Le ministre de l’Habitat, Nourredine Moussa, accompagné des autorités de la wilaya de Tizi Ouzou, s’est rendu hier à Azazga, à 35 km au sud de Tizi Ouzou, pour s’informer de la menace qui pèse sur cette localité après l’apparition d’un grave affaissement de terrain sur plusieurs kilomètres à la ronde.
Cet éboulement, enregistré vendredi dernier, a causé la coupure de plusieurs voies intercommunales et de la RN71.
Le premier point d’arrêt de la délégation ministérielle était le nouveau centre culturel d’Azazga, situé à Ighil-Bouzal, où d’importantes failles ont été constatées. La stabilité de cette bâtisse publique récemment réceptionnée est sérieusement menacée.
Les données fournies sur place par les autorités locales font état de 38 hectares, sur une surface globale évaluée à 256 hectares de terrain, concernée par cet affaissement, alors que 68 familles au total devront être évacuées.
Une dizaine de familles ont déjà déménagé en catastrophe, alors que d’autres attendent leur recasement.
Au niveau du lieu-dit Zène, sur la route reliant Azazga à Azeffoun, des failles, dont la profondeur est de 3,5 à 10 m, sont apparentes. Cette route, actuellement coupée à la circulation, a été carrément défoncée par le mouvement du sol. Une vive inquiétude habite les riverains après l’apparition de nouvelles fissures.
À Agouni-Guizène, c’est une coulée de boue de plusieurs tonnes qui s’est déversée sur la route, contraignant 13 familles à évacuer les lieux.
“Nous avons évacué nos maisons, en premier les femmes et les enfants. En ce qui nous concerne, nous sommes obligés de rester sur place pour garder nos biens en attendant une solution”, témoigne un habitant.
Le ministre de l’Habitat s’est ensuite rendu au village Aït Bouhouni, relevant de la commune de Yakourène. Sur place, Nourredine Moussa a constaté les dégâts engendrés par cet affaissement.
Dans ce village perché à plus de 800 m d’altitude, des poteaux électriques se sont carrément détachés du sol. La route, qui relie ce même village à Azazga, était obturée par un tas d’argile noyé dans plusieurs mètres cubes d’eau qui continue encore de jaillir du ventre de la terre.
Le ministre de l’Habitat a tenu un point de presse et a annoncé le lancement d’une étude géotechnique.
“La situation relève d’un phénomène naturel. Nous allons mettre en place une méthodologie de travail et engagerons les moyens matériels et financiers nécessaires afin d’élaborer une étude approfondie de la situation pour un meilleur diagnostic et une évaluation concrète de ce cas. Des situations similaires ont été enregistrées par le passé dans la wilaya de Tizi Ouzou, notamment à Aïn El-Hammam et aussi à Tissemsilt, par exemple…”, dira Nourredine Moussa.
Hormis cette mesure et un constat sur place des dégâts engendrés par ce glissement, en plus de l’évacuation des familles sinistrées, aucun plan spécifique d’urgence n’a été annoncé. Une chose qui se fera sans doute après les résultats de l’étude géotechnique, comme cela a été le cas à Aïn El-Hammam en 2009.
Kouceila Tighilt
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Posté Le : 15/03/2012
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Kouceila Tighilt
Source : liberte-algerie.com du mercredi 14 mars 2012