dans la phase intermédiaire, est en train d'agoniser.
«Il est certain, écrit-il, que l'assèchement de la planète se poursuivra jusqu'à l'extinction de toute vie. Lentement, mais sûrement, le temps étouffera tout. Lorsque les dernières braises seront consumées, la planète roulera un monde mort dans l'espace et sa carrière évolutive sera terminée.» Ce destin sera évidemment celui de la Terre, que le désert finira par recouvrir.