Algérie

Le «modèle culturel sportif» algérien est inefficace : il n'accompagne pas la modernisation de la société dans son ensemble



Par Belkacem Lalaoui
«C'est après le sport que commence l'importance du sport.»
(Magnane G.)
Le sport, en Algérie, dans son développement, sa distribution sociale et sa réalité actuelle, n'est pas encore perçu comme un «domaine d'activité culturelle» de première force, voire un «modèle culturel sportif» solidement édifié qui permet de désigner les trois formes de pratique en train de se généraliser dans les établissements scolaires et universitaires; les centres de sport-loisir touchant toutes les couches de la population; et les clubs à travers les compétitions pour améliorer les performances. Ces trois formes d'organisation concrète (la «pratique sportive éducative», la «pratique sportive récréative» et le «sport spectacle professionnel»), que peut prendre la pratique sportive, n'exercent aucune fonction éducative, sociale et culturelle structurante dans la société algérienne. Aussi, dans les lignes qui suivent et dans les limites de la présente contribution, nous tenterons de poser quelques questions de façon directe sur la pratique sportive organisée en Algérie et ce, afin de dévoiler de quelle manière elle a changé de visage, d'utilité, de fin, si ce n'est pas de fonction en fonction, notamment, de nouveaux modes de pratique et de nouvelles formes d'affrontement de terrain. C'est, donc, le fonctionnement du «modèle culturel sportif» algérien que nous tentons d'appréhender, afin de comprendre la place qu'occupe le sport dans notre société. Car, le sport dans ses diverses modalités de pratique est une «expression condensée et miniaturisée de la société», ce qui nécessite de lier intimement sport et société. nous tenterons de poser quelques questions de façon directe sur la pratique sportive organisée en Algérie et ce, afin de dévoiler de quelle manière elle a changé de visage, d'utilité, de finalité, si ce n'est pas de fonction en définissant, notamment, de nouveaux modes de pratique et de nouvelles formes d'affrontement de terrain. C'est, donc, le fonctionnement du «modèle culturel sportif» algérien que nous tentons d'appréhender, afin de comprendre la place qu'occupe le sport dans notre société. Car, le sport dans ses diverses modalités de pratique est une «expression condensée et miniaturisée de la société», ce qui nécessite de lier intimement sport et société. nous tenterons de poser quelques questions de façon directe sur la pratique sportive organisée en Algérie et ce, afin de dévoiler de quelle manière elle a changé de visage, d'utilité, de finalité, si ce n'est pas de fonction en définissant, notamment, de nouveaux modes de pratique et de nouvelles formes d'affrontement de terrain. C'est, donc, le fonctionnement du «modèle culturel sportif» algérien que nous tentons d'appréhender, afin de comprendre la place qu'occupe le sport dans notre société. Car, le sport dans ses diverses modalités de pratique est une «expression condensée et miniaturisée de la société», ce qui nécessite de lier intimement sport et société. de nouveaux modes de pratique et de nouvelles formes d'affrontement de terrain. C'est, donc, le fonctionnement du «modèle culturel sportif» algérien que nous tentons d'appréhender, afin de comprendre la place qu'occupe le sport dans notre société. Car, le sport dans ses diverses modalités de pratique est une «expression condensée et miniaturisée de la société», ce qui nécessite de lier intimement sport et société. de nouveaux modes de pratique et de nouvelles formes d'affrontement de terrain. C'est, donc, le fonctionnement du «modèle culturel sportif» algérien que nous tentons d'appréhender, afin de comprendre la place qu'occupe le sport dans notre société. Car, le sport dans ses diverses modalités de pratique est une «expression condensée et miniaturisée de la société», ce qui nécessite de lier intimement sport et société.
En effet, en faute de la forte croissance démographique et le poids croissant de la population juvénile, l'extraordinaire rétrécissement de la pratique sportive, 58 ans après l'indépendance, met clairement en évidence qu'il n'existe aucune volonté politique de construire un «modèle culturel sportif» performant qui donnerait l'occasion à chaque Algérien, jeune ou moins jeune, homme ou femme, une façon de se cultiver par le sport au contact d'autrui. Et s'il existe, il reste vague, inachevé, marginal, peu visible et intelligible, difficilement délimitable par le manque de mobilisation des vrais agents utilisés dans son développement. Laissant apparaître d'énormes inégalités d'accès à la pratique sportive entre filles et garçons, c'est un «modèle culturel sportif» qui n'affiche, dans sa dynamique actuelle, aucune ambition éducative progressiste.
La compétition sportive considérée comme un moyen privilégié qui contribue à «l'apprentissage de l'autocontrôle des pulsions», voire un outil de formation du caractère selon Pierre de Coubertin, peine à pénétrer le bastion scolaire et universitaire. Quant à l'association sportive, cellule élémentaire au sein de laquelle s'acquiert et se transmet généralement une culture sportive riche de lien social, elle a tout simplement déserté l'école et l'université. C'est, là, le signe évident d'un certain effacement de l'apprentissage de l'associationnisme sportif comme forme de communication et d'échange culturel, voire de modernisation des rapports sociaux pour faire fructifier la sociabilité, la convivialité, la solidarité , la coopération et l'entraide dans la société algérienne.
