Algérie

Le mensonge littéraire !



Les arts sont plus abondants que les idéologies. Plus amples que toutes les religions, qu'importe la religion.Les arts en général et la littérature en particulier dérangent l'idéologie hégémonique ou la religion dominante. Les despotes propulsés et soutenus par une idéologie divine ou séculière, qu'importe, ne cherchent qu'à s'installer dans les têtes des créateurs.
Comment leur inculquer le venin de leur idéologie !
Il faut savoir que la soumission à un pouvoir totalitaire divin ou temporel s'impose d'abord par l'hégémonie idéologique avant toute répression physique ! L'incarcération se manifeste d'abord par les murs d'une idéologie, avant les murs durs élevés en béton d'une geôle.
À travers l'Histoire universelle, chaque idéologie a essayé de s'accaparer des arts, le stalinisme cherchait à engendrer ses arts : "la poésie communiste", "le roman communiste", "le cinéma communiste" et "a peinture communiste". Il s'est doté des théoriciens littéraires pour concrétiser ce but !
Les nazis, à leur tour, cherchaient à procréer à travers quelques pseudo-écrivains collabos une poésie à leur taille maudite, un roman nazi, une peinture fasciste... Cela a débuté depuis les années cinquante ; les islamistes, en particulier les frères musulmans, l'organisation mère et la matrice idéologique des organisations et des partis islamistes dans le monde arabo-musulman, activaient et encourageaient la production d'une "ittérature islamique", porte-parole artistique de leur idéologie passéiste et néfaste.
En Algérie, depuis les années soixante-dix, la naissance par césarienne de la première poussée de la littérature islamiste a vu le jour. Elle s'est manifestée d'abord dans la poésie en langue arabe.
Avec le slogan exhibé par le pouvoir politique de l'époque : "Le socialisme islamiste", quelques poètes ne cachaient pas leur idéologie islamiste frériste Khouanji. Quelques lecteurs, peut-être, se souviennent-ils encore du poète Mostepha el Ghomari, de Mohamed Ben Raktane, de Djamel Tahiri, d'Aboudjerra Soltani, Hacène Khalifaet d'autres ' A la fin des années soixante-dix, on commençait à entendre parler, ici et là, de la constitution de quelques ligues et associations de la "littérature islamique" affiliées, directement ou discrètement, au parti des frères musulmans. Dans les années soixante-dix, la voix de la poésie fut la plus écoutée de tous les genres littéraires. La poésie, par excellence, est l'art parolier des Arabes et des Berbères arabisés ! "Achchiêr diwane al arabe wa el barbar al mouarrabine" !
L'islamisme littéraire a commencé par l'envahissement de la poésie en langue arabe. Aujourd'hui, cinquante après ou presque, le champ littéraire arabe et nord-africain a changé de reliefs esthétiques. La priorité est au roman. La poésie a reculé en se contentant d'occuper le coin de la table !
Les traditions de la lecture ont changé, le lecteur aussi. Le roman arabe et maghrébin a commencé à bousculer, petit à petit, les autres genres littéraires : la nouvelle et la poésie. Ces dernières années, le roman commence à conquérir même l'espace réservé au livre religieux politique ! Convaincre le lecteur du livre religieux politique.
De plus en plus le roman fascine les lecteurs et les écrivains. Aventure de lecture et une autre pour l'écriture. Des poètes, des philosophes, des critiques, des scientifiques et des journalistes ont abandonné leur champ d'écriture habituelle pour aller découvrir le plaisir de la narration romanesque.
Aussitôt, et face à cette montée du roman, les islamistes ont sauté sur cette occasion littéraire historique. Ils ont vite misé sur ce genre littéraire en encourageant la nouvelle gent littéraire d'écrivains embrigadée à s'y aventurer. Le lecteur est un capital majeur pour les idéologues islamistes.
On commence à parler du "roman islamiste", des romanciers islamistes.
Des blogs littéraires islamistes, des sites et des tribunes électroniques, de plus en plus nombreux, sont destinés à encourager et à emporter ce genre d'écriture idéologique islamiste.
Des universitaires, des douktours ont pondu des livres essayant de porter ce roman à la critique littéraire ! Des thèses de doctorat et magister, des centaines de mémoires de master ont été soutenus dans nos universités et ailleurs, autour de ce mensonge littéraire appelé : roman islamiste.
Le roman littéraire universel est hanté par les valeurs humaines et non par les idéologies. Les valeurs humaines véhiculées dans la belle littérature romanesque se manifestent au travers et dans les vies palpitantes des personnages et non par des prêches ou des dogmes gelés.


A. Z.
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