Algérie

Le micro du muezzin ne sera plus donné au premier venu


L’appel à la prière réglementé Le ministère des Affaires religieuses continue de mettre de l’ordre dans les 15.000 mosquées que compte l’Algérie. Cette fois, il a choisi la veille du Ramadhan pour annoncer la fin de l’anarchie dans la noble fonction de muezzin. Après l’épisode des décalages horaires entre les mosquées pour annoncer l’heure du f’tour, largement relevé par la presse l’an dernier, le ministre des Affaires religieuses et des wakfs, Bouabdallah Ghlamallah, a annoncé ce jeudi à Alger qu’il ne tolérerait plus que ce soit n’importe qui s’autorise à appeler à la prière. La fonction de muezzin a été, en effet, un peu trop ouverte, certes avec de bonnes intentions, à un bénévolat qui n’a pas toujours été bénéfique pour la mosquée et les fidèles. On avait constaté, depuis des années, qu’il arrivait souvent que beaucoup de personnes se relayent au micro du muezzin, souvent pour honorer un doyen du quartier, un hadji de retour ou un jeune qui a fait preuve de beaucoup d’abnégation dans la récitation du Saint Coran. Malheureusement, et les cas sont nombreux, il arrive aussi que la fonction de muezzin devienne un enjeu entre des groupes d’horizons politiques différents qui se battent pour le contrôle de la mosquée. C’est cette page que veulent tourner les autorités dans l’objectif de réhabiliter la mission du muezzin qui est celle d’appeler les fidèles à accomplir un acte de foi, et ce, sur le meilleur mode qui soit, celui de la piété, de la sérénité et de la dévotion. Parfois, il est constaté aussi une nette différence entre les tons, les horaires et la manière avec laquelle est effectué l’appel à la prière. L’annonce du ministre des Affaires religieuses intervient quelques mois après que le même ministre ait annoncé qu’une commission de son département travaillait à élaborer des règles pour uniformiser l’utilisation des hauts-parleurs dans les mosquées qui, parfois, traduit un zèle inutile de la part de certains. Le ministre a annoncé, dans cette veine, l’ouverture prochaine de trois instituts de formation de muezzins précisant que ces derniers seront sélectionnés parmi les récitants du Coran. Dans une déclaration, à l’issue de la rencontre d’orientation organisée au profit des muezzins de mosquées, le ministre a indiqué que la formation débutera après l’annonce du statut de la fonction publique concernant le secteur et qui accorde une place particulière au muezzin en tant qu’organisateur et gérant principal de la mosquée. Les postulants pour cette formation, à retenir parmi les récitants du Coran, doivent justifier d’une bonne maîtrise des sciences de la chariaa, a souligné le ministre. Jusque-là, le ministère des Affaires religieuses disposait de 9 instituts de formation des imams, abritant annuellement plus d’un millier de futurs imams. Mais le déficit reste énorme pour ce qui est de l’encadrement des mosquées et autres lieux cultuels. L’Etat enregistre un déficit de 50.000 hommes de cultes (imams et autres), pour atteindre la norme de 5 hommes de culte par mosquée et aboutir ainsi à leur encadrement le meilleur. Amine B.
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