«Le mime est ma passion»

Nouar ne cesse de sillonner les communes de la wilaya pour donner des spectacles dans les écoles.Ce n'est guère une sinécure d'être comédien spécialisé dans l'art du mime. Il faut avoir du talent à en revendre. Amara Nouar est de cette génération pétrie jusqu'à la moelle du pouvoir de communiquer par le geste et l'expression corporelle. D'où lui vient ce talent de monter des spectacles dédiés aux jeunes écoliers et écolières 'Oui, Nouar ne cesse de sillonner les communes de la wilaya d'Oum El Bouaghi pour donner des spectacles dans les écoles, muni bien entendu d'une dérogation délivrée par la direction de l'éducation. Il nous apprend qu'au départ, quand il était en France, il se vouait à la danse. «Je n'avais que 14 ans, quand j'ai découvert ma passion pour la danse. Lors d'un concours organisé à Paris dans une discothèque, d'où j'ai décroché le premier prix. C'était l'époque du Rock'n roll.Le professeur qui m'avais pris en charge m'a avoué que je maitrisais toutes les danses algériennes ou africaines.» A notre question, comment s'est fait le passage de la danse à l'art du mime, Nouar, nous explique: «Quand je suis rentré au pays en 1986, j'ai donné un spectacle dans une salle des fêtes de la région d'Oum El Bouaghi. Hinda la magicienne m'a remarqué, puis m'a proposé de partir avec elle à Alger, ce que je fis sans hésiter. Ce que je faisais constituais un plus pour ses spectacles.»Nouar Amara a dû cravacher dur pour maitriser son art. «Pour être clown, il faut passer plusieurs examens. En Russie, il est exigé un bac plus six. Il faut s'initier à la pédagogie, à la sociologie, à l'art de jongler avec toutes sortes d'objets et à se perfectionner en acrobaties. C'est éminemment important quand on opte pour le mime. On fait comprendre des situations aux jeunes spectateurs sans l'usage de la langue.» Pour revenir à la thématique de ses sketchs, Nouar nous explique que tous ses spectacles sont consacrés à l'éducation des jeunes écoliers et écolières.«On doit leur inculquer l'art de se comporter en société. Les saynetes que je joue regorgent de sujets liés à l'hygiène de vie, à la correction des mauvais comportements, à combattre les violences morales ou physique.» Nouar Amara, clown comme il est, revêt pour chaque spectacle son costume, celui-là même qui le distingue des autres comédiens et qui attire immanquablement l'attention des enfants. Comme il nous l'avance encore, il y a le clown blanc et le clown au nez rouge.Le premier porte un chapeau pointu et a un comportement plus ou moins sérieux sur scène, tandis que le clown au nez rouge met plus de sel dans son spectacle pour faire rire, sans pour autant se départir du but initial qu'il s'est fixé d'atteindre et qui est éduquer par l'ironie et la plaisanterie les jeunes spectateurs.