Algérie

Le ministre de l'Intérieur: L'Algérie face à une guerre de drogue



Les bilans des saisies de drogues opérées par les services de sécurité, «lourds et grandissants», reflètent la gravité de la menace qui pèse sur le pays, et qui fait dire au ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Brahim Merad, que l'Algérie est face à une guerre de drogue qui exige la mobilisation de tous les moyens. Pour le cannabis, le ministre a révélé lors de son intervention à l'Assemblée nationale populaire (APN) que ce sont 2,5 tonnes qui ont été saisies rien que durant le premier trimestre de l'année en cours. Pour la cocaïne, il a fait état de la saisie de 17 kg durant la même période du premier trimestre 2023, alors que 22 kg de cette drogue ont été saisis durant toute l'année 2022, ce qui montre une croissance fulgurante des saisies et laisse imaginer que cette drogue dure, généralement consommée par les milieux aisés du fait de son prix élevée, est en pleine propagation en Algérie.Pour l'héroïne, on signale la saisie d'un (1) kg durant le premier trimestre de l'année 2023 (8,5 kg saisis en 2022). Pour les psychotropes, la hausse des saisies est des plus alarmantes. 3,5 millions de comprimés psychotropes ont été saisis au premier trimestre 2023, soit la moitié des quantités saisies tout au long de l'année 2022 (plus de 7 millions de différents comprimés psychotropes). Les saisies en question résultent du traitement, par les services de la Sûreté nationale, de 32.742 affaires liées à la drogue durant le premier trimestre de l'année en cours impliquant 37.352 individus. En 2022, un total de 85.538 affaires relatives aux crimes liés à la drogue, impliquant 97.863 individus dont la majorité des jeunes, ont été élucidées par les services compétents.
Pour le ministre, ce bilan atteste des efforts consentis par la Sûreté nationale en coordination avec les services de l'Intérieur et les différents corps sécuritaires dans la lutte contre les différentes formes de criminalité liée à la drogue, et se veut également une preuve de la disponibilité et la vigilance des institutions de l'Etat dans la lutte contre ce fléau. D'où le constat établi par M. Brahim Merad, qui a indiqué, devant les députés, que «l'Algérie est visée à travers les drogues et fait face à une guerre menée par son voisin de l'ouest», soulignant la nécessité d'» affronter cette guerre avec tous les moyens, à travers l'association de tous les secteurs et organes spécialisés ainsi que la société civile». Non sans saluer, à cette occasion, «les efforts colossaux de l'Armée nationale populaire et des différents corps de sécurité dans la lutte contre ce phénomène et la protection de nos frontières de toutes les formes de criminalité».
Endiguer l'écoulement de stupéfiants
Concernant les mesures prises dans ce cadre, le ministre a affirmé que ses services en coordination avec les différents secteurs concernés «ont élaboré une stratégie nationale globale et équilibrée, visant essentiellement à endiguer l'écoulement de stupéfiants, tout en ?uvrant à la réduction de la demande avec la garantie d'une prise en charge efficace des toxicomanes en matière de traitement et d'insertion sociale, sous la supervision d'un groupe de travail spécialisé dans la prévention contre ce phénomène, dont les résultats ont été examinés au niveau de l'APN». En concrétisation de cette stratégie, ajoute M. Merad, les différents services de sécurité ?uvrent à «l'élaboration et à la mise en ?uvre de plans d'action en impliquant leurs unités opérationnelles dans la lutte contre le trafic de drogues et de psychotropes et en adoptant une politique préventive basée sur la sensibilisation aux risques de ce phénomène». Tout en rappelant dans ce sillage «la mise en place d'une stratégie nationale de prévention contre les bandes de quartiers, s'étalant entre 2023 et 2026 sous la supervision d'une commission nationale qui constitue un élément essentiel dans la lutte. Elle vise l'adoption de mécanismes de vigilance et d'alerte et de détection précoce, l'information, la sensibilisation et la garantie d'une couverture sécuritaire». Révélant sur ce registre que les services de sécurité «ont participé à 10.261 actions de sensibilisation en 2022 et à 2.589 autres actions au cours du premier trimestre de 2023, avec la consécration de la culture du signalement chez le citoyen algérien, qui est un élément essentiel de l'équation sécuritaire». Il a également rappelé la révision du cadre juridique relatif à la lutte contre ce phénomène, à travers sa modification, l'introduction de nouveaux textes visant à renforcer les outils juridiques existants et la mise en place de formations spécialisées pour développer les capacités et les qualifications des éléments de la police judiciaire en matière d'enquête criminelle et la création de services spécialisés dans la lutte contre le trafic illicite de drogue, la cybercriminalité, le trafic d'êtres humains et le crime organisé dans toutes ses dimensions.
Concernant la prise en charge des toxicomanes, le ministre a affirmé que le nouvel amendement à la loi consacrait un chapitre entier à cette question, à travers la coordination entre plusieurs ministères, comme celui de la Santé avec la mise à disposition de centres de désintoxication, et l'extinction des poursuites judiciaires à l'encontre des consommateurs de drogues qui se seraient soumis ou auraient entamé un traitement de désintoxication.


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