C'est une première en Algérie. Désormais, les travailleurs de la Fonction publique peuvent, par le truchement de nouvelles dispositions de loi, prétendre à la création de leurs entreprises en bénéficiant du droit à un congé sans solde. C'est du moins ce qu'a annoncé le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Youcef Cherfa, lundi à Alger, précisant qu' «un droit sera institué pour les travailleurs de la Fonction publique, afin de bénéficier d'un congé sans solde pour la création de leurs entreprises, et ce en modifiant et en complétant l'ordonnance N°06-03 du 15 juillet 2006 portant statut général de la Fonction publique, qui sera présentée au Parlement dans les jours à venir».Une ouverture franche sur le monde de l'entrepreneuriat pour les salariés, qui viendra consolider la vision globale des pouvoirs publics, à relancer l'économie nationale, l'objectif étant de constituer une force en matière d'investissement et de création de richesse et d'emplois; cette mesure s'inscrit dans le sillage d'une stratégie qui appuie la libération de l'initiative et la levée d'obstacles et de freins autour de l'investissement. C'est dire l'importance des efforts consentis par l'Etat pour passer d'une gouvernance rigide, qui a caractérisé les dernières décennies, à une gouvernance qui s'adapte aux impératifs économiques de l'heure. C'est dans cet ordre d'idées que le ministre explique que «ce projet de loi participe à des réformes inscrites dans le Plan national de relance socio-économique pour la construction d'une véritable économie qui passe par un changement des mentalités, un esprit d'initiative affranchi des contraintes bureaucratiques et la révision ou l'adaptation des textes de loi en vigueur, de manière pragmatique, en accord avec la réalité économique». Il faut dire, cependant, qu'un tel changement dans la législation de la Fonction publique ne peut se concevoir sans une étude portant autant sur l'importance de préserver les emplois que sur le développement de l'entrepreneuriat. Il est indéniable que cette mesure s'accompagne de conditions et de dispositions qui s'articulent autour du respect d'un équilibre entre la préservation du pouvoir d'achat des travailleurs et la possibilité d'améliorer leurs conditions de vie, à travers la concrétisation de leurs projets. Ce à quoi, le ministre a fait allusion, en précisant que «les travailleurs qui souhaitent créer leurs propres entreprises peuvent se consacrer complètement à la réalisation de leurs projets, s'il décident de bénéficier du droit à un congé sans solde pendant la période d'une année renouvelable pour une durée de six mois, en vue de créer une entreprise, sans pour autant être contraints de rompre leur relation de travail».
Cela étant, l'importance de cette orientation se mesurera à la hauteur des répercussions qui seront enregistrées en matière de développement de l'entreprise, et leur impact sur la concrétisation des réformes engagées. Autrement dit, cette nouvelle mesure viendra renforcer le principe de facilitation de l'investissement instauré par l'Etat et réaffirme sa détermination à opérer les changements nécessaires pour un renouveau économique efficient. Dans cette optique, et pour cerner les contours de cette nouvelle direction, le ministre précise que «les travailleurs peuvent également choisir de travailler à temps partiel pour concrétiser leurs projets d'entrepreneuriat, ce qui permet aux salariés de percevoir un traitement correspondant au nombre d'heures de travail effectuées pendant leur période de travail pour concrétiser le projet de création d'entreprises. À l'expiration du délai du travail à temps partiel, les travailleurs sont réintégrés à temps plein».
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Posté Le : 29/06/2022
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ali AMZAL
Source : www.lexpressiondz.com