Algérie

Le ministère de l'Intérieur intervient dans le conflit au FLN Abderrahmane Belayat réunira aujourd'hui le bureau politique du parti



Le ministère de l'Intérieur intervient dans le conflit au FLN Abderrahmane Belayat réunira aujourd'hui le bureau politique du parti
Après un statu quo qui aura duré plus de sept mois, les autorités interviennent directement dans la crise interne au FLN en vue d'une désignation rapide du nouveau secrétaire général du parti.Le ministère de l'Intérieur s'implique, en effet, directement dans ce conflit et prend parti pour Ahmed Boumehdi et ses partisans en leur accordant, mercredi dernier, l'autorisation de tenir, les 29 et 30 août, la 7e réunion du comité central. Si le ministre de l'Intérieur, Daho Ould Kablia, affirme que ce document a été donné à Ahmed Boumehdi qui a présenté «une demande légalement fondée», cette décision suscite de nombreuses interrogations. D'autant plus que le coordinateur du parti, Abderrahmane Belayat, est, selon les règlements du FLN, le seul habilité à convoquer une réunion du comité central (CC). Le pouvoir veut-il en finir avec la crise du FLN avant la rentrée sociale et politique prévue dans quelques jours ' Y a-il une volonté d'imposer à la tête du vieux parti, comme ce fut le cas depuis l'indépendance, une candidature même si elle ne fait pas l'unanimité ' C'est le cas visiblement.
L'annonce de la tenue de la fatidique réunion du comité central intervient au moment où le nom de Amar Saïdani revient avec insistance. Ce dernier a été annoncé, à plusieurs reprises, comme étant le successeur de Abdelaziz Belkhadem, et le groupe d'Ahmed Boumehdi est soupçonné, par les membres du bureau politique du FLN, de vouloir l'imposer à la tête du parti en le présentant comme étant «le candidat adoubé en haut lieu». Auront-ils le dernier mot ' La situation est confuse et les événements se précipitent. Abderrahmane Belayat et ses partisans du bureau politique mènent, depuis jeudi, une véritable course contre la montre pour contrecarrer la démarche de leurs adversaires. Ils comptent se réunir aujourd'hui pour examiner la démarche à suivre. Parallèlement, les mouhafedhs tiendront également, selon M. Belayat, une réunion pour clarifier leur position.
Si Affif : «Boumehdi n'a pas la majorité»
«Les membres du bureau politique doivent se déterminer par rapport aux derniers développements. Ils doivent afficher publiquement leur position», explique Abderrahmane Belayat qui, tout en se disant étonné par «le parti pris» du ministère de l'Intérieur, ne veut pas affronter directement l'administration et le gouvernement dans lequel le FLN est partie prenante. «Je ne prends pas position. J'attire seulement l'attention sur les risques de division du FLN. Le parti est divisé et le fait d'aller à cette réunion dans les conditions actuelles ne fera que compliquer la situation», soutient-il. Abderrahmane Belayat se dit également prêt à discuter avec Ahmed Boumehdi pour tenter de le ramener à de meilleurs sentiments «afin de préserver les intérêts du parti».
Pour sa part, Abdelhamid Si Affif, membre du bureau politique, dénonce d'abord l'attitude du ministère de l'Intérieur. «Je suis militant du FLN depuis 1978 et je n'ai jamais vu une telle situation. Je n'arrive pas à comprendre comment le ministère de l'Intérieur chargé d'appliquer la loi l'a piétinée. La loi précise que le ministère de l'Intérieur demande au secrétaire général du parti de convoquer une réunion du CC. Cela n'a pas été respecté», déplore-t-il, en se référant aux articles 158 du règlement intérieur du parti et l'article 9 du règlement intérieur du CC qui stipulent que seul le coordinateur du parti est habilité à convoquer cette réunion. «De plus, le groupe de Boumehdi ne représente pas la majorité. Ils ne sont pas plus de 85 personnes. Ils n'ont pas deux tiers avec eux et le ministère de l'Intérieur aurait dû authentifier les signatures», indique-t-il. Si Affif défie, dans ce sens, ses adversaires. «Même si la réunion est maintenue pour le 29 août prochain, ils ne réussiront pas. Il y aura des candidatures et les urnes vont prouver que ces gens n'ont pas la majorité», précise-t-il.


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