La première réponse officielle a été apportée hier, au problème posé par les Touareg à Tamanrasset. Considérée comme «provocation», les Touareg ont battu le pavé pour exprimer leur ras-le-bol, en organisant des rassemblements et des marches, vendredi et samedi derniers, afin de dénoncer le décret fixant la consistance et les limites territoriales des wilayas nouvellement créées. En réponse au «malaise» exprimé par les Touareg, face au nouveau découpage administratif, le ministère de l'Intérieur a affirmé, dans un communiqué que «la création des 10 nouvelles wilayas n'a entraîné aucun changement dans les frontières territoriales».Le département de l'Intérieur a rappelé que «la loi relative à l'organisation territoriale du pays demeure en vigueur». «Suite à ce qui été relayé récemment au sujet de prétendus changements introduits dans les frontières territoriales de certaines wilayas du Sud, le ministère de l'Intérieur rappelle que la loi N°19-12 du 11 décembre 2019 modifiant et complétant la loi N° 84-09 du 4 février 1984 relative à l'organisation territoriale du pays, demeure toujours en vigueur, et ce en application des dispositions de l'article 139 de la Constitution», précise le communiqué. «Le nouveau découpage administratif est soumis exclusivement aux dispositions de l'article 139 de la Constitution», est-il ajouté. À rappeler qu'un décret exécutif N°21-128 du 29 mars 2021, modifiant et complétant le décret N° 84-365 du 1er décembre 1984 fixant la composition, la consistance et les limites territoriales des communes, a été publié au Journal officiel. Les wilayas concernées sont: Timimoune, Bordj Badji Mokhtar, Ouled Djellal, Béni Abbès, In Salah, In Guezzam, Touggourt, Djanet, El Meghaier et El Meneaâ. D'après les comptes rendus des correspondants locaux de la presse nationale, les Touareg de l'Ahaggar contestent vivement le nouveau découpage administratif qui risquerait de mettre en péril la cohérence et la quiétude au Sud. Toutes les tribus touaregues de l'Ahaggar ont investi la rue, à Tamanrasset, depuis vendredi dernier pour exiger de revoir la carte fixant les limites territoriales des communes en conflit. Ce nouveau découpage est considéré comme violation de leurs frontières. Il semble remettre en cause les frontières traditionnelles entre l'Ahaggar et l'Ajjer, fixées depuis des années, avec l'accord des Amenokal ou chefs spirituels des deux camps. Par le procédé de nouvelles limites territoriales «certaines parties voudraient accaparer les terres stratégiques de l'Ahaggar riches en ressources naturelles», accuse-t-on encore. Cet état de fait a poussé des dizaines de personnes à manifester afin de dénoncer «l'expropriation de leur terres au profit des communes relevant administrativement des wilayas de Djanet et d'Illizi», selon la même source. Par ailleurs, ils menacent de déplacer leur contestation vers la capitale.
Enfin, les protestataires perçoivent le nouveau découpage administratif comme une «spoliation» de leurs ressources minières, des réserves gazières et des richesses en sel industriel que renferme le sous-sol de l'Ahaggar.
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Posté Le : 20/04/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed BOUFATAH
Source : www.lexpressiondz.com