Algérie

Le ministre de l'Intérieur s'engage à reloger tous les sinistrés



Le ministre de l'Intérieur s'engage à reloger tous les sinistrés
À quelque chose malheur est bon. Le violent séisme qui a secoué l'Algérois, vendredi dernier à 5h10 du matin, avec une magnitude de 5,6 sur l'échelle ouverte de Richter, a finalement profité à des familles du quartier de Bologhine, au large duquel était situé l'épicentre de la secousse tellurique.Au moins 60 familles ont été relogées dans l'urgence dans de nouveaux appartements à Blida, et cela s'est déroulé dans des conditions plus que satisfaisantes, avec une totale prise en charge par l'Etat de l'opération. Une cellule de crise, présidée par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Tayeb Belaïz, a été vite mise en place pour un suivi permanent de la situation pour prévenir tout risque d'effondrement de bâtisses qui menacent vraiment ruine et exposent les habitants à un danger certain.Le ministre en déplacement à Bologhine, à la Casbah et aux hôpitaux de Bab El Oued et Ben Aknoun, accompagné du wali d'Alger, Abdelkader Zoukh et du ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, ainsi que des représentants de la Direction générale de la Protection civile et autres responsables, s'est engagé sur place à reloger toutes les familles qui encourent un véritable risque. Cela a donc commencé par les habitants du bidonville dit «Douze» à Bologhine et d'autres suivront. Ces opérations de relogement dans l'urgence sont loin d'être chose facile, d'autant qu'elles coïncident avec d'autres, programmées depuis plus d'une année, mais reportées plusieurs fois, tantôt pour cause de protestations citoyennes, tantôt pour cause de retards de réalisation.Les responsables de la wilaya d'Alger et de Blida ont du pain sur la planche. Le temps presse, le nombre des familles à reloger avant la rentrée scolaire, le 7 septembre prochain, reste assez élevée et certaines d'entre elles refusent d'intégrer les nouveaux logements. Cela pour cause notamment d'éloignement et de densité du trafic routier vers les nouveaux sites. Jusqu'à présent et après plusieurs reports, seules 4 500 familles, sur un ensemble de pas moins de 25 000, ont été transportées ailleurs.À Oued Chebel, par exemple, à l'ouest d'Alger, les familles venant de Bordj El Kiffan et Bab El Oued, entre autres, ont trouvé la cité Chaâbania assez commode et n'ont pas manifesté d'opposition malgré le «dépaysement», sans doute passager. En revanche, à El Hamiz, dans la commune de Dar El Beïda, lesoccupants du bidonville El Malaâb ont protesté, pour la plupart d'entre eux, contre leur relogement à Larbâa, dans la wilaya de Blida. Ils l'ontmanifesté hier par des banderoles et un refus catégorique de déménager.«Nous refusons d'aller dans des logements hors wilaya. Nous sommes des Algérois, les autorités locales nous ont promis des logements à Alger, donc pas question d'aller à Blida», insistent certains d'entre eux. Pour les autres, le grand problème réside dans le transport et la densité du trafic routier vers Blida, alors que la nouvelle cité 5-Juillet-1962 devant les accueillir semble disposer de toutes les commodités et se trouve dans un endroit assez agréable. «Rien à voir avec les baraques de fortune d'El Hamiz et les conditions de vie insupportables dans ce bidonville. Cette cité de Larbâa dispose de toutes les commodités et les appartements sont vraiment bien faits. Ce serait une erreur de refuser de les intégrer», soutient un citoyen ayant accepté avec joie les clés de sa nouvelle maison, contrairement à ses anciens voisins. Pour un autre, non concerné par l'opération, «il est absurde de dire que le problème réside dans l'éloignement. Je connais très bien Larbâa, elle n'est pas loin de Baraki et Baraki est à seulement quelques kilomètres de Dar El Beïda. Les arguments des résidents du bidonville ne tiennent pas la route». Il y a une part de vérité dans les dires de ce citoyen, mais il n'en demeure pas moins que le transport est un sérieux problème pour les habitants de toute cette région de l'ouest d'Alger. Et pas eux seulement. Passer deux heures sur la route, le matin, et deux autres, le soir, n'arrangent personne, et sur le plan économique ce n'estnullement rentable.Toutes les entreprises et les institutions publiques en sont conscientes. Le ministère des Transports, interpellé plusieurs fois sur la question, la fuit simplement. Lui et d'autres ne trouvent pas les réponses adéquates aux retards nombreux dans la réalisation des projets ô combien ambitieux de transport (extension du métro, tramway, réalisation de nouveaux téléphériques...). Ajouté à cela le nombre des barrages de police et de gendarmerie sur les routes. Le ministère de l'Intérieur a fait son travail, les services des deux wilayas d'Alger et de Blida aussi, ceux de l'Habitat s'améliorent depuis un certain temps, en coordination avec ceux de l'Education nationale, depuis la crise de surcharge des classes (jusqu'à 60 élèves par classe) vécue lors du relogement des familles à Birtouta... reste le secteur des Transports et c'est très lourd à gérer. Amar Tou, l'ancien premier responsable du secteur, n'a pas faitgrand-chose. Son successeur, Amar Ghoul, réussira-t-il là où le premier a échoué 'Le transport est un vrai problème à Alger, il faut absolument en finir pour le bien de tous. Pour le développement économique surtout.K. M.




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