Algérie

Le métier d'agent littéraire au centre du débat



Le métier d'agent littéraire au centre du débat
Si le métier d'agent littéraire en bande dessinée est peu répandu en Europe, il n'en demeure pas moins qu'en Amérique, il est en nette expansion.C'est du moins ce que se sont évertués à affirmer les spécialistes en la matière, à savoir l'agent intercontinental français Nicolas Grivet et le directeur chinois de Beijing Total Vision Wang Ning, lors d'une rencontre-débat intitulée «Les professionnels et les agents littéraires en BD», animée, jeudi dernier, à l'espace Madaoui au chapiteau de Riadh El Feth. Après avoir présenté les deux invités de marque, la modératrice et journaliste Narimène Saâdouni a d'emblée donné un petit aperçu sur le métier d'agent littéraire en BD. «Ce sont, selon elle, des agents de l'ombre qui cultivent le secret des uns et des autres».Nicolas Grivet se présente comme un poumon entre un projet avec un éditeur ou encore avec un artiste qui souhaite s'engager sur la publication de ce projet-là. Il a travaillé pendant sept ans avec un éditeur de mangas qui appartient au groupe Hachette. «Nous étions, dit-il, en charge d'acheter des licences japonaises pour le marché francophone. Pendant des années, j'ai travaillé avec des agents japonais sur le rachat de licence. Lors d'un voyage à New York , comme touriste, j'ai pu voir en faisant le tour des librairies qu'il y avait très peu d'ouvrages traduits. Je me suis dit modestement qu'il y avait possibilité d'apporter des projets».Il a ainsi commencé par cibler des marchés d'éditeurs français. Il s'est intéressé à l'illustrateur Ludovic Debeurne qui traite dans sa BD d'anorexique. «Je me suis dit qu'il était possible de trouver un éditeur américain pour ce type d'ouvrages. Rapidement, j'ai trouvé un éditeur américain. Ludovic est venu faire une tournée de dédicaces aux USA. Ce qui m'intéresse dans ce métier, c'est d'organiser des rencontres improbables entre différentes cultures», argue-t-il.Dans le sillage de sa pensée, le conférencier estime que le Fibda est un carrefour des différentes cultures. Il croit aussi à la puissance du message que l'on peut passer à travers la BD. Il y a une couleur sur les titres qu'il défend et qu'il essaye d'apporter. «Il est vrai que dans un premier temps dans mon activité littéraire, j'étais surtout spécialisé pour apporter des projets européens vers le marché nord-américain. Je suis resté deux ans et demi aux Etats-Unis et au fur et à mesure en tissant des liens avec des éditeurs, les contrats se passaient assez bien ainsi que le suivi des projets. Certains éditeurs américains me demandent, à présent, si je peux présenter leurs droits sur d'autres territoires, tels que l'Italie, l'Espagne, l'Allemagne et la France. C'est comme cela qu'un livre sur John Lewis, qui était un compagnon de Martin Luhter King, est sorti dernièrement chez Ruxel».Nicolas Grivet essaye d'avoir une diversité sur son catalogue. Il est amené à voyager sur des salons et à chaque fois qu'il visite un pays, il se dit qu'il y a un projet qui pourrait sortir de sa langue et être traduit dans une autre langue. Il va sans dire que cet agent littéraire accorde une importance capitale à la traduction. De son côté, le spécialiste chinois Wang Ning a soutenu que l'objectif de sa démarche est justement de faire connaître la BD au peuple chinois. Car des Chinois ne lisent généralement que les mangas. La BD européenne leur est inaccessible. Ce sont les enfants qui lisent la BD, contrairement aux Algériens et aux Français qui sont fans de BD. Son credo est d'emmener la BD européenne en Chine. L'orateur indique que la Chine fait face au problème de la censure. Les auteurs chinois sont interdits par le gouvernement d'aborder dans leurs ?uvres la politique, la religion, la violence et le sexe. Il faut avoir une autorisation du gouvernement pour pouvoir publier une BD traitant sur l'un des quatre thèmes cités. «Cette censure, selon lui, ne tue pas la création.».




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