Alger et Doha veulent montrer que leurs relations ne traversent
aucunement une période critique, sinon une crise que certains imputent à la
position de Doha vis-à-vis du conflit en Libye.
Le président du Conseil des ministres et ministre des Affaires étrangères
du Qatar, Cheikh Hamed Ben Jassem
Ben Jaber Al Thani, a fait
mardi le déplacement à Alger.
A la tête d'une importante délégation, le chef de la diplomatie qatarie, officiellement
invité par le Premier ministre Ahmed Ouyahia, aura
des entretiens de haut niveau avec les responsables algériens. Hier, il a été
reçu par le Président Bouteflika avec lequel il a
abordé plusieurs questions d'actualité. Et probablement, quelques questions qui
fâchent, notamment la position différente des deux pays vis-à-vis de
l'insurrection en Libye. Le Qatar a été parmi les premiers pays arabes à suivre
la coalition internationale pour faire «tomber» le régime du colonel Mouamar Kadhafi, comme il a participé activement à la
campagne internationale de soutien au Conseil national de transition (CNT) libyen.
Le Qatar, qui avait offert d'acheter le pétrole libyen aux insurgés pour leur
permettre d'acheter munitions, armes, vivres et médicaments, aura été impliqué,
dès la première heure, dans la campagne internationale contre le régime de
Kadhafi. Or, à Alger, les choses n'étaient pas vues de la même manière par les
décideurs algériens. La venue à Alger de Cheikh Hamed
Ben Jassem devra clarifier avec les responsables
algériens bien des zones d'ombres, d'autant que les deux pays ont toujours
affiché leur parfaite cohésion dans les grands dossiers économiques et
politiques du moment, notamment sur la question palestinienne ou les dossiers
énergétiques. Maintenant que les autorités algériennes ont affiché leur
disposition à travailler avec les «tombeurs» de Kadhafi, des changements
devraient s'opérer entre les deux pays. A commencer par cette rocambolesque
suspension de délivrance des visas du Qatar aux Algériens, une décision
annoncée au mois d'août dernier et perçue par certains observateurs comme une
réplique de Doha face aux hésitations d'Alger de reconnaître les nouvelles
autorités libyennes. A son arrivée mardi soir à Alger, Cheikh Hamed Ben Jassem, s'est félicité
des «relations profondes» liant l'Algérie et le Qatar. Il a précisé que sa
visite en Algérie, à l'invitation du Premier ministre, M. Ahmed Ouyahia, s'inscrivait dans le cadre de la «concertation
permanente» entre l'Algérie et le Qatar et sera l'occasion d'examiner les
moyens de développer davantage la coopération bilatérale, d'autant plus, a-t-il
souligné, qu'«il y a maintenant des accords qui commencent à se concrétiser de
manière positive dans les relations économiques entre les deux pays». Dans une
déclaration à la presse, à l'issue de l'audience que lui a accordée le
Président Bouteflika, le responsable qatari a affirmé
que «la commission mixte se tiendra au Qatar et sera sanctionnée par
d'importantes conclusions, à la faveur des orientations des dirigeants des deux
pays». Il a déclaré avoir transmis au chef de l'Etat, à l'occasion de cette
visite, «un message fraternel» de l'Emir de l'Etat du Qatar, Cheikh Hamad Ben Khalifa Al Thani. Dans
le même contexte, il s'est félicité des relations unissant les deux pays les
qualifiant de «privilégiées». Le président du Conseil des ministres qatari a
précisé que sa visite en Algérie a porté sur «la coordination bilatérale dans
le domaine politique et les évènements que connaît la région» ainsi que sur
«les relations bilatérales et les moyens de les renforcer dans les domaines
économiques».
Par ailleurs, le responsable qatari a salué la sagesse du Président Bouteflika devant les évènements «aussi bien sur le plan
intérieur qu'extérieur» ajoutant que cette sagesse «nous enseigne comment nous
devons nous comporter devant les évènements». «Je ne dis pas cela au Président Boutelika par complaisance, car c'est la vérité», a-t-il
dit. Concernant les développements de la question palestinienne, Cheikh Ben Jassem a réaffirmé le soutien de son pays aux aspirations
du peuple palestinien souhaitant une adhésion de ce pays «en tant que membre à
part entière» à l'ONU.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 29/09/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Yazid Alilat
Source : www.lequotidien-oran.com