Algérie

Le ministère de la Santé atteint d'une incompétence chronique



2011, une année chaotique pour le secteur de la santé ' C'est le moins qu'on puisse dire et ce n'est pas le Premier ministre Ahmed Ouyahia qui contredirait cet état de fait. C'est ce même constat d'échec dans la gestion de ce secteur qui a dû le faire sortir de sa réserve le 20 octobre dernier, lui faisant adopter une démarche presque belliqueuse vis-à-vis du ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès. Il n'a pas hésité à  cette date, dans une note officielle, à  le tenir pour responsable de l'effroyable pénurie de médicaments qui atteignait alors son comble. Un mois plus tard, un décret exécutif, publié mardi dernier dans le Journal officiel, fixe et clarifie alors les attributions du ministre de la Santé dans la gestion du secteur. L'article 1 précise d'emblée qu'il est tenu de rendre compte «des résultats de son activité au Premier ministre, au gouvernement et au Conseil des ministres selon les formes, les modalités et les échéances établies». Ahmed Ouyahia n'a pas hésité à  accuser le ministre Ould Abbès concernant l'épineuse question de la pénurie des médicaments. «La responsabilité relève (…) de votre département avec le retard dans la signature des programmes à  l'importation de médicaments qui n'a pu àªtre fait qu'au troisième trimestre dernier, alors qu'ils devaient àªtre remis aux opérateurs le dernier trimestre 2010», avait-il signifié dans son instruction dont une copie a été remise au président de la République. La crise dans le secteur de la santé a pourtant commencé bien plus. Grèves, sit-in et contestations des paramédicaux, des médecins résidents, puis des praticiens et spécialistes de la santé publique qui n'ont eu de cesse de dénoncer de multiples défaillances. La plus importante revendication, au-delà des questions salariales et de l'adoption des statuts particuliers, qui a marqué l'année, était alors l'abrogation du service civil qui remettait en question tout le système de santé algérien. En vain.   Effet d'annonce ou réelle rémission pour 2012 ' Djamel Ould Abbès n'a pas tardé à  rétorquer, en marge d'une visite à  Laghouat le 13 décembre dernier : «Je suis le premier et l'unique responsable du secteur de la Santé. Il n'y a aucun différend entre le Premier ministre et moi. Il est désigné par le président de la République et moi aussi. Lui est chargé de la coordination entre les différents ministères. Et chaque ministre travaille selon une feuille de route définie par le président de la République.» Une manière détournée de dire qu'il n'a pas de compte à  rendre au Premier ministre ' Une sortie médiatique qui n'a rien de rassurant. Mais qu'à cela ne tienne, les problèmes restent les mêmes et ce ne sont ni les querelles politiciennes ni les effets d'annonce de nouvelles mesures pour juguler la pénurie de médicaments faites par le ministre de la Santé il y a quelques jours qui atténueront la crise qui perdure. Seul un traitement de choc pourrait arracher le secteur à  l'incompétence chronique qui le paralyse. 
 


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