Algérie

Le mérou meurt en silence



Le mérou meurt en silence
L'alerte est donnée par des pêcheurs des villes côtières de Bousfer et Aïn El Türck, signalant l'échouage de mérous mortsLe flottement sur les eaux d'une trentaine de poissons d'une telle espèce laisse prédire autant de choses et des mauvaises lectures...mais aussi d'acerbes critiques.
D'un phénomène à un autre. Le poisson, très spécialement le mérou, meurt en silence après qu'il eut fait l'objet d'une rareté pour laquelle aucune explication n'a été avancée jusque-là. Telle que décrite par des témoins oculaires, cette mort sévit dans la baie...d'Oran. L'alerte est donnée par des pêcheurs des villes côtières de Bousfer et Aïn El Türck, signalant l'échouage, ces jours-ci, de mérous morts flottant sur les eaux des plages desdites localités. Telle une traînée de poudre, une telle information, relayée par l'association Barberousse, a vite fait de constituer le sujet dominant des discussions locales. Ladite association n'a pas tardé à réagir à la hauteur de l'événement en récupérant un échantillonnage de ces poissons «suspicieusement» morts afin de lancer des recherches scientifiques devant déterminer, ne serait-ce qu'à titre approximatif, les causes d'une telle mort jusque-là énigmatique d'un poisson se cachant souvent dans des rochers pour éviter d'affronter les «sbires» de la nature et les affres de la bêtise humaine, dont notamment la pollution des eaux de mer. Ainsi, les analyses seront, à en croire des cadres de ladite association, effectuées par un laboratoire spécialisé dans les sciences de la mer au niveau de l'université d'Oran. Si jusque-là rien n'a été avancé, la situation est toutefois inquiétante, notamment du point de vue scientifique.
Le flottement sur les eaux d'une trentaine de poissons d'une telle espèce laisse prédire autant de choses et des mauvaises lectures...mais aussi d'acerbes critiques.
«La mort des mérous, jugée comme baromètre de la salubrité de la mer, est inquiétante», s'est alarmé M.Chakouri en se confiant à l'APS. Les services de la direction de la pêche de la wilaya d'Oran ne comptent pas rester inertes face à une telle situation dont des mesures à prendre sont à la fois urgentes et importantes.
Le directeur général de la pêche, Taha Hamouche, a indiqué que «des scientifiques du laboratoire spécialisé dans l'analyse des poissons et leur milieu seront dépêchés à Oran pour tenter de déterminer les causes de la mort de ces poissons». Pour le directeur général de la pêche, tout comme pour le secrétaire général de l'association Barberousse, l'on ne verse aucunement dans la spéculation, mais sans pour autant écarter toutes les pistes pouvant provoquer une telle mort d'un tel poisson sentant de loin les dangers le guettant avant de prendre la fuite en s'installant dans des zones sécurisées. «Il est prématuré d'avancer pour le moment une quelconque cause de la mort de ces poissons», ont affirmé les deux cadres expliquant toutefois que «celle-ci peut avoir de multiples raisons comme la pollution ou une épidémie virale». Seule une étude scientifique peut tirer au clair une telle situation dont le risque de sa généralisation n'est pas à écarter, du fait que les premières colonnes du poisson mort servent d'éléments déclencheurs pour une analyse à la fois solide et approfondie.
Un tel phénomène n'est pas nouveau dans l'eau de mer algérienne. En 2012, la même situation a été constatée dans le golfe de Annaba. Il s'agit de la découverte de centaines de mérous morts sur la plage de Draoueche. Ayant poussé les recherches profondément, les résultats de celles-ci ont été positives. Le rapport de l'analyse biomoléculaire avait confirmé la thèse de la maladie virale, d'où la nécessité de se lancer dans une enquête similaire dans la wilaya d'Oran. L'alerte est tirée.
D'autant que d'aucuns n'écartent pas les risques de voir des pêcheurs peu scrupuleux mettre en vente des mérous retrouvés morts ou pêchés mourants près de la surface. «Ceci peut constituer un danger réel sur la santé du consommateur», a-t-on averti. Cela survient au moment même où la consommation a connu une nette hausse vu la baisse des cours du poisson. Quelles seront donc les mesures hâtives à prendre dans les plus brefs délais, notamment celles portant sur la protection d'un tel poisson d'une épidémie générale'
Une telle question ne trouve pas de réponse tant que les scientifiques ne se sont pas encore prononcés.


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