De plus en plus de cas de cas de personnes souffrant de pathologies cardiovasculaires sont enregistrés dans notre pays ainsi que des décès subits ou dus à un arrêt cardiaque. Particularité de ces malades : mauvaise hygiène de vie, tabagisme et alimentation déséquilibrée. Des éléments qui font des maladies cardiovasculaires la première cause de mortalité en Algérie avec 60% de cas enregistrés chaque année. Face à cette situation, les pouvoirs publics ont décidé de réagir. Le ministère de la Santé s'est fixé pour objectif de réduire de moitié ce taux en 2015. Pour ce faire, un programme de prise en charge des malades atteints de ces pathologies sera mis en application dès le début de l'année en cours. Selon le conseiller du ministre de la Santé, Slim Belkessam, ce programme de prise en charge des urgences se base sur deux volets. « Le premier consiste en la formation des médecins généralistes et la désignation de centres de référence avec la mise en place d'un réseau destiné à prendre en charge le malade dans un délai de moins de 6 heures de manière à lui assurer plus de chances de survie », dira Slim Belkessam. L'autre volet concerne les urgences des accidents cardiovasculaires (AVC). Là aussi, des médecins généralistes seront formés en plus du renforcement du parc de réanimation en termes de proximité. « L'objectif est d'avoir des capacités optimales dans toutes les wilayas et en premier lieu dans les grandes agglomérations », explique Belkessam. Ce programme a été salué par le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), Dr Lyès Merabet. « C'est une décision salutaire qui doit être suivie par la promotion du sport, la lutte contre la sédentarisation, les mauvaises habitudes alimentaires, le tabagisme et les effets des maladies chroniques comme le diabète et l'hypertension », précise-t-il. Selon le président du SNPSP, la corporation accompagnera ces mesures. « Nous essayons d'être présents en amont pour trouver des solutions notamment par rapport aux habitudes alimentaires », indique-t-il. En pratique, il s'agit de sensibiliser les citoyens sur ces maladies et de mettre en place des moyens dans l'ensemble des structures sanitaires notamment les polycliniques où l'urgence est dans la prise en charge du malade durant les premières heures ayant suivi l'infarctus. « Les gestes salvateurs pratiqués à temps permettent de réduire le taux de décès », ajoute le Dr Merabet. « Nous avons une approche assez large et étoffée en matière de formation des médecins généralistes qui sont les premiers à intervenir en matière d'urgence », note-t-il. En parallèle à ces mesures, la Protection civile a développé un programme de formation en lançant en 2010 l'opération « un secouriste par famille ». A raison de 4 sessions par an d'une durée de 21 jours chacune, 64.000 secouristes ont été formés à ce jour à l'échelle nationale. « Le massage cardiaque est au centre de cette formation afin de sauver des vies suite à une attaque cardiaque », rappelle le chargé de communication à la Protection civile, le lieutenant Nassim Bernaoui. En outre, la Protection civile lancera à partir de cette année le secouriste volontaire de proximité. « Il s'agit de choisir les meilleurs parmi les 64.000 secouristes formés pour une formation continue pour qu'ils soient au service de ce corps. Ces secouristes seront les premiers à communiquer les informations exactes sur n'importe quel accident ou sinistre », précise l'officier.L'alimentation, un facteur à prendre en compteL'une des causes principales de la survenance d'une maladie cardiovasculaire est l'alimentation déséquilibrée. Une réalité que les cardiologues et les nutritionnistes imputent au changement des habitudes alimentaires et à la sédentarisation. Les Algériens, qui ont un régime alimentaire méditerranéen, ont, jusque-là, préservé leur santé. Le chercheur Ancel Keys a été, dans les années 50, le premier à associer le régime type méditerranéen à un faible risque cardiovasculaire. En effet, ce régime représente un véritable trésor culturel et culinaire constitué de fruits, légumes, légumineuses, grains entiers, noix, poisson. De plus, ce régime repose sur la consommation d'huile d'olive dont les vertus sont nombreuses. L'Organisation mondiale de la santé et la FAO ont reconnu le régime méditerranéen comme un modèle d'alimentation de qualité, sain et durable, alors qu'il est de plus en plus délaissé dans notre pays. « Les habitudes alimentaires des populations ont changé. Ces dernières se sont éloignées du régime alimentaire dit traditionnel », a souligné la présidente de la Société algérienne de nutrition, le Dr Malika Bouchenak. Ces populations ont adopté le régime occidental, riche en céréales raffinées, graisses animales, sucres, viandes transformées, mais pauvre en légumineuses, en céréales complètes, en fruits et légumes, et ce, pour des raisons économiques et financières. Et les résultats sont là, l'obésité gagne du terrain et, avec, le danger des maladies chroniques.
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Posté Le : 10/01/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Souhila Habib
Source : www.horizons-dz.com