En effet, l'associationnisme sportif dans sa diversité d'expression (scolaire, universitaire et civile) est une des modalités par laquelle le jeune s'initie à l'apprentissage de la vie associative, développe son «rapport à autrui», construit sa personnalité et adhère à une «collectivité citoyenne». Car, la pratique sportive associative est le creuset où s'opère la formation du caractère de l'enfant et de l'adolescent. Îlot de sociabilité protégée, où ont lieu le brassage des générations et le renouvellement des mentalités, elle accompagne le processus de changement social et de modernisation de la société.
Malheureusement, pour ce qui est de la réalité associative du sport scolaire, force est de constater que les liens entre sport et système éducatif sont fortement distendus en Algérie. Aujourd'hui, dix millions d'élèves sont privés d'éducation sportive. Comme dans la Grèce antique, l'éducation sportive est réservée aux bien nés, aux privilégiés, à ceux qui sont au départ de toutes les vertus physiques, voire d'un grand don. Devenue une pratique corporelle de distinction, elle présente, comme dans les jeux de compétition physique de la Grèce antique, les mêmes caractéristiques: elle est ségrégative (pas de femmes), élitiste (réservée aux bien nés) et ethnocentrée (réservée exclusivement aux citoyens libres , autrement dit à une caste restreinte). Aujourd'hui, le caractère élitiste du «modèle culturel sportif» algérien ne répond nullement aux exigences démocratiques de l'éducation de l'homme moderne et du citoyen. Il ne prend pas en charge les grands idéaux de la société moderne.
Théâtre de nombreuses dérives, il s'est réduit à un simple «sport spectacle professionnalisé» dont les normes sont contournées à tous les échelons de l'institution, par tous les acteurs de l ' institution (pratiquants, entraîneurs, arbitres, dirigeants) avec des comportements de transgression des règles initiales. Nous assistons, en effet, à un «sport spectacle professionnalisé» de caractère mafieux, qui incite les dirigeants à tricher, les athlètes à se doper et les supporters à épouser des comportements violents.
Un «sport spectacle professionnalisé» qui reste de manière chronique par la tricherie, le clientélisme, le népotisme, le régionalisme, la corruption, la violence et le dopage. Soumis au pouvoir de l'argent sale, fabriquant des dirigeants «combinards» ayant un fort goût pour la corruption et des athlètes-stars dont les salaires sont significativement supérieurs à leurs performances, le «sport spectacle professionnalisé» a fini par rendre «méconnaissable» l'image du pays tout entier. Il y a, là, comme un décalage entre l'approche théorique du sport en tant que phénomène hautement hautement civilisateur et les effets réels induits par les transformations du «modèle culturel sportif» algérien en un simple «sport spectacle professionnalisé», qui tend à reproduire dans son fonctionnement certaines tendances violentes des ensembles sociaux,
Face à cette situation chaotique que vit notre mouvement sportif national, l'Etat (la puissance publique garante de l'intérêt général) continue, à travers ses discours à l'emporte-pièce sur le sport, d'ignorer la «pratique sportive éducative »Et la« pratique sportive récréative ». Par cette attitude, l'Etat s'est dessaisi de sa mission éducative.
En continuant de voir le sport avec les seules «lunettes» de la FAF (Fédération algérienne de football) et du COA (comité olympique algérien), le pouvoir algérien s'est concentré uniquement sur le «sport spectacle professionnel» comme simple dispositif de mobilisation collectif pour le politique et ce, dans le seul mais achetez la paix sociale. Avec cette vision simplificatrice du phénomène sportif, pour ne pas dire simpliste, le «modèle culturel sportif» algérien s'est transformé en un produit «exotique» destiné à être pratiqué, essentiellement, dans de grandes architectures monumentales: le stade en est l ' exemple prototypique. En abandonnant la «pratique sportive éducative» et la «pratique sportive récréative», le «modèle culturel sportif» algérien s'est extrêmement appauvri; il ne peut plus exercer aucune fonction sociale et culturelle structurante dans la société. Devenu le simple reflet d'un faux «sport spectacle professionnalisé», accaparé par une association de malfaiteurs «désignés» et «assermentés» qui se sert du sport plus qu'elle ne le sert, le «modèle culturel sportif» algérien s'est transformé en un vaste laboratoire de décryptage de la délinquance sportive. C'est dans ce contexte anomique que le «sport spectacle professionnalisé» algérien s'est constitué en un domaine autonome jouissant d'une sorte d'extraterritorialité juridique, en dehors de toutes les règles ordinaires, voire institutionnelles. le «modèle culturel sportif» algérien s'est transformé en un vaste laboratoire de décryptage de la délinquance sportive. C'est dans ce contexte anomique que le «sport spectacle professionnalisé» algérien s'est constitué en un domaine autonome jouissant d'une sorte d'extraterritorialité juridique, en dehors de toutes les règles ordinaires, voire institutionnelles. le «modèle culturel sportif» algérien s'est transformé en un vaste laboratoire de décryptage de la délinquance sportive. C'est dans ce contexte anomique que le «sport spectacle professionnalisé» algérien s'est constitué en un domaine autonome jouissant d'une sorte d'extraterritorialité juridique, en dehors de toutes les règles ordinaires, voire institutionnelles.
Ayant ses propres règles et remplissant des «fonctions politiques internes et externes», il est devenu un système fermé sur lui-même: un Etat dans l'Etat. Aujourd'hui, le pouvoir politique lance des cris d'alarme et s'inquiète des errances de ce monstre aux colères démoniaques, qu'il n'arrive plus à dompter et qui, telle la créature du docteur Frankenstein, semble lui échapper. Tout ceci nous montre combien il est difficile de construire un «modèle culturel sportif» de l'excellence et du progrès moral, sans mettre l'accent au préalable sur une réelle promotion de la «pratique sportive éducative».
