Algérie

« Le ministre de l'Intérieur refuse le dialogue avec le partenaire social »



-Une semaine de grève, le Conseil national du secteur des communes (CNSC) entame avec force détermination sa rentrée sociale. Quel bilan tirez-vous de cette première journée de débrayage ' Les rapports que nous avons reçus jusqu'à cette heure-ci (13h, ndlr) indiquent que le mot d'ordre de grève est suivi presque par 80% des communes du pays. Dans les wilayas de Tizi Ouzou, Bordj Bou Arréridj, Béjaïa, Sétif, Boumerdès, Batna, Guelma, Sidi Bel Abbès et Tiaret, c'est du 100%, dans d'autres, le taux est relativement moindre. Il faut dire que dans toutes les wilayas, les grévistes ont subi des pressions, des tentatives d'intimidation, et ce pour les dissuader de continuer. Pour casser le mouvement de grève, les pouvoirs publics ont même décidé de remplacer le personnel gréviste par des travailleurs encore plus précaires, des contractuels (100 000 travailleurs communaux sur les 500 000 sont recrutés en CDD), des recrues du filet social et du pré emploi. -Les «communaux» revendiquent depuis 2008 et avec insistance un statut particulier et un régime indemnitaire équitable. Le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, votre tutelle, vous a-t-il convié au dialogue '    Franchement, nous ne comprenons pas pourquoi le ministère de l'Intérieur (la tutelle) refuse de dialoguer avec le Conseil national du secteur des communes (CNSC), et préfère, comme à  chaque fois, prendre langue – et instrumentaliser comme c'est aussi le cas avec cette grève –,  avec un groupe de syndicalistes qui se sont donnés pour nom «Fédération nationale des travailleurs des collectivités locales et de l'administration» – (FNTCLA), affiliée à  l'Union générale des travailleurs algériens. Cette «fédération» a d'ailleurs appelé à  une grève aujourd'hui. La dernière réaction du ministère a eu lieu le 14 septembre par un communiqué diffusé d'ailleurs dans toutes les communes. Le communiqué promettait la promulgation prochaine des statuts et régime indemnitaire. Mais à  ce jour, les travailleurs des communes n'ont vu aucun des deux. Si ces deux textes sont finalisés, comme cela a été annoncé, pourquoi tarde-t-on à  les promulguer ' A mon avis, il ne s'agit que de manœuvres dilatoires, car il n'y a rien d'officiel dans ce qui a été annoncé, que les revendications des travailleurs n'ont pas été satisfaites, que le ministère de l'Intérieur est actuellement le seul département qui refuse le dialogue avec le partenaire social. -Vous demandez à  ce que ces textes soient promulgués, ce qui sous-entend que vous avez pris connaissance de leur contenu. Ces textes apportent-ils quelques acquis aux «communaux»Â ' Nous n'avons pris connaissance que des projets de texte et pas les moutures finales.Nous avons d'abord demandé à  ce que nous soyons associés dans l'élaboration des textes. En vain. Nous attendons la promulgation de ces textes pour pouvoir réagir, mais nous savons d'ores et déjà que les projets proposés n'arrangent pas les intérêts des travailleurs, qu'ils consacrent les disparités et injustices. Comparé aux autres secteurs, les «communaux» sont lésés par leur régime indemnitaire. Il y a des différences dans le glissement catégoriel d'un grade à  un autre.Certains grades avancent d'une catégorie, d'autres de plusieurs. Les fonctions et grades supérieurs raflent la part du lion avec plus de 40% d'augmentation, alors que la masse des travailleurs, les simples travailleurs, capitalise à  peine 25% d'augmentation. Dans tous les cas de figure, ces augmentations restent insuffisantes comparées à  celles ayant bénéficié à  d'autres secteurs de la Fonction publique.
 


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