Algérie

Le militant des causes justes


Samedi, quinze années se sont écoulées depuis la disparition de Mustapha Bacha, un résistant infatigable qui a su, grâce à son militantisme et son courage, embrassé une carrière politique remarquable, en bravant la menace intégriste et la répression du pouvoir. Il était l'un des acteurs potentiels des événements d'avril 1980. D'ailleurs, lors des manifestations du printemps berbère, il fut, avec 23 autres animateurs du MCB, arrêté et incarcéré à la prison de Berrouaghia. Puis, il sera déféré devant la cour de sûreté de l'Etat. Mustapha Bacha était l'un des initiateurs du séminaire de Yakourène, en août 1980, qui a débouché sur la création du Mouvement culturel berbère (MCB). A l'avènement du pluralisme politique, en 1989, ce fils digne de Tassaft Ouguemoune, dans la wilaya de Tizi Ouzou, était également l'un des membres fondateurs du RCD. Il est utile de rappeler aussi que le défunt est issu d'une famille modeste. Il est né le 27 juillet 1956 à Tassaft, où il a fréquenté l'école primaire avant de rejoindre, pour les études moyennes, l'école des Pères Blancs de Beni Yenni, en Haute Kabylie.Il a décroché son bac en 1979, au lycée Amirouche de Tizi Ouzou, pour suivre un cursus universitaire à l'Institut des sciences économiques d'Alger où il a marqué son passage, notamment par ses activités dans le cadre de la revendication identitaire. Après l'obtention de sa licence, il devient cadre gestionnaire et syndicaliste à l'Eniem (ex-Sonelec). Il s'est éteint le 8 août 1994, suite à une crise cardiaque. Toutefois, cette année, la commémoration de l'anniversaire de la mort de ce militant n'a pas drainé grand monde au cimetière du village Tassaft. La cérémonie de recueillement sur la tombe du défunt a regroupé seulement les membres de la famille du regretté et quelques proches. « Aucun de ses amis de combat n'est venu aujourd'hui pour assister à la cérémonie de recueillement sur la tombe de Mustapha. La famille Bacha s'est retrouvée seule à commémorer l'anniversaire de la disparition de son fils qui a servi, pourtant, la revendication identitaire, les droits de l'homme, comme il a de son vivant consacré sa vie à l'activité politique. Cela peut être maintenant considéré comme une sorte de trahison à la mémoire de Mustapha », déplore Ali, le frère du défunt.
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