Le ministre iranien du Pétrole tire la sonnette l'alarme

Lors de la récente réunion de l'Opep à Vienne, les efforts de l'Iran en vue de la réduction de la production de pétrole ont échoué devant le statut dominant qu'entend conserver l'Arabie saoudite sur le marché. "Les cours de pétrole n'ont jamais été aussi bas en cinq ans, réaction à la décision de l'Opep de maintenir sa production actuelle. A la man?uvre: l'Arabie saoudite qui entend conserver sa position dominante sur le marché". Cette décision affecte les économies de pays tels que l'Iran déjà affaibli par les sanctions internationales.A cette situation, le ministre iranien du Pétrole Bijan Namdar-Zanganeh, dans l'interview qu'il a accordée à "Euro-News", explique qu'une réduction de la production a été bien préconisée. "Nous n'avons pas avancé de chiffres car ils sont déterminés par les analyses et les évaluations du marché. Après consultations, il s'est avéré que nous avons besoin de temps pour voir quelle quantité de ce pétrole cher pouvait être éliminée du cercle de production". Il note que pour arriver à une décision finale, "nous avons besoin de plus d'informations sur la réaction du marché aux nouveaux prix, et comme vous le savez toutes les décisions de l'Opep doivent reposer sur un consensus". En évoquant ce consensus, le ministre iranien du Pétrole a posé une question : "l'Arabie saoudite a encore obtenu ce qu'elle voulait. Le pays produit un tiers du pétrole de l'Opep, peut-on dire alors que Ryadh a toujours le dernier mot dans l'Organisation '"Pour lui, en apparence, l'Opep est comme une coopérative où chaque partie, indépendamment du capital qu'elle détient, possède une voix. Mais la réalité c'est que le niveau de production, la capacité de production et le pouvoir de produire des quantités supplémentaires, jouent un rôle déterminant sur le marché et donc nous devons en tirer les leçons."Permettez-moi de dire quelque chose de plus général. L'Opep est une organisation de coopération entre concurrents. C'est la seule organisation dans laquelle les pays du tiers-monde sont réunis depuis 50 ans et où ils ont pu voir leurs intérêts à long terme et coopérer pour leurs intérêts communs malgré leurs désaccords internes. Ce serait bénéfique s'ils pouvaient continuer cette coopération, sinon, il ne restera plus rien de l'Opep". Il explique que chaque membre du cartel a ses propres intérêts nationaux. "L'Arabie saoudite est l'un des principaux producteurs et exportateurs de pétrole. Le pays exporte neuf (9) millions de barils de pétrole et de sous-produits chaque jour. Il sait que si les prix chutent à 30 dollars (le baril), il perdra environ 110 milliards de dollars chaque année. Derrière cette décision de l'Opep, il doit y avoir des intérêts importants en termes de sécurité nationale pour que de telles pertes en valent le coup". Quels sont les intérêts de l'Arabie saoudite 'M. Bijan Namdar-Zanganeh répond qu'il ne peut pas le dire en tant que "ministre du Pétrole, "mais les politiciens ont produit de nombreuses analyses à ce sujet. Je ne sais pas combien d'entre elles sont justes ou fausses. Cependant, il y a de nombreuses analyses sur le marché et dans les médias qui suivent les discussions politiques". Répondant à une question relative au manque d'influence de l'Iran au sein de l'Opep, il fait remarquer: "Il y a quelques années, cela aurait été positif. Bien sûr, le poids de chaque pays de l'Opep est déterminé par son niveau de production et sa capacité à produire des quantités supplémentaires". Ajoutant que l'une des préoccupations importantes et historiques de l'Opep c'est son poids sur le marché. Au cours de ces dernières années, la part de marché de l'Opep a diminué de façon constante. Si cela continue, et dépasse certaine limite, l'impact de l'Opep serait négligeable".