Algérie

Le message de George Mitchell



La situation au Proche-Orient est figée. Elle s’enfonce dans un statu quo d’où il sera difficile de l’extraire, au regard du traumatisme que provoque déjà l’arrêt des négociations palestino-israéliennes, ou du moins ce que l’on considère comme telles, parce qu’il n’y en a jamais eu, depuis qu’Israël a décrété la mort du plus sérieux processus de paix. Israël s’est bien retiré de l’ensemble de l’accord d’Oslo, et il n’en reste qu’une Autorité palestinienne, son président avertissant qu’il pourrait être le dernier à occuper ce poste, si celle-ci continuait à servir d’alibi. Après vingt-sept mois passés à tenter de rapprocher les positions des uns et des autres, le médiateur américain vient de jeter l’éponge, alors même que sa mission recadrée dans un nouveau discours américain, développé dès son investiture en janvier 2009 par le président Barack Obama, semblait même en être la ligne directrice. La nouvelle administration américaine, aidée en cela par des cercles de plus en plus larges, a bien signifié que le statu quo menaçait les intérêts américains, et le vice-président, Joe Biden, a bien averti, quant à lui, que les dirigeants israéliens devaient se préparer à entendre un nouveau discours. Qu’est-ce qui a donc pu faire grincer d’abord, puis bloquer une machine dont on disait que rien ne pouvait l’arrêter '
Aucune question litigieuse n’a pu être réglée, avec en tête celle de la colonisation israélienne. George Mitchell, qui vient de démissionner de son poste, est bien placé pour juger de l’importance de cette question, pour avoir déjà, au début de l’année 2000, occupé un tel poste, et demandé dans un plan qui porte justement son nom, l’arrêt de la colonisation israélienne, celle-ci devant figurer parmi ce que lui-même a appelé «les mesures de confiance». Le voilà donc parti, laissant derrière lui une situation complexe, les dirigeants israéliens voulant toujours «la paix et les territoires», une équation impossible pour les Palestiniens, qui appellent Israël à choisir justement entre la paix et les territoires, l’occupation étant un acte de guerre. Même les alliés d’Israël en conviennent, dans leurs déclarations, et en recevant les leaders palestiniens, mais sans plus, comme s’il s’agissait aussi bien de gérer des opinions de plus en plus sensibles au besoin de justice à rendre aux Palestiniens, et leurs alliances. L’Administration américaine a maintenu ses déclarations en ce qui concerne l’urgence de régler la crise palestinienne, avec l’objectif déclaré d’aboutir à la solution à deux Etats, fixant même la perspective de l’été 2011. Mais depuis le début de l’année, l’emploi du temps de George Mitchell était nettement allégé. Au regard de la complexité de la question, «le Président doit prendre en charge personnellement la politique américaine de paix au Proche-Orient», a alors souligné le porte-parole d’Americans for Peace Now, une organisation juive américaine qui milite pour la  solution à deux Etats. Les émissaires, a-t-il ajouté, «ne peuvent se substituer à un engagement présidentiel personnel, qui est la seule façon d’obtenir une avancée vers la paix entre Israéliens et Palestiniens». Que le processus de paix «soit une affaire extraordinairement difficile n’est une nouveauté pour personne», a déclaré de son côté le porte-parole de la Maison-Blanche : «Mais il se trouve que c’est important, et le Président a l’intention de continuer à y travailler.» Les Palestiniens quant à eux comptent bien s’en remettre à l’ONU pour, dès septembre prochain, faire de leur Etat, un futur membre de l’Organisation internationale.
 


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