Le premier argentier du pays est revenu à la charge, hier mardi, pour annoncer que la crise des liquidités «sera résolue dans les prochains jours», déclarant dans la foulée que le changement des billets de banque «n'est pas à l'ordre du jour».En effet, intervenant sur les ondes de la Radio nationale, Aymen Benabderrahmane a d'abord imputé le manque de cash à la situation sanitaire difficile que traverse le pays à l'instar du monde entier, « mais contrairement aux autres pays qui utilisent beaucoup les moyens de paiement digitaux, l'Algérie est une économie de cash », a-t-il expliqué. « L'Algérien est friand d'argent cash au même titre que toute notre économie qui fonctionne au cash, le marché informel tendant à aggraver cette situation », a encore indiqué le ministre des Finances, ajoutant que pour répondre à cette «demande sociale, nous mettons en place tous les mécanismes, qui sont possibles, pour répondre aux besoins de satisfaction de liquidités », a-t-il souligné.
Le premier argentier du pays a affirmé qu' « un comité de veille, regroupant tous les intervenants de la place, a déjà été mis en place et qui va nous permettre de juguler ce phénomène et de répondre aux besoins au cas par cas », a-t-il dit. Aymen Benabderrahmane a expliqué que ce comité de veille « travaille 16 heures par jour, et parfois même H24 dans les périodes de pointe, pour répondre aux différentes demandes des bureaux de poste », a-t-il souligné. « Il y a, effectivement, l'étendue du territoire qui impacte un petit peu l'acheminement, à temps, de la liquidité, mais à chaque tension, le comité prend en charge le bureau de poste concerné », a-t-il ajouté. « Ce problème de manque de liquidités devient stressant », a reconnu le ministre, précisant, au passage, qu'il y a « des mesures beaucoup plus radicales qu'on est en train de mettre en place, notamment l'injection de la liquidité, et ce, par la mise en circulation du nouveau billet de 2.000 dinars », a-t-il expliqué. « Une grande quantité d'argent sera injectée la semaine prochaine, et également à la veille du mois sacré du Ramadhan, ce qui va nous permettre de mettre fin à ce problème », a-t-il affirmé. L'invité de la Radio n'a pas manqué également de signaler que des limitations de l'argent cash ont cours dans beaucoup de pays de monde, « certaines banques ayant carrément fermé leurs distributeurs automatiques », a-t-il indiqué.
Le changement des billets de banque pas à l'ordre du jour
Saluant la décision du président de la République de fermer les comptes commerciaux au niveau d'Algérie Poste, une décision prise dimanche en Conseil des ministres, Aymen Benabderrahmane a estimé que « c'est une démarche tout à fait logique et économique qui va impacter positivement la liquidité au niveau des bureaux de poste, qui dispose de plus de 3.400 guichets au niveau national », a-t-il dit. Toujours selon le ministre des Finances, la couverture bancaire « sera améliorée au niveau de tout le pays, dans les régions du Sud notamment pour permettre le transfert des comptes commerciaux d'Algérie Poste vers le réseau bancaire, pour permettre justement d'alléger la pression qui pèse sur la disponibilité de la liquidité », a-t-il expliqué.
Au sujet du recul de la liquidité bancaire, évaluée aujourd'hui à 780 milliards de dinars, le ministre des Finances a expliqué que le « cycle d'une économie est subordonné à la rotation de la liquidité, mais le contexte sanitaire que vit le pays a eu tendance à compliquer les choses. La tendance est à l'amélioration avec le lancement des moyens de paiement scripturaux, un domaine dans lequel nous avons fourni beaucoup des efforts considérables », a-t-il expliqué, reconnaissant que « des problèmes subsistent au niveau de l'interopérabilité des cartes magnétiques, avec des réglages que nous sommes en train d'apporter », a-t-il affirmé. « Nous sommes en train de mener un travail de pédagogie pour amener le citoyen à limiter le recours à l'argent cash pour se tourner vers les moyens de paiement digitaux », a encore expliqué l'invité de la Radio. Estimée à plus de 6000 milliards de dinars, Aymen Benabderrahmane a déclaré que des « efforts sont d'être fournis pour attirer cette masse monétaire en circulation dans le marché informel vers le réseau bancaire national ». L'IRG (impôt sur le revenu global) « représente 43% des revenus de la fiscalité ordinaire, ce qui est énorme, une situation due à l'absence de recensement de la population fiscale depuis plus de trente ans », a-t-il révélé.
Au sujet, enfin, d'un éventuel changement des billets de banque pour lutter contre le marché parallèle, le ministre des Finances a expliqué que cette option « n'est pas à l'ordre du jour, puisque cela est juridiquement impossible car le billet de banque doit continuer à circuler pendant dix ans à compter de la date de son émission, sans parler de l'impact négatif d'une telle option sur la stabilité juridique des marchés financiers », a-t-il conclu.
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Posté Le : 24/03/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : El Houari Dilmi
Source : www.lequotidien-oran.com