Algérie

Le milieu carcéral humanisé



Le milieu carcéral humanisé
Des prisonniers en voie de rédemptionC'est avec attention que le réalisateur Tim Skousen a répondu hier matin aux questions des réalisateurs algériens présents pour échanger sur sa façon de faire un documentaire aujourd'hui...Le film documentaire Zéro pour cent, dernier-né du cinéaste américain Tim Skousen, a été projeté encore une fois à l'ambassade des Etats-Unis à Alger, avant-hier devant un parterre de professionnels algériens en cinéma (réalisateurs et autres).Le titre du film fait référence au fait qu'aucun des diplômés du programme Hudson Link dispensé dans la prison Sing Sing (New York) n'a été réincarcéré pour une nouvelle infraction, une fois libéré. Cette oeuvre cinématographique consacrée à un programme de réinsertion sociale au profit des détenus de la prison de Sing Sing (New York, USA) a beaucoup ému l'assistance qui a entrepris un échange avec le réalisateur pour connaître ses motivations, mais aussi ses choix techniques et artistiques pour faire ce film. Le réalisateur a indiqué que le film avait deux buts, le premier relatif à l'éducation et le second consistait à démonter la vie des gens en prison aux USA.«Il est très facile de coller des étiquettes sur ces gens en disant qu'ils sont des méchants. Il y a peut-être de mauvaises personnes, mais il y a aussi ceux qui veulent avoir une seconde chance et dépasser les crimes commis. Evoquant le rôle du documentaire, Tim Skousen indiquer a que ce genre cinématographique est un «instrument de pouvoir.Le but est de donner la parole aux prisonniers. Ce sont eux qui racontent leur histoire. Je ne veux pas imposer mon opinion sur le sujet à la différence de la propagande. Le documentaire est un véhicule pour laisser aux spectateurs de se faire leur propre idée sur la question. Le documentaire peut être un élément critique envers la société. Il peut induire des changements au niveau des sociétés». Après cette courte présentation de son film, le réalisateur entreprendra de répondre aux questions des présents tout en se portant attentif aux réalités cinématographiques algériennes. A propos de la différence de réalisation entre le genre fiction et documentaire, le cinéaste américain dira qu'il fait aussi de la fiction et que celle-ci avec son souci de vérité s'est un peu infiltrée dans ses documentaires. Revenant à Zéro pour cent, Tim Skousen dira que d'habitude c'est deux à trois mois qu'il passe avec les gens pour les interviewer, mais cette fois exceptionnellement pour ce documentaire, il n'a dû les voir que quatre jours au total, car se trouvant dans des conditions maximales plutôt qu'à la normale. «C'était une situation particulière et beaucoup plus difficile que d'habitude. C'est ma mère qui a été l'intermédiaire entre moi et ces gens en prison... On a démarré avec 15 personnes pour en garder six ou sept afin d'interviewer les personnalités les plus fortes. Je voulais montrer l'évolution du programme dans le temps...»Le but, a confié le réalisateur, est que ce programme soit étendu à d'autres prisons. En effet, aujourd'hui on est passé de trois à cinq prisons qui bénéficient de l'aide de cette fondation donc, organisme privé qui finance ce genre de programme d'insertion bien que dans le film, en ont bénéficié 200 sur les 1 700 détenus. Et d'indiquer aux réalisateurs algériens: «L'objectif est de raconter sa propre histoire. Je vous encourage à regarder de plus près autour de vous et de faire des documentaires.» Evoquant le volet technique et répondant à un réalisateur évoluant à la télévision, mais aussi sur des films documentaires qui s'inscrivent dans le volet culturel du cinquantenaire, lequel s'interrogeait sur le format à adopter, le réalisateur américain fera remarquer: «Le langage cinématographique est en train de changer, a fortiori, celui du documentaire. Les règles classiques font partie du passé. Aujourd'hui, grâce à de petites caméras on peut suivre les gens. Ce qui n'était pas le cas avant, avec des caméras, sur trépied.»Place ensuite à la productrice et professeure de cinéma en Californie, l'Américaine Judith Irola, qui compte à son actif plusieurs voyages en Afrique, d'où ce documentaire dont la trame se situe au Niger, projeté d'abord avant de répondre aux questions de l'assistance. Notons enfin que Tim Skousen, également scénariste et producteur, a, à son actif, une filmographie composée de plusieurs oeuvres dont la comédie The Sasquatch Gang produite par l'acteur oscarisé Kevin Spacey. Son film sur le milieu carcéral se veut universel et touchant, car il rend compte des peurs et ambitions de tout être humain qui aspire à s'en sortir. Il est le récipiendaire de plusieurs récompenses dont celui du Meilleur documentaire à Las Vegas ainsi que celles des Festivals d'Urbanworld, Breckenridge Vail, Arlington, Ojai ou encore le prestigieux Silver Heart Award du Festival international du film de Dallas (Texas).




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