Algérie

Le ministre obnubilé par l'hôtellerie


Si sur le plan infrastructures hôtelières nationales, l'Algérie desserre quelque peu l'étreinte qui caractérise ses capacités d'accueil touristiques avec chaque année l'augmentation de son parc hôtelier qui est passé à 160.000 lits dont 12.000 enregistrés rien qu'en 2019, il reste que sur les autres filières du secteur, le ministère est resté silencieux.En effet, en visite de travail et d'inspection de son secteur ce dernier jeudi dans la wilaya de Annaba, le ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Abdelkader Benmessaoud qui était accompagné du wali de Annaba Tewfik Mezhoud paraissait obnubilé par l'augmentation des capacités d'accueil. D'où son insistance à revenir sur cette question.
Ce que d'ailleurs, il a souligné encore une fois à Annaba, en révélant que 96 nouveaux établissements hôteliers ont été mis en exploitation dans plusieurs wilayas du pays, dont un de 120 lits à Adrar.
Pour le ministre, cette wilaya est appelée à devenir un exemple type de destination touristique, culturelle, religieuse et saharienne et que Annaba tout aussi attirante de par la beauté de son urbanisme, son patrimoine historique, la vieille église de St Augustin, l'arène romaine et d'autres atouts naturels en compte 1.000. Il reste que tout au long des douze étapes de sa visite de travail, Abdelkader Benmessaoud n'a pas une seule fois abordé les loisirs qui ne sont toujours pas ancrés dans nos m?urs. A ce niveau, il semble qu'un travail de sensibilisation reste à faire dans les structures du ministère.
Nombre de gestionnaires privées ont estimé nécessaire l'inscription de cette préoccupation dans les programmes du ministère afin que les générations futures sortent de ce carcan même si le pouvoir d'achat de l'Algérien ne lui permet pas de mettre des ressources de côté pour faire du tourisme local. Bien encadré, ce dernier pourrait être transformé en une source de devises ou travailler sur le mental des Algériens. Et lorsque dans tous ses programmes de développement le ministre reste concentré uniquement sur l'hôtellerie, il y a comme un engrenage qui coince. C'est que l'omission est nationale. Et ce n'est pas les visites des rares plages qui nous contredirons.
C'est que l'Algérie exploite, touristiquement parlant, le large éventail qu'offre le littoral continental de près de 1.200 km de côtes, criques, anses, baies profondes offrant aux plaisanciers venue par mer des mouillages solitaires et des plages de sable fin couvrant les baigneurs d'un indicible bonheur. Il reste que là aussi, à ce jour, les services du ministère du Tourisme et de l'Artisanat n'ont rien fait pour mettre un terme à la saturation des postes à quai. Ce qui ne permet pas aux touristes d'ici et d'ailleurs de découvrir des sites majestueux. Comme le Balcon sur la Méditerranée situé à proximité des massifs, dépassants par fois les 1.000 m d'altitude et isolant la côte et les routes côtières sont des corniches offrant quelques-uns des plus beaux sites méditerranéens. Ni le ministre, ni ses proches collaborateurs n'ont eu la pertinence d'aborder le véritable trésor touristique qu'offre l'immense Marsat Ben M'hidi, véritable Copacabana du Maghreb à la frontière avec le Maroc, au petit port d'El-Kala, à l'extrême-Est du pays.
Une succession d'enchantement accentués par le relief qui bien exploités au plan médiatique et de communication internationale, donnerait un plus à l'édification de complexes hôteliers. Ils seront parfaitement intégrés dans ces paysages avec toujours cette impression d'inviolabilité des lieux a proximité, des massifs, dépassants parfois les 1.000 m d'altitude. Ce qui isole la côte et les routes côtières faites de corniches offrant quelques-uns des plus beaux sites méditerranéens. Lors de ses trois conférences de presse, le ministre s'est longuement attardé sur le dossier «hôtellerie». Ce qui lui a permis d'annoncer que les travaux lancés pour la réhabilitation (3,50 milliards DA) de «l'hôtel Seybouse International» (500 lits) s'achèveront courant 2020. Que l'établissement sera aussitôt mis en exploitation.
Abdelkader Benmessaoud a passé sous silence les trésors naturels qu'offrent, selon les spécialistes du tourisme à l'échelle mondiale, la succession d'enchantement accentués par le relief. Les mêmes sources précisent que le littoral a contribué à la préservation de ces sites naturels grandioses. C'est dire que cette visite ministérielle devrait être cataloguée en «sortie aérée» au profit d'une centaine de cadres conduits par un ministre dans l'incapacité de faire dans le battage médiatique. Hormis l'hôtellerie, Abdelkader Benmessaoud n'a pas parlé des autres moyens nécessaires au développement du tourisme. Il a tout de même affirmé que son département envisage, avec la collaboration des hôteliers, des réductions variant entre 20 et 50% à appliquer pour encourager le tourisme intérieur.
Il a également abordé la question du recours à la main d'?uvre locale formée par les centres de formation professionnelle du secteur du tourisme et de l'hôtellerie ou de l'Ecole nationale supérieure du tourisme et des Instituts relevant du ministère du Tourisme. Au programme de cette visite ministérielle, il y avait également la pose de la première pierre de deux projets d'hôtels sur les hauteurs du Cap-de-Garde en bordure de la Grande Bleue et l'inauguration de deux hôtels dans le périmètre du chef-lieu de wilaya. Rappelons que la wilaya d'Annaba dispose de 49 hôtels de diverses catégories pour une capacité d'accueil de 5.200 lits.
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