Algérie

Le message des Sahraouis


Le peuple sahraoui vient de célébrer le 36e anniversaire de la création de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), l’occasion pour lui d’interpeller la communauté internationale et lui rappeler que les questions de justice, de légalité et de droit doivent échapper à la vision étroite du cas par cas car les conséquences seront inacceptables. Il n’est plus possible de tenir un discours à la carte et de décider ce qui est bon ou mauvais. Au risque de perdre tout son sens, la notion de droits de l’homme ne doit souffrir aucune restriction, sous quelque forme que ce soit. Elle s’applique en tout lieu, pas seulement aux individus, mais à tous les peuples privés jusqu’à leur droit à l’existence. Tel est le message lancé lors de cet anniversaire par les dirigeants sahraouis, alors qu’approche un nouveau round de négociations indirectes avec l’occupant marocain. De quelle utilité serait un tel rendez-vous, si l’ONU, qui en est l’organisatrice, respectant en cela le mandat que lui a donné le Conseil de sécurité, est empêchée d’appliquer son propre plan de paix ' Pour être plus juste, de quelle marge de manœuvre dispose-t-elle si elle se heurte à de multiples obstacles, et qu’elle finit par gérer le statu quo '
En fait, un état de ni guerre ni paix, alors même que la solution se trouve dans les propres décisions de l’ONU, votées pourtant sans la moindre réserve par tous ses membres depuis 1990 et que le contexte international n’a jamais été aussi favorable qu’il l’est actuellement. C’est pourquoi des peuples vivant sous occupation refusent d’en être exclus. Après que le Parlement européen eut adopté un accord avec le Maroc portant sur les produits agricoles, sans que l’on sache si les produits en question proviendraient des territoires sahraouis occupés, les Etats-Unis viennent de relancer l’idée d’une solution «pacifique, durable et mutuellement acceptable» dans ce conflit. La secrétaire d’Etat américaine a précisé que la position des Etats-Unis sur ce conflit «reste inchangée» et que son pays continue à soutenir les efforts de l’ONU pour trouver une solution. C’est quoi au juste, alors qu’il y a dix années, le Maroc et certains pays préconisaient la recherche d’«une solution politique» et d’une «troisième voie» alors même que l’accord de paix signé par ce pays prévoyait le choix entre l’indépendance et l’intégration au Maroc ' Une approche que son propre initiateur n’a jamais pu lui-même définir pour avoir préalablement accepté le plan de l’ONU et qu’il ne pouvait se rétracter de manière ouverte. Cette option n’a d’ailleurs jamais été validée par l’ONU, laquelle fait toujours preuve de constance en traitant le conflit du Sahara occidental sous le seul angle de la décolonisation. Et si depuis l’été 1997, il est question de «remise sur les rails» du plan de paix de l’ONU et de négociations, il est précisé, dans les documents du Conseil de sécurité, que c’est en vue de l’autodétermination du peuple sahraoui, ce qui exclut toute autre option. Les premiers contacts ont été menés par l’ancien secrétaire d’Etat américain, contraint de démissionner de son poste d’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental afin de dénoncer le blocage marocain. Il est toutefois utile de rappeler que James Baker avait bénéficié de l’appui du Congrès des Etats-Unis, les parlementaires américains votant aussi une résolution soutenant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.
Les Etats-Unis ont enfin donné un signal fort en excluant le territoire sahraoui de l’accord de libre-échange conclu avec le Maroc en 2005. Il paraît alors bien difficile de s’éloigner ou de vouloir contourner les textes de l’ONU. Le signal transmis dimanche par les Sahraouis est fort. C’est ce même signal qui est venu des profondeurs du Sahara occidental, où le sentiment nationaliste demeure très fort.
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