Sur ce point, tout particulièrement, l'Etat a fait très peu pour le sport scolaire (10 millions d'élèves) et le sport universitaire (deux millions d'étudiants); autrement dit, il a ignoré les lieux où se façonne le véritable apprentissage sportif. Allant «jusqu'au bout de son erreur», il s'est impératif de construire de «grands stades» qui dépassent l'utile et deviennent, avec le temps, non fonctionnels, voire nuisibles. Il en a mis partout... pour «sportiviser», dit-on, le peuple algérien dans une optique élitiste et compétitive. En procédant de la sorte, le pouvoir politique n'a pas pu, n'a pas su ou pas voulu développer un «modèle culturel sportif authentique» qui soit en mesure de mobiliser dans les écoles, les lycées, les grandes écoles, les universités , les associations, les clubs, les fédérations,
Un «modèle culturel sportif» fécond qui soit capable d'unifier, en un tout cohérent et harmonieux, les trois formes de pratique sportive qui le constituant, afin de générer une multiplication des niveaux de pratique et faciliter, ainsi, l'incorporation d ' innombrables valeurs que le monde du sport ne cesse d'exalter verbement. Car, «le sport a des vertus mais des vertus qui s'enseignent dès l'enfance».
Le «modèle culturel sportif» algérien n'a pas appris à la jeunesse de faire usage de son corps, pour augmenter la puissance et la créativité
En ignorant la réalité éducative du sport scolaire et universitaire comme mode d'accès majeur à la culture sportive , le pouvoir politique a fait preuve d'une apparente cécité à l'égard d'un vaste domaine d'expression culturelle spécifique, qui continue de favoriser à travers le monde un dialogue fécond entre spécialistes de diverses disciplines: médecine, physiologie, sociologie, psychologie, anthropologie, philosophie, histoire, etc.
Chez nous, il n'a pas su réunir les conditions nécessaires pour instaurer, de manière féconde, une culture de l'exercice physique et sportif au sein des institutions d'éducation et de formation, afin de permettre à la jeunesse de s 'intégrer socialement par le bienfait que procurer l'effort gratuit et organisé. Autrement dit, le pouvoir politique n'a pas réussi, 58 ans après l'indépendance, à installer une «culture sportive» innovante et émancipatrice au centre de la culture scolaire et universitaire. En effet, dans tous les pays, l'école est le lieu privilégié pour dispenser l'éducation sportive et initier la pratique sportive associative, c'est-à-dire pour promouvoir l'accès à une culture sportive commune. Voiture, c'est par l'intermédiaire de l'école que la culture sportive s'infiltre dans le corps social et peut relier les citoyens par des valeurs communes. L'école reste l'endroit idéal d'expérimentation et d'innovation dans l'adoption d'une culture sportive, et dans son appropriation par les élèves. La pratique sportive scolaire apprend à l'enfant à se construire physiquement et moralement; elle lui permet d'acquérir un certain nombre de valeurs tournées vers l'effort, le respect de l'autre et la soumission à la règle. Ce sont des valeurs qui sont mises en exergue par les grandes institutions internationales, que ce soit l'Organisation des Nations Unies, l'Union européenne ou encore le Conseil de l'Europe, qui défendent, chacune dans sa sphère d'influence, les bienfaits du sport dans l'éducation du citoyen. Ou, étonnamment, dans le système éducatif algérien, les valeurs des «jeux sportifs» ne sont pas valorisées. Comme si l'école algérienne ne savait pas encore enseigner l'éducation par le sport. Comme si elle avait des difficultés à structurer un espace de pratique pour les «jeux sportifs», afin de mettre le «corps» en «mouvement» et le faire vivre sous toutes ses formes. Comme si elle considérait les «jeux sportifs» comme une forme de culture étrangère, voire un idéal d'éducation qui viendrait pervertir le «corps» et l '«âme» de l'élève. Pourtant, plusieurs auteurs de renom dans le domaine des théories, des méthodes et des techniques d'enseignement du «jeu» en général (Pestalozzi, Basedow, Guts Muths, Locke, Freinet, Decroly, Buytendijk, Spencer, etc.) ont cessé d'évoquer, depuis des siècles, la place et la fonction que peuvent remplir les «jeux organisés» dans l'apprentissage concret du respect des règles et de la discipline, autrement dit dans la conquête et la maîtrise de soi. Pour le psychologue et pédagogue suisse J. Piaget, observateur attentif de la société enfantine, les «jeux organisés» pratiqués selon des règles rationnelles ont l'équipement de minimiser les frictions à l'intérieur du groupe en assignant des rôles définis et des règles de comportement précis. Ils contribuent, puissamment, à la constitution de comportements et d'attitudes réfléchis orientés vers le champ social tout entier. Car dans les «jeux organisés», selon le sociologue et philosophe américain GH Mead, la règle de comportement est d'abord une règle pratique et pratiquée qui, en étant généralisée, optimise la dynamique sociale; il s'agit d'une réalité fonctionnelle acquise individuellement par une opération cognitive, c'est une sorte de sens pratique qui tend vers l'universalité. Pour le philosophe allemand Karl Groos, les «jeux organisés remplissent une fonction utilitaire chez les jeunes sujets en exerçant leurs capacités que l'hérédité livre incomplète:« Le jeu est un exercice qui perfectionne les compétences nécessaires pour la vie adulte. »
Les anthropologues JM Roberts et B.Sutton-Smith suggèrent que la plupart des jeux sont des imitations, des activités essentielles d'une société au sein desquels l'enfant, en manque de représentation sociale, peut trouver l'occasion d'enrichir ou de modifier sa personnalité. Dans son ouvrage sur l'éducation esthétique, le philosophe et poète allemand Friedrich Von Schiller développe l'idée selon laquelle «les sentiments esthétiques dériveraient de l'impulsion du jeu». Lui emboîtant le pas, l'historien hollandais Huizinga considère que «le jeu est le premier foyer d'inspiration culturelle et civilisatrice». Il serait à l'origine de la plupart des actes de l'individu, de l'échange, des règles de la vie en société et de la structuration des institutions. Pour cet auteur,
Enfin, dans une étude qui conserve une actualité indéniable et qui porte sur les «jeux sportifs» pratiqués à l'école par des enfants âgés de 8 à 12 ans, le psychologue américain Brian Sutton-Smith a détecté et mis en relief le «comportement compétitif »structuré de l'enfant, c'est-à-dire le besoin d'affirmation de soi par voie compétitive.
