Algérie

Le ministre de l'Habitat revient sur les prix des matériaux de construction



En marge de sa visite à Constantine à l'occasion de la clôture du séminaire international sur la réhabilitation et la requalification du patrimoine bâti, M. Noureddine Moussa, ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, a été invité par le journal An-Nasr pour une rencontre avec la presse en présence des opérateurs dans le secteur, rencontre qui s'est déroulée hier en fin de matinée dans la salle des délibérations de l'APW. La rencontre était centrée sur le programme du Président de la République pour la réalisation d'un million de logements, l'enchérissement des prix des matériaux de construction, le parachèvement des constructions privées, etc. Dans une courte introduction, le ministre dira que le programme du Président de la République, qui comportait initialement 1.034.000 logements, se composait d'un programme en cours jusqu'en 2004 de 344.000 unités, le reste est inscrit pour le quinquennat en cours. Il a cité les programmes complémentaires de 65.000 logements pour les wilayas du Sud, celui des hauts-plateaux, ainsi que d'autres qui sont venus s'y ajouter, notamment pour l'absorption de l'habitat précaire, estimés à 61.000 logements. De fait, le programme global a atteint 1.427.000 logements inscrits et répartis entre les différentes formules de logements sociaux (222.000), de location-vente ou leasing (129.000 ), de logement social participatif (384.000) et logement rural (234.000). Ce programme initial représentait 41% du programme d'un million de logements. Pour la part réalisée jusqu'à présent, le ministre dira que le bilan arrêté au 31 mars 2008 fait ressortir que 460.000 logements, toutes catégories confondues, ont été livrés à leurs occupants, et 544.000 sont en cours de réalisation dans des proportions allant de 10 à 70%. On peut se poser la question sur le pourquoi de ce nombre relativement moyen de logements livrés, alors qu'il ne reste pratiquement qu'un peu moins de deux années pour la fin du délai prévu au programme, dira M. Noureddine Moussa, qui a justifié cette situation par les lenteurs prises dans la réalisation des procédures initiales (choix des terrains, cahiers de charges pour les appels d'offres et surtout les études et toutes les autres procédures légales) qui prennent parfois plus de temps que la construction elle-même. « Surtout, affirme le ministre, ce qu'il faut retenir est que cette situation est désormais derrière nous. Nous restons optimistes pour ce que nous livrerons dans les délais qui nous restent pour la réalisation du programme en fin d'année 2009, tant il est vrai que des quotas du programme, toutes formules confondues, sont livrés quotidiennement aux citoyens. Pour le programme de l'habitat rural, catégorie dont les délais de réalisation sont relativement courts, a poursuivi le ministre, «nous comptons le boucler d'ici la fin de l'année». Cédant la parole aux journalistes, le ministre a été amené à répondre à plusieurs questions sur les problèmes d'actualité relevant de son secteur. Ainsi, à une question sur la spéculation et l'enchérissement des prix des matériaux de construction, notamment le rond à béton et le ciment, qui sont encore d'actualité après les perturbations qu'a connues le marché au début du printemps, le ministre situa d'abord le contexte dans lequel s'étaient produites ces perturbations (arrêts de la production nécessités par la maintenance programmée dans les usines), puis dira que le gouvernement a pris, en temps opportun, toutes les disposition pour faire face au phénomène, auquel ont été consacrés deux conseils interministériels, les 16 et 24 mars dernier. Ensuite, son ministère est intervenu pour fixer les marges bénéficiaires et les services de sécurité ont déployé de grands efforts pour lutter contre les fraudeurs et les spéculateurs. Maintenant la situation est stabilisée, affirma-t-il. En outre, et après mûre réflexion, ajouta M. N. Moussa, le gouvernement a pris des décisions pour introduire des amendements dans les contrats en cours afin d'y inclure la formule de révision des prix, et ce pour éviter de pénaliser les entrepreneurs. Parmi les autres sujets abordés lors de cette rencontre, nous retenons le problème récurrent des bâtisses privées non achevées. A ce sujet, le ministre dira qu'une loi vient d'être élaborée afin d'obliger les milliers de citoyens concernés à terminer leurs constructions en veillant notamment au crépissage des façades extérieures. Pour ce faire, l'Etat est disposé à accorder des crédits à ceux qui en ont vraiment besoin. Il dira aussi, à propos des constructions anarchiques et celles ne respectant pas le plan d'urbanisme et les zones protégées, qu'une loi vient d'être votée par le Parlement et passera la semaine prochaine devant le Sénat. Et dans l'avenir, aucun permis de construire ne sera délivré s'il n'y a pas un certificat de viabilité et qu'un certificat de conformité sera également exigé des promoteurs (coopératives et autres). «Le permis de construire doit respecter les plans d'urbanisme élaborés par les collectivités locales », avertit-il. Dans ce domaine, il indiquera que l'Etat a consacré à ce jour plus de 300 milliards de dinars (130 milliards uniquement pour Constantine) pour l'aménagement des cités, notamment pour les travaux de VRD, d'assainissement, d'AEP, d'électricité et de gaz, etc. A une question sur la situation actuelle des chalets d'habitation construits il y a plus d'un quart de siècle, M. Noureddine Moussa a révélé qu'il en existe 535.000en Algérie, dont aucun ne peut s'avancer à délimiter la durée de vie. « C'est quand même mieux qu'un gourbi ! », assena-t-il en guise de réponse à la question d'un journaliste. Il ajouta dans la foulée que 194.000 logements sont inscrits au programme de son département ministériel dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire. Enfin, parmi les informations données par le ministre dans ses réponses aux questions des journalistes lors de cette rencontre, retenons que la prochaine opération concernant l'évacuation des habitants du quartier du Bardo sera lancée la semaine prochaine et que le nombre de logements inoccupés à travers le territoire national sera rendu public par les résultats du dernier Recensement général de la population et de l'habitat.


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