Algérie

Le métal jaune demeure toujours une valeur refuge


Au niveau institutionnel, toutes les Banques centrales du monde continuent de stocker des quantités importantes de ce métal. Pour les particuliers, il a toujours été un bien précieux et convoité, car, contrairement à  toute autre devise, il permet la conservation du pouvoir d'achat, grâce à  sa particularité qui lui confère cette notion de valeur refuge et sûre.  Aujourd'hui, en ces temps de crise, tous les indices financiers jouent en faveur du marché de l'or, puisque parallèlement à  la fluctuation importante des principales devises, les unes par rapport aux autres, le cours du métal jaune continue à  s'apprécier. En 2009, l'once d'or de 30 grammes valait 900 dollars. Elle a atteint aujourd'hui 1 700 dollars, progressant ainsi d'environ 30%. Les prévisions parlent d'une tendance haussière pour les prochaines années, ce qui explique la frénésie de certains investisseurs pour des placements sûrs. Mais qu'en est-il pour l'Algérie qui détient, selon les statistiques du FMI de 2009, plus de 173 tonnes d'or, avec une valeur, en termes de lingots, de 6,07 milliards de dollars ' A quoi sert tout cet or puisqu'il ne fait pas l'objet d'investissement ' A pas grand-chose, répliquent les économistes, sinon à  assurer une protection contre toute incertitude et instabilité. Selon l'ancien gouverneur de la Banque centrale d'Algérie, Badreddine Nouioua, le stock d'or que détenait la Banque d'Algérie dans les années 1980 «avait été extrêmement utile et avait permis à  notre pays de continuer à  bénéficier de la confiance des marchés financiers, à  un moment où nos réserves de change en devises étaient tombées à  200 millions de dollars, à  la suite de la chute brutale, en 1986, du prix du pétrole». Cela étant, maintenant que le pays dispose d'une solide assise financière, ne serait-il pas plus judicieux de placer une partie des réserves, dont celles constituées en or, sur des marchés financiers rentables ' De l'avis d'un des économistes que nous avons interrogés sur cette question, effectivement «lorsque les réserves financières dépassent la couverture de plus d'une année d'importation, il faut mettre jusqu'à deux tiers de ces réserves en placement, tout en privilégiant l'aspect sécurité et liquidités et en prendre un cinquième pour le rentabiliser».
Un investissement attractif
«Il reste à  savoir, maintenant, s'il s'agit de placer ce cinquième dans des titres de marchés internationaux, dans l'immobilier ou dans l'or.» Et de préciser : «Le marché de l'or a cette particularité, par rapport aux investissements dans l'immobilier et les actions, d'être stable. On n'a jamais vu les cours du métal jaune descendre d'une façon remarquable. C'est la raison pour laquelle on dit qu'il est une valeur sûre et une valeur refuge. L'amplitude de sa tendance baissière correspond souvent à  l'amplitude de sa tendance haussière, sauf dans des situations particulières comme celle que nous avons vécue en 2008, où la confiance dans les marchés n'a pas encore repris totalement. Lorsque la crise se rigidifie et dure dans le temps, la valeur refuge, dans ce cas-là, augmente. C'est ce qui a fait que les cours de l'or ont fortement augmenté pour la première fois depuis des décennies».   Concernant les particuliers, il est vrai que beaucoup de gens investissent aujourd'hui leur argent dans l'or, «pour la simple raison que nous n'avons pas beaucoup d'opportunités d'investissement, en l'absence notamment d'une cotation en Bourse. Avec l'augmentation du prix de l'or de presque de 60% sur le marché international, le métal précieux devient automatiquement attractif», explique notre interlocuteur. Serait-il alors devenu tellement intéressant, au point de pousser certaines personnes à  retirer leur argent des banques, ou à  ne pas en déposer, d'acheter du métal jaune et le thésauriser ' Bien que cela ne soit pas une tendance dominante, nous dit-on, «les faibles taux d'intérêt à  l'épargne dans les banques, ou la problématique de l'usure (riba) peut effectivement amener ces personnes à  s'orienter vers l'investissement dans l'or». Cependant, tout en demeurant une valeur sûre et attractive, surtout lorsque la confiance n'est toujours pas rétablie sur les marchés traditionnels d'investissement, le métal jaune n'est prisé que dans des périodes bien précises : «Logiquement, les particuliers, tout comme les institutionnels, n'achètent pas l'or lorsque sa cote est élevée, comme c'est le cas aujourd'hui. Les acteurs misent sur les périodes antérieures à  un mouvement de prévalue. On ne gagne que lorsqu'on achôte à  un prix faible et on revend à  un prix fort», conclut notre interlocuteur.
 
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