En dégageant trois types de styles compétitifs: les aventureux, les vigoureux et les stratèges, B. Sutton-Smith a vu que la réussite était due dans la classe au «style du stratège» et dans la cour de récréation au «style vigoureux». Cette rapide énumération, de quelques modèles explicatifs du «jeu» de type biologique, sociologique, psychologique, anthropologique, pédagogique, esthétique, etc., fait clairement ressortir que les «jeux organisés», c'est-à-dire les «jeux sportifs »Constituant un terrain éducatif utile pour acquérir ultérieurement des règles, des normes, des valeurs et des compétences valorisées au sein de chaque société. Considérés comme un moyen incomparable pour animer la vie scolaire et universitaire, créer la joie sociale, développer l'esprit d'initiative et préparer au «combat pour l'existence», les «jeux sportifs» sont totalement ignorés par notre système éducatif. Certains «jeux sportifs» à forte sociabilité corporelle (football, basket-ball, handball, volley-ball, etc.), prévus depuis fort longtemps comme des produits élémentaires de la culture sportive populaire, ne sont plus enseignés à l'école et pratiqués à l'université. Ou, c'est dans l'univers du monde scolaire, des grandes écoles et des universités que s'est constitué le berceau historique des sports populaires dans l'Angleterre victorienne, comme modèle d'éducation pour encadrer les jeunes, canaliser leurs énergies et moraliser leurs conduites. Par l'adhésion qu'ils suscitaient à cette époque, les «jeux sportifs» populaires ont trouvé une place inédite et spécifique dans l'arsenal des instruments pédagogiques susceptibles d'améliorer les comportements des jeunes. Certains «jeux sportifs» à forte sociabilité corporelle (football, basket-ball, handball, volley-ball, etc.), prévus depuis fort longtemps comme des produits élémentaires de la culture sportive populaire, ne sont plus enseignés à l'école et pratiqués à l'université. Ou, c'est dans l'univers du monde scolaire, des grandes écoles et des universités que s'est constitué le berceau historique des sports populaires dans l'Angleterre victorienne, comme modèle d'éducation pour encadrer les jeunes, canaliser leurs énergies et moraliser leurs conduites. Par l'adhésion qu'ils suscitaient à cette époque, les «jeux sportifs» populaires ont trouvé une place inédite et spécifique dans l'arsenal des instruments pédagogiques susceptibles d'améliorer les comportements des jeunes. Certains «jeux sportifs» à forte sociabilité corporelle (football, basket-ball, handball, volley-ball, etc.), prévus depuis fort longtemps comme des produits élémentaires de la culture sportive populaire, ne sont plus enseignés à l'école et pratiqués à l'université. Ou, c'est dans l'univers du monde scolaire, des grandes écoles et des universités que s'est constitué le berceau historique des sports populaires dans l'Angleterre victorienne, comme modèle d'éducation pour encadrer les jeunes, canaliser leurs énergies et moraliser leurs conduites. Par l'adhésion qu'ils suscitaient à cette époque, les «jeux sportifs» populaires ont trouvé une place inédite et spécifique dans l'arsenal des instruments pédagogiques susceptibles d'améliorer les comportements des jeunes. handball, volley-ball, etc.), devrait depuis fort longtemps comme des produits élémentaires de la culture sportive populaire, ne sont plus enseignés à l'école et pratiqués à l'université. Ou, c'est dans l'univers du monde scolaire, des grandes écoles et des universités que s'est constitué le berceau historique des sports populaires dans l'Angleterre victorienne, comme modèle d'éducation pour encadrer les jeunes, canaliser leurs énergies et moraliser leurs conduites. Par l'adhésion qu'ils suscitaient à cette époque, les «jeux sportifs» populaires ont trouvé une place inédite et spécifique dans l'arsenal des instruments pédagogiques susceptibles d'améliorer les comportements des jeunes. handball, volley-ball, etc.), devrait depuis fort longtemps comme des produits élémentaires de la culture sportive populaire, ne sont plus enseignés à l'école et pratiqués à l'université. Ou, c'est dans l'univers du monde scolaire, des grandes écoles et des universités que s'est constitué le berceau historique des sports populaires dans l'Angleterre victorienne, comme modèle d'éducation pour encadrer les jeunes, canaliser leurs énergies