Le meilleur thriller n'est pas sur Netflix

L'apparition du Président aurait dû, en théorie, tout simplifier, mais comme on est en Algérie, tout s'est finalement compliqué. Avec cette remarque, fondée, de ne pas être passé par l'EPTV qui avait pourtant dépêché une équipe et a bien filmé le Président, celui-ci préférant pourtant passer par un opérateur privé étranger, Twitter, pour diffuser son message plutôt que d'utiliser le canal officiel de la République.La Nouvelle Algérie est sur les réseaux sociaux ' Pas sûr, c'est peut-être une histoire de méfiance, selon les amateurs de thrillers, on se rappelle du petit diable vert qui apparaissait furtivement au coin des vidéos diffusées par la télévision officielle pour montrer Bouteflika en pleine forme, un djinn au visage étrange qui supervisait tout, filmait, montait, diffusait et faisait la voix off, aujourd'hui en prison sous le nom de Saïd Bouteflika.
On peut donc suggérer de la méfiance, d'autant que la Présidence parlait, la semaine dernière, d'un retour «dans les tout prochains jours», alors que le Président a parlé de son retour «dans une, deux ou trois semaines», ce qui fait quand même un décalage assez sérieux et une approximation importante.
C'est là où les Algériens, méfiants de naissance et grands réalisateurs de films, se sont demandés s'il y aura une suite à ce feuilleton à rebondissements, jurant que le Président n'était pas dans son état normal, résumant la situation économique difficile par un simple «oumour machya» comme au café (les choses marchent bien), mais a par contre cité un long poème de Sidi Abderrahmane Ethaalibi, l'enfant soufi de Zbarbar. Dans les nombreux commentaires qui ont suivi l'apparition miracle de celui qui était porté disparu, le meilleur est certainement celui de cette jeune femme qui avait l'air sincère : «Tonton Tebboune, si tu es séquestré, fais juste un clin d'?il, on comprendra.» La vidéo revue au ralenti, il apparaît que le Président n'a pas fermé les deux paupières une seule fois. Ce qui est évidemment très suspect.
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