Algérie

Le ministre de l?habitat l?a annoncé hier


Une loi pour mettre un terme aux éternels chantiers L?Algérie est un beau pays avec des villes moches. » Il ne l?a peut-être pas dit en ces termes, mais cela devrait résumer le sens de l?intervention du nouveau ministre de l?Habitat, Noureddine Moussa, prononcée hier, au siège de son département, en ouverture d?une réunion avec les directeurs de l?urbanisme de plusieurs wilayas. « Il ne suffit pas d?avoir de bons instruments d?urbanisme, encore faut-il instaurer des mécanismes pour s?assurer de leur application » a-t-il insisté. Allusion aux Plans directeurs d?aménagement et d?urbanisme (PDAU) et les Plans d?occupation du sol (POS). « Quelle que soit la qualité de la construction, c?est l?environnement urbain qui la met en valeur », ajoute le ministre en exhortant les responsables de l?urbanisme à redoubler d?effort et de vigilance pour faire de nos villes des ensembles urbains viables. Usant d?une métaphore, il dira : « Un château au milieu d?un bidonville apparaît comme un gourbi », avant de lancer : « L?importance des sommes mobilisées devrait être à la hauteur des aspirations de l?Etat et du citoyen. » « Ainsi, nous aurons offert au citoyen un environnement favorable à l?émergence de vraies relations sociales au lieu de simples dortoirs. » Or, regrette-t-il : « Ce que nous voyons dans nos villes se passe de tout commentaire. » Le ministre enchaîne en criant haro sur les constructions inachevées, comprendre ce parc de lotissements s?étalant un peu partout dans le cadre de l?autoconstruction. Plus de 45 000 permis de construire ont été délivrés durant le premier semestre 2007, nous apprend au passage le directeur de l?urbanisme au ministère de l?Habitat, Makhlouf Naït Saâda. « Que ce soit à Alger, à l?est ou à l?ouest du pays, c?est le même phénomène. L?Algérie apparaît comme un éternel chantier », déplore le ministre. Aussi, un avant-projet de loi pour le parachèvement des constructions va-t-il atterrir prochainement au secrétariat de la chefferie du gouvernement, indique Noureddine Moussa. Cette loi devra obliger les gens à terminer leurs maisons pour en finir une fois pour toutes avec les « fers d?attente » et l?image hideuse qu?ils véhiculent d?une « nation en parpaing ». « C?est un travail de longue haleine », concède le ministre. « Il est difficile de recenser et de répertorier ces constructions », avoue-t-il sans toutefois désespérer de pouvoir les compter un jour. Dans la foulée, M. Moussa harangue ses collaborateurs au sujet du « bina fawdhawi » (les constructions illicites) en leur donnant le feu vert pour les raser. Sur les diapos de M. Naït Saâda, ce chiffre : 9917 constructions non autorisées sont enregistrées au 1er semestre 2007, tandis que 1193 bâtisses illicites ont été démolies. « Construire est un geste civilisé. C?est un acte de citoyenneté », commente le premier responsable du secteur. « Chaque citoyen a le droit de construire. Mais il a en contrepartie le devoir de "bien construire", en respectant l?environnement dans lequel il bâtit. Certes, le terrain appartient au citoyen, mais c?est l?Etat qui définit la politique urbanistique à suivre ainsi que l?usage du sol comme cela se fait dans tous les pays du monde. » M. Naït Saâda annonce pour finir un ambitieux programme de « relookage » du parc urbain national. Il est doté d?un copieux budget de 189 milliards de dinars pour l?amélioration et la viabilisation de 7210 sites. L?opération devrait permettre de réhabiliter quelque 2 millions de logements, « soit le tiers du parc logement national », dit M. Naït Saâda. Une attention particulière sera accordée aux sites historiques : Casbahs, médinas, bâtisses coloniales? Au Sud, l?accent sera mis sur la réhabilitation des vieux ksour pour un montant de 2,7 milliards de dinars.
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