Les incompréhensions des associations des droits de l'homme et des structures habilitées dans l'aide aux migrants au sujet de la politique gouvernementale française en matière d'immigration ne font pas trembler le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb.Dimanche, dans un entretien au quotidien Le Parisien-Aujourd'hui en France, il maintenait l'essentiel du dispositif prévu par la loi qui devrait être votée au printemps. Pour lui, «c'est un projet de loi totalement équilibré. Il reprend deux grands principes : la France doit accueillir les réfugiés, mais elle ne peut accueillir tous les migrants économiques. Cette année, 100 000 personnes ont déposé une demande d'asile, 85 000 n'ont pas été admises aux frontières. Il est impossible d'accueillir dignement 185 000 personnes par an.»
Revenant sur la circulaire aux préfets (dont El Watan avait publié un écho en décembre dernier) et dont les associations estimaient qu'elle visait à faire un tri entre bons et mauvais migrants, le ministre ne change pas d'avis concernant le recensement des migrants dans les centres d'hébergement d'urgence : «Cette circulaire a été extrêmement caricaturée, mais elle est assez nuancée. Qu'est-ce que nous disons ' Vous avez aujourd'hui des personnes qui ont un statut de réfugié : elles ont vocation à aller dans un logement stable. Il y a aussi celles qui n'ont pas encore entamé les démarches de demande d'asile : nous allons leur permettre de le faire. Enfin, il y a les déboutés. Nous allons les orienter vers le guichet de manière à pouvoir suivre la procédure normale. Il n'y a là rien d'autre que le respect des règles de la République. L'accueil inconditionnel, oui. Mais pas indifférencié.»
Pour répondre aux associations qui ont été reçues à la fin de la semaine dernière par le Premier ministre, Edouard Philippe, sans être rassurées sur les intentions gouvernementales, Gérard Collomb promet des ouvertures de places pour les réfugiés dans des bâtiments adaptés, en préfabriqué. Enfin, sur la question des expulsions, le ministre estime en Europe «le nombre de déboutés du droit d'asile à
500 000. Si tous se disent qu'ils peuvent venir faire une seconde demande d'asile en France et que nous ne pouvons pas les éloigner dans des durées brèves, nous serons impuissants.»
L'objectif face à cette situation, selon le gouvernement, est d'accélérer la réduction des délais d'examen des demandes d'asile : «On peut être généreux, mais il ne suffit pas de l'être en théorie, il faut l'être dans les faits.» Une façon d'être dans la notion de pragmatisme politique, chère au président Emmanuel Macron.
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Posté Le : 16/01/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Walid Mebarek
Source : www.elwatan.com