Algérie

«Le ministère de la Justice bloque le dossier»



- Vous avez rendu visite à  Mohamed Gharbi le jeudi 2 juin. Quelles impressions pour cette première rencontre en vue de reprendre son affaire '
Mohamed Gharbi est un homme impressionnant. Cette rencontre m'a motivé et interpellé à  plusieurs niveaux.
D'abord, sur le plan santé, cet homme, qui dépasse largement les 70 ans, se montre très résistant hormis les problèmes ophtalmologiques et de diabète qu'il combat. Ensuite, j'ai eu à  découvrir un homme lucide, qui s'exprime bien et qui devine bien tous les enjeux de son affaire.
Et, enfin, je dirais que c'est son parcours d'ancien moudjahid, qui a milité contre le terrorisme qui fascine le plus. C'est un véritable personnage qui a échappé à  une première condamnation à  mort de la justice coloniale. Il porte beaucoup d'espoir sur cette éventuelle libération conditionnelle.
- Cette demande de libération conditionnelle a justement été formulée il y a presque 5 mois et aucune réponse de la tutelle. Ce retard est-il normal '
Non, ce retard est anormal. On a même du mal à  se l'expliquer juridiquement.
Après la grâce présidentielle qui lui a été accordée, sa peine a été commuée à  20 ans de prison. Son dossier répond à  tous les critères. Mais la commission nationale présidée par le ministre de la Justice, qui doit statuer sur son cas, ne s'est toujours pas réunie. On assiste à  un silence total sur cette affaire.
- Le constat est là : le dossier est bloqué. Qui le bloque et quelle lecture peut-on faire, à  l'heure actuelle, pour expliquer ce blocage '
C'est au ministre de la Justice d'user de sa compétence pour traiter ce cas et accorder cette libération conditionnelle. Il y a un moratoire sur cette exécution. Le président de la République ne peut pas faire plus que cette grâce qu'il a déjà accordée. D'un premier point de vue, on peut penser que le dossier de Mohamed Gharbi n'est pas une priorité pour le ministère de la Justice qui traite
d'autres affaires.
D'un autre point de vue, on ne peut éviter une lecture inéluctablement politique. Mais nous comptons justement interpeller officiellement le ministère de la Justice pour faire le point sur cette affaire. Ma visite à  Khenchela rentre d'ailleurs dans cette stratégie.   

 


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