Le journal en ligne TSA a fait part d'importantes faveurs accordées, en contradiction avec les règles établies par l'Etat algérien en matière d'investissements étrangers, au fonds émirati EIIC, promoteur du projet Dounia Parc.
Nos 'frères' du Golfe, nous disait-on, au début des années 2000, constituent l'alternative à un capital occidental jugé frileux face à l'appel national aux IDE. Les annales du développement national sont jalonnées de projets restés lettre morte et touchant à tous les secteurs d'activité, de la pétrochimie au tourisme en passant par l'aluminium et... l'automobile. Quand, parfois, on passe à l'acte, c'est dans l'immobilier : l'argent y est apparemment disponible et le foncier aussi. Et le bénéfice y est rapidement réalisable, parfois réalisable avant la réalisation du projet comme le permet la vente sur plan.
Orascom avait, dès 2001, inauguré ces 'IDE maison' avec des puces vendues avant l'ouverture du réseau et un apport estimé à huit cents millions de dollars. L'Etat algérien risque de le racheter à six milliards de dollars, sinon plus.
Même notre bureaucratie, si tatillonne, ne les importune point, comme le montre, dans le cas de l'EIIC, le rapport établi avec l'Andi : si la convention n'agrée pas le promoteur privilégié, il se retire pour revenir avec de nouvelles conditions qui s'imposent à l'organisme chargé d'appliquer la réglementation en matière d'investissement ! Là où l'investisseur national se heurte à d'insurmontables obstacles de pénurie de foncier, d'autorisations de crédits, d'inaccessibles agréments, eux passent en cavalant, agitant simplement leurs souverains sauf-conduits. Mieux, les terrains d'assiette, si rares, comme chacun le sait, sur la bande côtière dont on a fait 'l'Algérie utile', sont réservés avant même que le projet ne soit formalisé et restent en friche, du point de vue investissement, en attendant que le magnat ou l'émir concerné se décide... peut-être. Le tourisme de Boumerdès attend toujours ses investisseurs saoudiens et l'arrière-port de Bellara ses Qataris.
Mais quand ils veulent bien, on leur défriche la zone de Moretti ou le port d'Alger de leurs occupants pour qu'ils puissent confortablement s'y mouvoir.
La loi n'a pas toujours constitué une contrainte pour le pouvoir, même quand cette loi est édictée par lui, pour consacrer un principe de sa doctrine de gestion. Le fait a été observé à diverses occasions : la cession de l'unité de verre creux Alver ou le processus de maturation de la Mosquée d'Alger, par exemple.
Avec l'embellie pétro-financière, le développement tend à devenir un prétexte diplomatique, plus enclin à gérer les rapports internationaux du régime qu'à projeter le pays dans le monde de demain. Les IDE ne sont plus une nécessité, même s'ils n'ont pas été abandonnés dans leur fonction de slogan. À l'évidence, la prospective nationale ne dépasse point le terme qui correspond au temps de survie planifiable du régime. Et l'argent existe pour financer un si proche horizon.
Les 'frères' du Golfe l'ont peut-être compris : ils n'investissent que dans les affaires rapidement réalisables. Si, en plus, ils peuvent parfois le faire avec nos capitaux, et si cela justifie les concessions de chasse à l'outarde et la gazelle, le développement peut attendre.
M. H.
musthammouche@yahoo.fr
Avant tous quotas, savoir négocier en Amont !
Aux dernières nouvelles, le gouvernement algérien ne souhaiterait toujours pas revoir la règle des 51/49 % prise en 2009, au motif qu'elle ne bloquerait pas les IDE !
Néanmoins et pour mémoire, il convient de rappeler qu'au titre de l'année 2004 les IDE avec la France s'élevaient à plus de 5,8 Milliards de dollars, alors que pour l'année civile 2010 les IDE se réduisaient à un montant de 2,3 Milliards.
Pourtant, l'Algérie a de formidables atouts à faire valoir, au premier chef sa proximité géographique avec la France - tête de pont vers l'Europe et réciproquement, l'Algérie en direction du continent africain. Egalement, le faible coût de ses intrants énergétiques ( gaz, carburant, électricité ), mais aussi une démographie à son avantage, avec une main d'oeuvre qualifiée et "bon marché". Enfin, une formidable métamorphose économique !
Toutefois et en toute humilité, il convient de dire clairement les choses, pour avancer : OUI de ce côté de la Rive, nombre de pays paralysent parfois leurs investissements dans l'attente que cette règle des 51/49 % soit levée ( Instruction du 22 décembre 2008 ).
Dans son esprit, cette règle a pour ambition de protéger l'Etat algérien d'éventuels prédateurs et c'est louable en soit car il n'aura échappé à personne qu'il existe de nombreux prédateurs, qui lorgnent sur ces formidables gisements de croissance !
Toutefois, mon expérience d'expert-comptable, puis d'avocat en droit des sociétés me montrent chaque jour qu'il vaut mieux savoir négocier en amont les conditions d'une prise de participation , que de se contenter d'avoir une majorité relative dans le capital d'une société.
Effectivement, il convient d'intervenir en amont pour s'assurer que certaines opérations sont bien ficelées. A cet égard, le projet de prise de participations dans le Groupe P, en ce compris par voie de rachat des titres de l'actionnariat de référence, doit être attentivement scruté, notamment pour être en mesure de négocier le prix dans les meilleures conditions.
Pour ne citer qu'eux, voire les engagements hors bilan, les écarts d'acquisition, les non-valeurs, les politiques de Prix de transfert, les taux de redevances et de royalties.
Egalement, s'il y a possibilité de mettre en place un pacte d'actionnaires, un protocole de cession avec des conditionnalités de prix, garantie d'actif et de passif, émission de valeurs mobilières composées à terme ( Bsa, Absa ... ), venant conforté sa participation au capital; etc ....
Quant aux partenariats Privé-Public, qui, sur le papier peuvent être très tentants, il convient d'être extrêmement vigilant car - à l'expérience - ces contrats se révèlent bien souvent catastrophique pour le futur acquéreur. A ce titre, il convient de prendre connaissance des expériences malheureuses en Angleterre depuis 2004 et plus récemment en France !
En conclusion, il convient aux opérateurs et au premier
chef à l'Etat algérien de désigner des professionnels compétents et impartiaux, réellement en capacité de négocier de tels contrats à très long terme et ensuite de les faire vivre correctement.
Très Cordialement
Mécheri François - Avocat - Paris, France
19/10/2012 - 43335
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Posté Le : 10/06/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mustapha Hammouche
Source : www.liberte-algerie.com