Algérie

Le mode de gestion des entreprises publiques en cause



Il est en effet de notoriété publique que ces entreprises sont gérées par injonctions administratives et les quelques réformes intervenues pour modifier leur tutelle depuis qu’elles ont accédé à l’autonomie à la fin des années 1980, n’y a pas changé grand-chose.Ahcene Amarouche, enseignant à l’Institut national de la planification et des statistiques, a écrit à ce sujet que «les fonds de participation, transformés ultérieurement en holdings publics puis en Sociétés de gestion des participations (SGP), ne sont en réalité que des courroies de transmission des décisions des autorités publiques en charge des secteurs d’activité concernés puisqu’elles dépendent du Conseil des participations de l’Etat (CPE) où siègent essentiellement les ministres en charge des portefeuilles concernés». Selon lui, «par le mode de désignation des responsables de ces structures intermédiaires (principalement la cooptation), et par les prérogatives limitées qui leur sont conférées, elles ne font que relayer le pouvoir central dans la gestion du capital public productif». Sur le plan des ressources humaines, la pléthore des effectifs qui caractérisaient la plupart des entreprises publiques a toujours été avancée par les experts comme l’une des causes de leur déséquilibre financier chronique, du temps où les licenciements étaient sujet tabou. Quant aux gestionnaires mis à la tête des entreprises publiques, beaucoup d’observateurs pensent qu’ils sont choisis sur le critère de la «fidélité politique, du clanisme et des affinités politiques et régionales que sur celui des seules compétences managériales». Ahmed Koudri, professeur d’économie à l’université d’Alger, nous déclare à ce propos que «le déséquilibre qui appelle l’assainissement financier résulte d’un côté des besoins en fonds de roulement et de l’insuffisance des capitaux à long terme que l’entreprise doit mobiliser. Par conséquent, la marge de manœuvre du gestionnaire s’avère limitée pour agir et modifier ces paramètres». Tout en nuançant l’impact du management, M. Koudri estime d’un autre côté qu’on «est dans une entreprise publique et les pressions et les craintes d’une cessation de paiement ne sont guère envisageables du point de vue de ces gestionnaires».
Du coup, et en raison «de la rationalité du comportement du gestionnaire (public) et des capacités concurrentielles intrinsèques de l’EPE, il est à craindre la poursuite du maintien sous perfusion de certaines entreprises publiques, le marché et la sanction du marché étant également achetés». Certes, «des initiatives drastiques en matière de management pourraient atténuer, voir enrayer le processus, mais pourquoi secouer une vie si tranquille '», conclut-il.         


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