et moraliser leurs conduites. Par l'adhésion qu'ils suscitaient à cette époque, les «jeux sportifs» populaires ont trouvé une place inédite et spécifique dans l'arsenal des instruments pédagogiques susceptibles d'améliorer les comportements des jeunes. ne sont plus enseignés à l'école et pratiqués à l'université. Ou, c'est dans l'univers du monde scolaire, des grandes écoles et des universités que s'est constitué le berceau historique des sports populaires dans l'Angleterre victorienne, comme modèle d'éducation pour encadrer les jeunes, canaliser leurs énergies et moraliser leurs conduites. Par l'adhésion qu'ils suscitaient à cette époque, les «jeux sportifs» populaires ont trouvé une place inédite et spécifique dans l'arsenal des instruments pédagogiques susceptibles d'améliorer les comportements des jeunes. ne sont plus enseignés à l'école et pratiqués à l'université. Ou, c'est dans l'univers du monde scolaire, des grandes écoles et des universités que s'est constitué le berceau historique des sports populaires dans l'Angleterre victorienne, comme modèle d'éducation pour encadrer les jeunes, canaliser leurs énergies et moraliser leurs conduites. Par l'adhésion qu'ils suscitaient à cette époque, les «jeux sportifs» populaires ont trouvé une place inédite et spécifique dans l'arsenal des instruments pédagogiques susceptibles d'améliorer les comportements des jeunes. canaliser leurs énergies et moraliser leurs conduites. Par l'adhésion qu'ils suscitaient à cette époque, les «jeux sportifs» populaires ont trouvé une place inédite et spécifique dans l'arsenal des instruments pédagogiques susceptibles d'améliorer les comportements des jeunes. canaliser leurs énergies et moraliser leurs conduites. Par l'adhésion qu'ils suscitaient à cette époque, les «jeux sportifs» populaires ont trouvé une place inédite et spécifique dans l'arsenal des instruments pédagogiques susceptibles d'améliorer les comportements des jeunes.
À cette époque, le lieu de l'éducation sportive se révèle être le plus souvent l'association sportive scolaire et universitaire, qui assure le développement et la pérennité du système sportif. Les valeurs de dépassement de soi, d'ouverture à autrui, de tolérance et de respect définissent à cette époque l'identité même de l'association sportive scolaire et universitaire. Toutes ces valeurs idéalisées sont reprises au début du XXe siècle par de nombreux éducateurs et pédagogues, à commencer par le baron Pierre de Coubertin. C'est de la sorte que le sport moderne s'est imposé à la fois comme un indicateur sociologique pertinent pour définir un certain type de société et comme un outil éducatif, social et culturel censé jouer un rôle dans le processus de civilisation. Il se trouve que dans cette «philosophie» du sport où le Mens sana in corpore sano (un esprit sain dans un corps sain) cède la place au Citius, Altius, Fortius (plus vite, plus haut, plus fort), le «modèle culturel sportif »algérien ne peut être considéré comme un outil éducatif, social et culturel qui participe au processus de modernisation de la société algérienne. Car, au miroir de ce qui est observable dans le sport moderne, c'est un «modèle culturel sportif» totalement déconnecté de son environnement socioculturel, qui n'éduque pas et ne développe aucune forme de haute technicité sportive. Il ne fait que produire de la pauvreté sportive et du désordre social. le «modèle culturel sportif» algérien ne peut être considéré comme un outil éducatif, social et culturel qui participe au processus de modernisation de la société algérienne. Car, au miroir de ce qui est observable dans le sport moderne, c'est un «modèle culturel sportif» totalement déconnecté de son environnement socioculturel, qui n'éduque pas et ne développe aucune forme de haute technicité sportive. Il ne fait que produire de la pauvreté sportive et du désordre social. le «modèle culturel sportif» algérien ne peut être considéré comme un outil éducatif, social et culturel qui participe au processus de modernisation de la société algérienne. Car, au miroir de ce qui est observable dans le sport moderne, c'est un «modèle culturel sportif» totalement déconnecté de son environnement socioculturel, qui n'éduque pas et ne développe aucune forme de haute technicité sportive. Il ne fait que produire de la pauvreté sportive et du désordre social.
