Algérie

Le ministère, le journaliste et la carte de presse



L'affaire Khaled Drareni continue de susciter des réactions depuis sa condamnation le 10 août dernier. Un large mouvement dans l'opinion s'est levé pour réclamer sa libération. Dans la foulée, le ministre de la Communication, Ammar Belhimeur, a pris la parole jeudi passé pour dire que "Khaled Drareni n'a jamais été détenteur de la carte de presse professionnelle prévue par l'article76 de la loi organique 12-05 relative à l'information du 12 janvier 2012". "Aucune demande n'est parvenue à cet effet aux services compétents du ministère de la part de Khaled Drareni", a-t-il ajouté dans une déclaration à l'APS. Cette déclaration vient appuyer l'idée selon laquelle Khaled Drareni n'a pas été jugé et condamné comme journaliste ! Il faut rappeler qu'à ce propos, de nombreux journalistes algériens exerçant dans les médias nationaux ou étrangers ne sont pas détenteurs de la carte de presse professionnelle.Cela ne leur enlève pas la qualité de journaliste qui est définie par le code organique sur l'information. "Est journaliste professionnel (...), toute personne qui se consacre à la recherche, la collecte, la sélection, le traitement et/ou la présentation de l'information, auprès ou pour le compte d'une publication périodique, ou d'une agence de presse, d'un service de communication audiovisuelle ou d'un moyen d'information électronique, et qui fait de cette activité sa profession régulière et sa principale source de revenus", lit-on dans l'article que confirme d'ailleurs le statut du journaliste. C'est donc l'activité qui donne au journaliste sa qualité, précise le code en question. Mais au-delà, il faut rappeler que l'établissement de la carte de presse professionnelle ? chantier engagé par l'ancien ministre de la Communication Hamid Grine ? a été suspendu par son successeur Djamel Kaounane qui s'est rendu compte que la fameuse commission chargée d'émettre la carte de presse avait établi des cartes à tout-va. Des personnes sans aucun lien avec la profession détenaient la carte de presse. A l'époque M. Kaouane avait promis l'ouverture d'une enquête. Jusqu'à nos jours, l'on ne sait rien des conclusions de cette enquête. Pour ce qui est du statut du correspondant de la presse étrangère, beaucoup de journalistes qui travaillent pour la presse internationale ne sont pas non plus détenteurs de la carte presse. Les journalistes se limitent à l'accréditation qu'accorde le ministère de la Communication.
Cependant, et ce qui est certain, Khaled Drareni exerce le métier de journaliste depuis une quinzaine d'années. Il a connu plusieurs rédactions. Il est passé par l'audiovisuel, où il a exercé au sain de la radio nationale, avant de devenir une des figures médiatiques après l'avènement des chaînes de télévision privées. Il a frappé les esprits par son style d'intervieweur cassant les codes en vigueur. Il avait également fait un passage dans la presse écrite. D'abord au sein de la Tribune puis d'Algérie News.
R. N.


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