Algérie

le mémorial d'Issiakhem risque de s'effondrer



le mémorial d'Issiakhem risque de s'effondrer
L''uvre de M'hamed Issiakhem a été réalisée sur un ancien monument aux morts édifié par les autorités coloniales.
Le mémorial de M'hamed Issiakhem, situé à proximité du Palais du gouvernement, s'est sérieusement dégradé. La partie haute de l'édifice, aménagé sur un ancien monument aux morts de l'époque coloniale, s'est craquelée. Des fissures béantes laissent entrevoir des madriers pourris par les eaux de pluies et les déjections de pigeons.
Les autorités locales ne semblent pas décidées à restaurer rapidement le monument repris par le peintre et sculpteur Issiakhem et une douzaine de ses collaborateurs en 1978, à l'occasion des Jeux africains prévus cette même année. Seul un grillage, aussitôt saccagé, a été installé à la hâte autour du monument, pour éviter les accidents qui peuvent survenir à tout moment dans ce jardin très fréquenté. A quelques mètres de l'édifice qui menace de s'écouler, des personnes âgées jouent aux dominos sur des bancs.
Des enfants tapent dans des ballons et des couples se font les yeux doux dans les recoins du jardin. «Le monument va tomber un jour sur la tête des passants. C'est devenu un pigeonnier. Pourquoi l'Etat ne veut pas retaper l'édifice ' L'occasion est propice pour le
faire ; nous allons célébrer cette année le cinquantième anniversaire de l'indépendance du pays... L'argent ne manque pas et les artistes ne demandent qu'à recevoir des commandes. L'Organisation nationale des Moudjahidine a parlé d'un programme pour le cinquantenaire de l'indépendance.
Le plus urgent est de lancer le chantier de restauration du monument, qui évoque surtout le socialisme cher à Houari Boumediène. Veut-on ''déboumedieniser'' encore l'Algérie en abandonnant de la sorte ce monument '», s'interroge un sexagénaire de la rue Mokhtar Abdelatif (ex-Docteur Trolard), qui s'étonne que les pouvoirs publics, dont l'édifice d'un de leurs services le plus emblématique (le Palais du gouvernement) est implanté dans le quartier, ne décident toujours pas à réhabiliter le monument. «Les convois de ministres passent matin et soir par ce jardin. Mais personne n'y jette un coup d''il, même furtif. Le son des gyrophares leur fait oublier de regarder les petites gens et la ville qui part en ruine», s'indigne le sexagénaire.
D'anciens combattants de la guerre de libération s'indignent de l'état de cet édifice défiguré, sans que le ministère des Moudjahidine s'en émeuve. «L'édifice originel, recouvert d'un coffrage de ciment en 1978, était dédié aux combattants français et musulmans de la guerre 14-18. Ce monument doit garder sa première vocation, même si je sais que les Français ne portaient pas dans leur c'ur les ''bougnoules'' qui étaient de la chair à canon. Un combattant, quelles que soient sa nationalité ou sa confession, mérite tous les égards. L'Etat français aurait dû le rapatrier, comme elle l'a fait avec un monument au Maroc», relève un septuagénaire, ancien militant de la Fédération de France, qui trouve que les monuments érigés dans l'Algérois sont dans un état de délabrement généralisé, faute d'entretien périodique.




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