Le «modèle culturel sportif» algérien ne produit pas de la haute technicité sportive
En effet, l'absence de haute technicité dans le «modèle culturel sportif» algérien a également concouru à produire de la pauvreté sportive, voire de la violence. En ce sens, dans son analyse socio-historique du sport, le sociologue allemand Norbert Elias fait du progrès technique l'un des marqueurs du processus de civilisation: «la notion de civilisation, explique-t-il, se rapporte à des données variées : au degré de l'évolution technique, aux règles du savoir-faire, au développement de la connaissance scientifique ». Ou, le sport moderne a fondé sa légitimité sur la formation de techniques motrices spécifiques et sur leur progression simultanée à travers notamment les méthodes d'enseignement et d'entraînement. La technisation du sport a spécialisé non seulement le geste sportif, mais elle a sélectionné et fabriqué des corps de plus en plus spécialisés pour être de plus en plus performants. La technisation a conduit à une spécialisation des fonctions corporelles. Contrairement à l'athlète grec de l'Antiquité, qui n'est ni un technicien, ni un tacticien, le sportif contemporain est un technicien efficace, une machine de précision, à la fois efficiente et fragile. «Le concours olympique dans la Grèce antique, nous dit Paul Veyne, ne servait pas à établir un disque, à améliorer les performances humaines en quelque domaine. Ce qui comptait était chaque vainqueur, et non le progrès des techniques; cet élitisme n'était pas techniciste... ». Dans la Grèce antique, l'athlète qui utilise la technique est perçu comme un tricheur et courait le risque de se faire exclure de sa communauté locale. Car en évitant la brutalité physique et les chocs dans l'épreuve athlétique, il tente d'échapper à son destin. Aujourd'hui, la technique sportive constitue une mise à distance civilisée, qui permet de vaincre en évitant la brutalité des chocs dans l'épreuve sportive. Marque du sport moderne, la technique est une ruse qui se situe à l'opposé de l'idéal athlétique antique dont la première manifestation est l'utilisation de la force physique brute et du choc frontal dans l'épreuve athlétique. Comme le remarque Lewis Mumford dans sa réflexion sur la relation complexe qu'entretiennent technique et société, la technique «n'existe qu'en tant qu'élément de la culture humaine. Elle implique le bien ou le mal dans la mesure où les groupes sociaux impliquent le bien ou le mal ». la technique sportive constitue une mise à distance civilisée, qui permet de vaincre en évitant la brutalité des chocs dans l'épreuve sportive. Marque du sport moderne, la technique est une ruse qui se situe à l'opposé de l'idéal athlétique antique dont la première manifestation est l'utilisation de la force physique brute et du choc frontal dans l'épreuve athlétique. Comme le remarque Lewis Mumford dans sa réflexion sur la relation complexe qu'entretiennent technique et société, la technique «n'existe qu'en tant qu'élément de la culture humaine. Elle implique le bien ou le mal dans la mesure où les groupes sociaux impliquent le bien ou le mal ». la technique sportive constitue une mise à distance civilisée, qui permet de vaincre en évitant la brutalité des chocs dans l'épreuve sportive. Marque du sport moderne, la technique est une ruse qui se situe à l'opposé de l'idéal athlétique antique dont la première manifestation est l'utilisation de la force physique brute et du choc frontal dans l'épreuve athlétique. Comme le remarque Lewis Mumford dans sa réflexion sur la relation complexe qu'entretiennent technique et société, la technique «n'existe qu'en tant qu'élément de la culture humaine. Elle implique le bien ou le mal dans la mesure où les groupes sociaux impliquent le bien ou le mal ». la technique est une ruse qui se situe à l'opposé de l'idéal athlétique antique dont la manifestation première est l'utilisation de la force physique brute et du choc frontal dans l'épreuve athlétique. Comme le remarque Lewis Mumford dans sa réflexion sur la relation complexe qu'entretiennent technique et société, la technique «n'existe qu'en tant qu'élément de la culture humaine. Elle implique le bien ou le mal dans la mesure où les groupes sociaux impliquent le bien ou le mal ». la technique est une ruse qui se situe à l'opposé de l'idéal athlétique antique dont la manifestation première est l'utilisation de la force physique brute et du choc frontal dans l'épreuve athlétique. Comme le remarque Lewis Mumford dans sa réflexion sur la relation complexe qu'entretiennent technique et société, la technique «n'existe qu'en tant qu'élément de la culture humaine. Elle implique le bien ou le mal dans la mesure où les groupes sociaux impliquent le bien ou le mal ».
Le danger, pour L. Mumford, est d'inscrire la technique comme fin en soi et non plus comme moyen d'expression et de développement humain. Ainsi, le sport moderne en tant qu'activité hautement simultanée, à l'opposé du sport antique, symbolise le progrès technique sans fin. Il est l'incarnation même du pouvoir des hommes à produire techniquement des performances physiques, bien au-delà de ce que les anciennes croyances avaient défini comme limites infranchissables. En offrant la particularité de constituer un espace de production des émotions, tout en permettant simultanément leur contrôle, le sport moderne privilégie de manière visible, dans son évolution et sa stratégie de réussite, le sens du perfectionnement technique.
La technique apparaît au c?ur du sport moderne comme une forme de garantie du contrôle du geste sportif et du déploiement de son efficacité idéale. La maîtrise technique influe sur la qualité de la compétition et du spectacle sportif. En rendant le jeu plus fluide et moins dangereux, elle contribue à modeler les comportements et les attitudes des athlètes dans le sens de la maîtrise de soi.
