Algérie

Le MNLA prône la fusion d'ex-mouvements rebelles


L'un des principaux groupes armés qui évoluait dans le nord du Mali a décidé lundi de s'engager en faveur d'une fusion de tous les groupes armés d'ex-rebelles ayant signé avec Bamako l'accord de paix issu du processus d'Alger, en 2015. Le groupe armé Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) est l'un des principaux à avoir pris les armes en 2012 en réclamant l'indépendance du nord du Mali. Avec plusieurs autres groupes réunis sous la bannière d'une coalition, la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), ils ont abandonné leurs revendications autonomistes et signé en 2015 un accord de paix avec d'autres groupes pro-gouvernement et les autorités, après une série de réunions organisées à Alger sous l'égide de la diplomatie algérienne, avec le soutien de l'Union africaine et de la communauté internationale. Un comité de suivi a été instauré que préside l'Algérie et travaille à accélérer la mise en oeuvre des dispositions de cet accord. Lundi, le MNLA a déclaré avoir demandé à son bureau exécutif d'«entamer (le) processus de fusion» avec ces autres groupes d'ex-rebelles en «une seule entité politico-militaire», a déclaré Sidi Ag Baye, porte-parole du MNLA en clôture d'un congrès, suivi par les médias locaux et internationaux.» Quand les trois mouvements» de la CMA «vont s'unifier dans une seule entité, ça va donner de la force, que ce soit dans le domaine de la politique ou dans celui de la sécurité», a réagi Salah Ag Ahmed Abba, notable présent au congrès du MNLA. La réunion, qui s'est déroulée à Kidal, dans le nord du Mali, entre samedi et lundi, a rassemblé plusieurs centaines de participants.Les relations des groupes armés ex-rebelles avec Bamako s'écrivent en dents de scie. L'accord de paix signé en 2015, qui prévoit entre autres des mesures de décentralisation et l'intégration d'ex-rebelles dans l'armée nationale, connaît une lente mais réelle mise en oeuvre et les autorités maliennes de transition ont récemment exprimé leur volonté non seulement de concrétiser les engagements pris mais aussi d'en diligenter la mise en oeuvre. «La mise en oeuvre de l'accord traîne au point d'entacher sa crédibilité au yeux des populations», a estimé lundi le MNLA, en jugeant que «l'évolution des défis et la volatilité du contexte laissent penser que l'accord en l'état ne peut répondre aux exigences du moment». Il y a dans cette sortie impromptue comme une volonté de jeter de l'huile sur le feu au moment où une impulsion remarquable vient d'être conférée au processus que l'Algérie suit avec une attention et une action permanentes. Les autorités maliennes ont annoncé début août la réintégration de quelque 26 000 ex-rebelles, mais de nombreuses questions liées à cette réintégration sont en suspens. Les effectifs réels d'ex-rebelles, comme ceux des soldats de l'armée nationale, restent par ailleurs flous, prétendent certains médias comme si les effectifs devaient leur être présentés en bonne et due forme. Et de conclure dans la foulée que l'accord de paix, «de plus en plus jugé caduc publiquement par certains Maliens», passe pourtant pour être une composante essentielle d'un retour à la stabilité politique et militaire dans cet immense pays déstabilisé par un conflit depuis 10 ans. Quelles que soient les arrière-pensées, le processus avance et demeure la meilleure alternative pour préserver la paix, la souveraineté et l'intégrité territoriale du Mali.
C.B (avec agence)
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