Algérie

Le ministère de l'Intérieur affirme que seuls les candidats peuvent occuper les espaces publics



Le ministère de l'Intérieur affirme que seuls les candidats peuvent occuper les espaces publics
Cela traduit-il une volonté des autorités de contrecarrer les actions anti-vote déjà annoncées par les partisans du boycott ' M. Talbi ne laisse pas de doute sur cette question.Visiblement bien instruit, Mohamed Talbi, directeur des libertés publiques et des affaires juridiques au ministère de l'Intérieur et des collectivités locales, hier en conférence de presse, a surtout tenté de convaincre de "la neutralité" de l'administration laquelle, selon lui, ne lésinerait pas sur les moyens pour garantir le "bon déroulement" et de la campagne électorale et du scrutin du 17 avril prochain. "Oui, nous allons mettre en place tous les moyens nécessaires, et toutes les mesures seront prises en vue de réussir cette élection déterminante", a tenu à souligner, de prime abord, ce commis de l'Etat pour qui seule "une participation massive" au scrutin présidentiel compte a priori.Une élection "déterminante"Pourquoi cette élection serait-elle particulièrement "déterminante" ' Selon M. Talbi, cette élection est "déterminante", d'abord, parce qu'il s'agit d'élire le futur président de la République, ensuite, parce que, et comme ce fut le cas d'ailleurs, rappelle-t-il, lors des dernières législatives, elle intervient dans un contexte particulier marqué par une crise régionale.Notre pays étant ciblé, appréhende-t-il, il est important de réussir cette étape. Il a sous-entendu le "Printemps arabe" et son effet boule de neige qui a entraîné des bouleversements politiques dans plusieurs pays de la région.Dans cette perspective, le département de Tayeb Belaïz compte ainsi sortir la grosse artillerie, à commencer par la réservation de tous les espaces publics exclusivement aux candidats à la présidentielle dont le nombre réel sera arrêté prochainement par le Conseil constitutionnel. Selon M. Talbi, ils sont, à présent, 85 personnes dont 18 chefs de parti à avoir déjà retiré les formulaires de souscription auprès du ministère de l'Intérieur pour postuler à la candidature à l'élection présidentielle."Salles et lieux publics exclusivement réservés aux candidats""Toutes les salles et tous les espaces publics seront réquisitionnés exclusivement pour les candidats à cette élection", a souligné le conférencier, précisant que "3 250 salles et lieux publics" sont recensés au niveau national.Ces salles et lieux, souligne-t-il encore, "seront réservés aux candidats sous la supervision de la Commission nationale de surveillance de l'élection, et au niveau de chaque commune, des autorisations seront délivrées pour la tenue de meetings selon les moyens disponibles (...)". Cela traduit-il la volonté des autorités à contrecarrer toutes les éventuelles actions anti-vote déjà annoncées par les partisans du boycott ' M. Talbi ne laisse pas de doute sur cette question précise, faisant remarquer que le rôle de l'administration est de mettre les moyens à la disposition des participants au scrutin du 17 avril prochain, mais aussi de permettre d'assurer la plus grande participation possible à cette échéance. "Nous ne concevons pas de travailler dans le sens à permettre à ceux-là-mêmes qui tenteront de faire le contraire, c'est-à-dire à décourager les citoyens de se rendre aux urnes. La décision des gens qui appellent au boycott est politiquement respectable, certes, mais notre mission est aux antipodes de cette idée. Donc, on ne pourra pas faire une chose et son contraire", a expliqué le représentant du département de Tayeb Belaïz, laissant entendre, ainsi, qu'il n'y aura surtout pas de place pour les boycotteurs... Désormais, les militants du RCD et du MSP, soit les deux partis ayant appelé à un "boycott actif", et qui n'écartent pas la possibilité de mener des actions communes, sont avertis.Les nouvelles listes électorales connues le 6 févrierSur la préparation de la prochaine élection qui, à l'instar de toutes les précédentes, suscite beaucoup d'interrogations, M. Talbi s'est "engouffré" dans la forêt des chiffres, dont dispose son département, pour tenter de démontrer que "tout est assaini" et que "toutes les mesures nécessaires" seront prises pour assurer un scrutin "honnête et transparent". À commencer par le fichier électoral qui a toujours fait l'objet de critiques acerbes, M. Talbi a tenu à rassurer qu'outre la récente révision des listes électorales effectuée à la veille des dernières législatives (octobre 2012), une révision spécifique de toutes les listes, qui a été lancée à partir du 25 janvier pour prendre fin le 6 février prochain, devrait mettre fin aux dysfonctionnements constamment décriés. Selon M. Talbi, qui nie tout gonflement des listes électorales par le passé, la probité des élections aurait toujours été respectée.Il rappellera que le corps électoral est passé de "22 444 701" d'électeurs à fin 2012 à "22 466 604" d'électeurs au 31 décembre 2013, soit après la révision ordinaire des listes électorales effectuée au dernier trimestre de l'année écoulée. Cette dernière opération, précise M. Talbi, a permis le recensement de "541 837" nouveaux inscrits, alors que "525 934" personnes ont été radiées.Qu'en sera-t-il de l'assainissement du fichier électoral 'La révision en cours des listes électorales permettra-t-elle enfin l'assainissement du fichier électoral ' N'est-ce pas que, dans un passé récent, on avait même trouvé des voix de personnes décédées dans les urnes 'M. Talbi est néanmoins certain d'une chose : "La révision exceptionnelle engagée ces jours-ci permettra aux jeunes citoyens qui auront 18 ans, le 17 avril, de participer au scrutin et à ceux qui ont changé de lieu de résidence de s'inscrire dans les nouvelles communes après avoir radié leur nom de leur commune de résidence d'origine, ainsi que la radiation des personnes décédées." Donc, les statistiques ne seront certainement pas les mêmes que celles enregistrées lors de la dernière révision électorale. Revenant à son sujet de prédilection, à savoir comment assurer la neutralité et la transparence de l'administration avant et pendant le jour du scrutin, le défenseur du département de Tayeb Belaïz mise beaucoup sur, d'une part, le concours des commis de l'Etat qui, dit-il, seront triés selon la compétence et, d'autre part, sur le travail de la Commission nationale de la surveillance des élections (CNSEL). Cette instance, rappelle-t-il, sera dirigée par 362 magistrats de "haut rang". M. Talbi expliquera, par ailleurs, que l'administration traitera tous les candidats sur "le même pied d'égalité, et que ces derniers auront également à contrôler le scrutin à travers l'exercice de leur droit d'avoir des représentants qu'ils choisiront librement dans tous les bureaux de vote.Aussi, ajoute-t-il, toutes les listes des membres d'encadrement des bureaux de vote seront remises aux candidats et aux partis qui participeront à cette élection, outre les listes électorales et les PV de dépouillement qu'ils pourront récupérer à même le bureau de vote.F. ANomAdresse email




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