Placé dans l'univers du modèle sportif compétitif, le sportif de haut niveau n'a plus d'autre choix que de devenir un expert du geste sportif compétitif. C'est dans cette dynamique du progrès indéfini, de cet élan sans fin que le sportif de haut niveau est soumis à des méthodes d'entraînement intensives aux limites du supportable. D'autant plus que le sport compétitif moderne, dominé par le souci quasi obsessionnel de la performativité comme «fait de modernité», magnifie l'idée de dépassement sans fin : Citius, Altius, Fortius (Plus vite, plus haut, plus fort). Le record, clé de voûte du sport anglo-saxon, résume à lui seul cette recherche exacerbée de la performance sportive qui s'actualise dans des compétences hyperspécialisées et un progrès technique sans limites. Les sports modernes apparaissent donc comme un espace au c?ur duquel s'élabore plus en profondeur une technologie de la conquête et de la domination. La maîtrise de cette technologie sollicite une éducation et une formation de qualité à tous les niveaux de la pratique sportive. Aujourd'hui, la pauvreté du «modèle culturel sportif» algérien est due essentiellement à l'absence d'une éducation sportive qui n'est plus dispensée à la base, et d'un manque de compétition à tous les niveaux de la pratique sportive. Cette absence d'éducation et de compétition a fait que de nombreuses qualités physiques et psychiques ne sont plus exercées et développées. C'est ainsi que la «coordination motrice», qui est à la base de la formation de plusieurs gestes techniques aussi bien dans les sports individuels que collectifs, ne soit plus travaillée à l'école. Or, c'est une «qualité psychomotrice» qui est utilisée comme test dans les sports collectifs pour détecter les jeunes talents. C'est dans cette perspective que le «modèle culturel sportif» algérien doit mener une réflexion en profondeur sur le rôle de la technologie dans la formation et le développement des différentes techniques motrices sportives. Il y a, en effet, un fort impact des technologies sur les pratiques sportives. Il s'agit surtout de comprendre comment les techniques motrices sportives se modifient sous l'influence de déterminants extérieurs. Il existe une multitude de déterminants, de plus en plus complexes, qui participent à la construction des logiques motrices et sportives et légitiment leurs usages.
Une technique sportive comme le saut à la perche n'a été possible que grâce à l'aménagement des fosses à mousse pour l'entraînement. Le «modèle culturel sportif» algérien doit valoriser la recherche scientifique pour améliorer et enrichir les apprentissages moteurs qui conduisent à la formation de nouvelles techniques sportives. Car, il n'y a pas de technologie sportive «clés en mains».
Une technologie sportive se construit sur la base d'une culture sportive créative et innovante. Elle prend ses racines à travers une riche pratique sportive qui a lieu à l'école, dans l'association, le club sportif, etc. Elle se transmet de génération à génération par des éducateurs, des enseignants, des entraîneurs, des dirigeants, etc.
Une technologie sportive profondément intériorisée, c'est une mémoire motrice qui repose sur les expériences pratiques sportives, sur la transmission de sensations musculaires, de formes d'action et de styles de jeu. Dans ce cadre, un certain nombre d'auteurs ont essayé de construire une science de l'action motrice (la praxéologie motrice) capable d'étudier les pratiques sportives.
Le «modèle culturel sportif» algérien n'accompagne pas la modernisation de la société dans son ensemble
Lorsqu'on vient à faire un constat général de la situation du «modèle culturel sportif» algérien dans ses trois formes de pratique (la «pratique sportive éducative», la «pratique sportive récréative» et le «sport spectacle professionnalisé»), pour essayer de comprendre son fonctionnement et ses dysfonctionnements, on s'aperçoit qu'il n'y a aucune intervention coordonnée et planifiée de l'Etat dans et entre ces trois différents secteurs sportifs. En effet, l'Etat, comme agent de réforme, ne s'est pas assuré d'un ordre de priorité pour maintenir le développement du «modèle culturel sportif» algérien comme un espace de réalisation de l'intégration sociale et de l'identification collective. Il n'a pas mis en place une stratégie d'adhésion en matière d'installations, d'équipements et de formations pour insérer les trois formes de la pratique sportive dans le mode de vie du citoyen. En somme, 58 ans après l'indépendance, rien de concret n'a été entrepris pour rendre le «modèle culturel sportif» algérien une institution puissante et omniprésente dans la vie sociale, c'est-à-dire dans l'éducation et la formation du citoyen. 58 ans après l'indépendance, c'est toujours le grand bricolage sportif avec des responsables cyniques, pervers, incompétents et autre chose encore. Dès lors, on ne peut s'empêcher de poser des questions concrètes qui peuvent être formulées ainsi : en quoi un «modèle culturel sportif», qui ne remplit aucune fonction socio-éducative essentielle et ne maîtrise aucune forme de technicité sportive, peut-il jouer un rôle dans le processus de «modernisation» de la société algérienne, voire dans le processus de «civilisation» selon la théorie d'Elias ' N'est-ce pas, là, le signe évident de l'échec d'une politique sportive plaquée et sans réflexion, menée aveuglément par des gouvernements successifs, et qui s'avère être incohérente, coûteuse et inefficace dans son orientation, organisation et fonctionnement ' N'est-ce-pas, là, encore l'échec d'un «modèle culturel sportif» fragmenté et désorganisé qui a été incapable, en tant que projet sociopolitique, de participer à la modernisation du système éducatif et de construire un champ de pratiques sportives à la portée du plus grand nombre pour renforcer le lien social à l'échelle locale et nationale ' Et surtout, n'est-ce-pas, là, aussi l'échec cuisant d'un «sport spectacle professionnalisé» plein de médiocrité, de fantasmes et de délires, qui a créé des désordres psychiques au sein de la population et rendu les jeunes moins humains au sein des enceintes sportives ' En effet, en imposant un faux «sport spectacle professionnalisé» comme seul mode de culture sportive avec une logique de consommation et non de participation, l'Etat a délibérément abandonné les deux autres catégories du «modèle culturel sportif» ; autrement dit, il a ignoré le véritable socle sur lequel repose toute culture sportive. Avec ce désengagement, voire cette inquiétante abdication, l'Etat a aboli le «patrimoine gestuel sportif» algérien. Aujourd'hui, la «pratique sportive éducative», qui désigne la place du sport dans le système éducatif et qui ne concerne pas moins de 10 millions d'élèves, est à peu près nulle. La «pratique sportive récréative», qui entre dans les problématiques relevant de la santé publique, est inexistante.
