Le 11e communiqué des étudiants de l'Institut supérieur des métiers des arts du spectacle et de l'audiovisuel (ISMAS), diffusé hier, vient plutôt lancer un SOS à l'adresse de la tutelle et de l'opinion publique. Et pour cause...
Lyas Hallas - Alger (Le Soir) - La santé des 15 collègues grévistes de la faim se dégrade heure après heure et nécessite une prise en charge médicale. Ils entament leur 9e jour de grève (ils l'ont commencé le 24 février dernier). «Nous avons besoin d'un médecin pour être en permanence avec les étudiants grévistes de la faim, leur état s'aggrave», a-t-on lancé. Qu'est-ce qui pourrait expliquer ce jusqu'auboutisme ' Dans ce 11e communiqué, les étudiants de l'ISMAS ont établi une chronologie des faits qui remontent au mois de février 2011, soit deux ans en arrière. Il s'agit d'engagements pris par le ministère de la Culture au profit des étudiants de l'Institut qui n'ont jamais été tenus. C'était les 6 et 7 février 2011. Mme la ministre de la Culture, Khalida Toumi, avait supervisé des ateliers organisés au sein de l'Institut. Des ateliers ayant débouché sur un accord stipulant, entre autres sujets ayant trait aux conditions de formation et d'encadrement pédagogique, d'«introduire système LMD à partir de la rentrée universitaire 2011-2012 et d'aborder la question de l'équivalence du diplôme avec le ministère de l'Enseignement supérieur». Constatant que rien n'a été fait depuis cette date, les étudiants et après moult tentatives de rappeler à leur tutelle ses engagements, ont recouru à des actions de protestation. D'abord, une grève de deux jours en date des 21 et 22 janvier 2013, puis du 27 au 29 janvier avant de la prolonger jusqu'au 31 janvier et la déclarer, ensuite, illimitée. Au lieu d'ouvrir le dialogue avec les grévistes, le ministère a introduit une action en justice auprès de la chambre administrative du tribunal de Boumerdès qui a débouté les étudiants. Ces derniers, de guerre lasse, ont repris les cours. Mais, soulignent-ils, les enseignants ont continué à les sécher, sans aucune raison, et ce, une semaine durant. Et aux étudiants de reprendre la grève. Une grève illimitée. Par contre, les intimidations de l'administration n'ont pas cessé. La cantine a été fermée et un huissier de justice s'est présenté pour interroger les étudiants, sanctionnés lors d'un conseil de discipline pour absences répétées et accusés d'occuper illégalement les appartements de l'Institut. Chose que les grévistes récusent, arguant l'illégalité du conseil de discipline les sanctionnant. «C'est aux enseignants de constater les absences et non pas à l'administration. D'autant que ce sont les enseignants qui sèchent les cours, pas le contraire», avance-t-on. Dans ce contexte, des étudiants, dont deux qui se comptent parmi les sanctionnés, ont occupé la cour de l'Institut et se sont déclarés en grève de la faim. Le ministère de la Culture a ainsi décidé de geler temporairement toute activité pédagogique jusqu'à nouvel ordre. Dans une conférence de presse tenue hier après-midi, l'inspecteur général du ministère de la Culture, M. Rabah Hamdi, a souligné que le gel des activités pédagogiques au sein de l'Institut a été décidé après consultation des «hautes autorités de l'Etat». Et après avoir énuméré les textes réglementaires régissant l'Institut et exhibé les papiers signés et légalisés par les autorités administratives où les étudiants s'engageaient à respecter le règlement intérieur de l'établissement, il a accusé les «boîtes privées activant dans le domaine de l'audiovisuel» d'être derrière cette situation. «Les étudiants sèchent les cours pour aller travailler au black chez des boîtes privées qui les exploitent en contrepartie de sommes modiques et qui les manipulent. Ce mouvement de protestation a été déclenché justement suite à l'annonce par l'administration de la tenue d'un conseil de discipline en date du 14 janvier pour sanctionner les absentéistes», a-t-il conclu, sans donner de précisions.
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Posté Le : 04/03/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : L H
Source : www.lesoirdalgerie.com