Le mérite de la couverture

Autrement cela s?appelle- pour rester courtois ? de la flagornerie. Ensuite, un cadeau doit se mériter. Soit pour un service rendu, soit pour une amitié sincère et dénuée de toutes aspérités, soit pour un amour si fort qu?il permet toutes les extravagances. Il peut également se justifier pour entretenir des relations saines au sein d?une même famille ou d?une même corporation. Le pire pour un cadeau c?est lorsqu?il ne répond à aucun de ces critères de fondement. L?injure pour un cadeau c?est lorsque non seulement il ne se justifie pas, mais plus fort encore, c?est lorsqu?il se trompe de destinataire. Parce que cela fait deux malheureux. L?élu éconduit et l?ingrat récipiendaire. Il en fut ainsi lors du dernier festival du théâtre scolaire lorsque le prix du meilleur article de presse s?en ira garnir le bureau du directeur de la radio. Au motif que cette station aurait réalisé la meilleure couverture. Avec une dizaine de journalistes, autant de Nagra, un 4x4 à toutes épreuves, il était impossible à la presse écrite de vaincre. Pourtant, à l?arrivée, ce qui va rester, ce ne sont pas les directs sans saveurs et sans efforts- intellectuels s?entend- de la radio mais bel et bien ces écrits où le journaliste n?a aucun autre moyen que sa plume, son style, sa persévérance et son sens de l?analyse. Finalement, le fruit de l?effort est matérialisé par un article que tout un chacun peut apprécier selon ses moyens. Que reste-t-il d?un direct ? Sinon les vociférations stridentes d?un témoin de service trop heureux de se voir tendre la perche. Mais bon, du moment que le mérite se mesure en terme de couverture, il est plus sage de sortir protégé. Et de ne jamais confondre vessies et lanternes. Quant à ces gratifications douteuses, il est toujours bon de s?en prémunir.