Algérie

Le ministre de la Poste et des TIC rassure



Le ministre de la Poste et des TIC rassure
Lors de sa dernière visite de travail à Annaba, Moussa Benhamadi, ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, a eu le mérite de la franchise dans son approche des problèmes que vit son secteur au niveau national.
A Annaba, il a dit ses quatre vérités à ses proches collaborateurs quant à la déliquescence dans la prise en charge des besoins des populations tant dans le monde de la poste que dans celui de la télécommunication. Ce reproche n'était pas limité aux seuls responsables locaux à Annaba. Le fait que le ministre s'est fait accompagner par toute une armada de journalistes et qu'il prenait à chaque fois le soin de s'exprimer en leur présence, indiquait qu'il s'adressait à l'ensemble des animateurs de la poste et des télécommunications. D'autant que sa sortie sur le terrain intervient au moment où s'achève le long conflit socioprofessionnel à la poste. «Nous prendrons les dispositions qu'il faut pour y remédier», a-t-il souligné au centre Orsec de Sidi Salem. Face à des syndicalistes locaux qui réclamaient une prime de 5 000 DA pour les guichetiers, le ministre a mis bout à bout les augmentations générales, les coups de pouce catégoriels et l'ancienneté pour faire en sorte que le salaire de ces mêmes guichetiers atteignent les 32 000 DA. Comme pour rappeler à ses interlocuteurs qu'ils revendiquent sans garantir une contre-partie, M. Benhamadi a pointé du doigt la mauvaise qualité des prestations de service fournies aux abonnés. «Il est inadmissible que l'on reste encore à 26 000 abonnés pour 1 bureau. Cela est intolérable. Je peux dire autant pour le terminal et le téléphone fixe. Votre approche de la situation est totalement erronée, car basée sur des données loin de la réalité du terrain. C'est une situation à revoir totalement», a-t-il répondu aux responsables locaux qui lui exposaient la situation. En plus clair, le ministre a estimé que l'Etat ne fera pas indéfiniment l'économie d'une mise à plat des problèmes que rencontre le secteur dans tous les domaines d'activité. C'est à la même conclusion qu'est arrivé Mohamed Ghazi, wali de Annaba, qui a parlé d'un secteur voué à l'anarchie. «Nous sommes disposés à apporter notre contribution pour y mettre un terme», a-t-il proposé. Que ce soit en ce qui concerne les équipements de plan orsec extensible à d'autres régions du pays, les centres seaMeWe, les 5 technoparcs en cours de réalisation dont le plus important est celui de Sidi Abdallah à Alger, les agences de comptabilité téléphonique, celle nationale de radio maritime, les centres de transit, postaux et bureaux de poste, le constat paraissait être le même. C'est-à-dire très en deçà des attentes de la tutelle et des administrés. Implicitement, le ministre reconnaissait qu'actuellement l'énorme machine, et aussi un des grands employeurs si ce n'est le plus grand du pays, est actuellement presque ingérable. Un constat établi par bon nombre de cadres qui ont estimé qu'«à la poste, il y a une pléthore d'agents d'exécution souvent surdiplômés, une hiérarchie tatillonne et effrayée à l'idée de prendre la moindre responsabilité, les avancements quasi nuls, l'imprécision de mission des uns ou des autres'» Comment pourrait-il en être autrement dans une administration cloisonnée entre son ministère, ses directions régionales, ses coordonateurs et ses services centraux qui n'activent pas dans le même sens. Très communicatif, le ministre n'a pas hésité à répondre à toutes les sollicitations des cadres, des syndicalistes et des salariés. Il semble avoir pris bonne note des inquiétudes des uns et des autres quant à la toute petite part accordée au secteur dans le lot des projets initiés dans le cadre du programme des investissements publics 2010/2014. En effet, la lecture des objectifs assignés à ce programme pour un montant de 286 milliards de dollars fait apparaître que le secteur de la poste et des technologies de l'information et de la communication est classé tout à fait en dernier au chapitre de l'amélioration du développement humain. Cette inquiétude était également perceptible dans le milieu des gestionnaires des entreprises publiques et privées spécialisées dans tout ce qui a trait aux technologies de l'information et de la communication. C'est notamment le cas en ce qui concerne les EPE, propriétés de la SGP/Cabelec, qui peinent à relancer leurs activités au moment où le PIP prévoit d'engager 2 milliards de dollars pour la promotion de la PME. D'autres branches, d'une manière ou d'une autre, sous tutelle du département de M. Benhamadi, comme les opérateurs téléphoniques et les cybercafés posent problème.


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