Des millions de gens ordinaires d'âges et de sexes divers ne peuvent s'adonner à aucune activité physique ou sportive de plein air et de pleine nature pour accéder à l'entretien physique, au divertissement et au libre développement du corps pour retrouver le contact charnel et sensitif avec les éléments de la nature. Quant au «sport spectacle professionnalisé», il a été non seulement incapable d'élever le niveau de jeu de nos équipes du championnat national, mais il est devenu un lieu effrayant de manipulation, de corruption, de dopage et de violence, et donc un facteur d'aggravation du lien national.
Expression du règne de l'argent sale, il est géré par un «petit milieu», un «gang» qui exerce son hégémonie sur l'ensemble du mouvement sportif national. Finalement, ce que nous révèle le «modèle culturel sportif» algérien, dans une société traversée par une crise des valeurs et marquée par un certain éclatement des instances décisionnelles, c'est la grande absence de l'Etat face aux enjeux et aux intérêts privés des pouvoirs sportifs réels pour le contrôle du «modèle culturel sportif» en général, et du «sport spectacle professionnalisé» en particulier.
En réalité, l'histoire de la régression du sport algérien nous montre la faillite de l'Etat et plus largement son impuissance à gérer le «modèle culturel sportif» dans ses trois formes de pratique, face aux enjeux et aux intérêts privés du «pouvoir sportif réel» qui est celui du CIO et des fédérations internationales en tant que puissance institutionnelle relativement autonome et aux intérêts supranationaux disjoints des intérêts nationaux. On constate, en effet, que dans l'ensemble des pays en voie de développement, l'ordre sportif et ses institutions officielles que sont les «fédérations nationales» et les «comités nationaux olympiques» ne représentent plus l'intérêt public et la stricte égalité des chances. Si bien que la politique sportive prônée, dans ces pays, n'est qu'une illusion partagée, une fiction idéologique, un mythe sans substance, une utopie désolante, une supercherie. Ce constat, à l'accent pessimiste, est confirmé par plusieurs travaux universitaires sur cette «colonisation sportive mondiale» qui ne permet pas aux pays en voie de développement de définir et de conduire des politiques sportives saines qui répondent aux besoins et aux aspirations de leurs populations en matière d'éducation, de compétition et de loisirs. Il va de soi que pour résister à cette «colonisation sportive mondiale», l'Etat doit, impérativement, imprimer son orientation dans chacune des trois catégories de pratique du «modèle culturel sportif». Pour ce faire, il doit, au nom du «bien collectif», se préoccuper davantage à développer les deux formes de pratique sportive qui touchent à l'éducation de la jeunesse et à la santé de la population dans son ensemble, tout en continuant à garder la main haute sur le «sport spectacle professionnalisé».
Selon tout ce qui précède, on voit bien que l'Etat algérien n'a pas été «éducatif» : il n'a pas exercé à la fois un rôle de gouvernance et d'éducation, c'est-à-dire qu'il n'a pas su imposer la logique de «l'intérêt général» dans le domaine sportif. Il s'est uniquement contenté de promouvoir un faux «sport spectacle professionnalisé», qui «... déborde de jalousie haineuse, de bestialité, du mépris de toute règle, de plaisir sadique et de violence...» (G. Orwell). Aujourd'hui, le «modèle culturel sportif» algérien continue d'être traversé par de véritables forces perturbatrices et conservatrices, qui viennent le détourner de ses multiples fonctions : éducative, sociale, culturelle et politique. C'est devenu un «modèle culturel sportif» qui ne produit que des inégalités, de l'exclusion et une logique de la reproduction. Pour d'obscures raisons, il est hors du contrôle des pédagogues.
Sous les auspices des fédérations et entre les mains de simples petits marionnettistes, c'est un «modèle culturel sportif» que l'on a «déculturé» et qui est devenu tout bêtement «une histoire de famille» ; autrement dit, un sport que l'on pratique entre soi et qui ne mobilise plus grand monde. Pour le dynamiser et l'inscrire un peu plus dans la société, il nécessite une réforme radicale pour arrêter au plus vite le «massacre sportif» dans notre pays et la progression de la «déchéance sportive» au sein des institutions officielles. Car, le reproche capital que l'on peut adresser à ce «modèle culturel sportif» stérile, qui ne s'insère dans aucune matrice culturelle de valeurs et de significations, c'est d'avoir ruiné et défiguré le sport algérien.
À l'ère moderne, il ne permet plus à la jeunesse algérienne d'exprimer tout son potentiel de créativité corporelle et sportive, c'est-à-dire d'exalter tous ses talents. Sa révision fondamentale et son renouvellement nécessitent la mise en ?uvre d'une philosophie politique du sport qui encourage la construction du lien social et la mise en place de «valeurs forgées collectivement», si l'on veut réellement instaurer une culture sportive innovante et émancipatrice qui dépasse la seule prise en compte des pratiques sportives actuelles. Il faut faire émerger une nouvelle culture sportive d'ouverture et de rencontre qui favorise l'épanouissement de l'individu jeune ou plus âgé, dans le quotidien de la vie moderne. Mais cela est déjà une autre histoire.
B. L.


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